(Alain Fabre-Pujol, l'expérience, la connaissance des dossiers municipaux, la constance)
Á Nîmes, ville tauromachique, l’arène politique a frémi en juin. L’annonce par Damien Alary (P.S.), dès le lendemain du 2ème tour des élections législatives, de sa candidature à l’investiture pour les élections municipales de 2014, a surpris certains observateurs qui l’ont jugée prématurée. Et beaucoup doutent qu’il aille jusqu’au bout. Pourquoi lâcher la proie (la présidence du Conseil général) pour l’ombre (un fauteuil, très hypothétique à conquérir, de maire de Nîmes)?
Damien Alary ne devrait pas concrétiser sa démarche. Cumul des mandats oblige, Françoise Dumas, fraîchement élue député (P.S.), ne pourra pas conduire de liste et le sénateur Sutour, très présent au palais du Luxembourg, a toujours affirmé son opposition au cumul. On voit mal dans ces conditions quel autre chef de file crédible le P.S. pourrait désigner.
Le Conseiller régional Jean-Paul Boré a compris qu’il existait une fenêtre de tir, il a créé une association qui travaille sur un projet. Mais peu en odeur de sainteté auprès de ses anciens amis (il vient de quitter le parti communiste), ils lui reprochent son opportunisme et un jeu trop personnel, Boré sait qu’un accord entre les partis de gauche et les écologistes pourrait le mettre hors-jeu pour la tête de liste. Enfin, son passage un peu rapide d’un communisme rénovateur à un œcuménisme qui aurait oublié le proverbe : « Qui trop embrasse mal étreint » a pour le moins étonné.
En définitive le meilleur candidat à la mairie de Nîmes ne serait-il pas Alain Fabre-Pujol, premier adjoint au maire de 1995 à 2001, et député (P.S.) de 1997 à 2002 de la 2ème circonscription du Gard. Aujourd’hui responsable régional d’Europe Écologie/Les Verts, et conseiller municipal d’opposition, celui que beaucoup appellent A.F.P. est l’adversaire le plus résolu et le plus constant à la politique brutale de la droite qu’il décortique avec expertise et pourfend régulièrement sur son blog et dans les médias locaux. Auteur de nombreux textes destinés à rassembler l’opposition municipale, il vient dans la perspective des municipales de 2014 de relancer l’association « Nîmes Simplement » et de déclarer sa candidature à l’issue du débat d’orientation budgétaire 2013 de la ville de Nîmes : .http://myreplay.tv/v/K7qfH0Ar
Quand on sait que beaucoup d’habitants reprochent aux élus nîmois délégués à l’Agglo leur incompétence en matière de sécurisation juridique des dossiers, et au maire, Jean-Paul Fournier (U.M.P.), de s’être éloigné d’eux en roulant depuis dix ans en voiture à cocarde et de paresser, sous les ors dorés du Sénat, sur les bancs de l’opposition, on comprend qu’il existe la possibilité d’une alternance tant à la mairie qu’à l’Agglo Nîmes - Métropole.
Alain Fabre-Pujol, à qui Lionel Jospin, devenu premier ministre, avait confié : « C’est vous, à Nîmes, qui avez inventé la gauche plurielle », sait qu’il ne pourra pas se dérober ; il prépare cette alternative, au sens taurin du terme. Á cet égard les aficionados de la place de Nîmes ont été soulagés par la décision du Conseil constitutionnel du 21 septembre de déclarer conforme aux lois de la République l’organisation de corridas. Les acteurs de la vie locale - ils en connaissent les retombées économiques - l’ont été aussi. Mais le Tribunal Administratif, après avoir suivi l’avis du Rapporteur public, a décidé de bloquer - au moins au plan administratif - le fonctionnement du Tram - bus ou TCSP (Transport en commun en site propre)…
Et Fabre-Pujol qui n’ignore pas qu’à Nîmes "l’Espagne pousse un peu sa corne" envisagerait bien un mano a mano avec l’étoile montante de l’U.M.P., Laurent Burgoa, qui a sa cantine à la cité… des Espagnols. En attendant, A.F.P. a lu cet été Le premier homme, le roman inachevé d’Albert Camus. Préfiguration d’un rôle futur de premier magistrat?
M. Fr.