En voyant cette exposition beaucoup se souviendront du film pour enfants de Pixar “UP”, la vérité est que Laurent Chehere ne s´est pas inspiré de cette belle scène de la maison volant vers l´inconnu et menée par des ballons, mais, cette scène et l´exposition Chehere sont inspirées d´un film beaucoup plus ancien appelé “The Red Balloon”, film français des années 50 rempli de magie et de poésie.
On sait de la bouche du photographe lui-même que sa source d´inspiration fut ce film. Le réalisateur de “The Red Balloon” est Albert Lamorisse, réalisateur français qui, en 1960, fut décrit par le magazine Time comme le cinéaste le plus original de son pays. Selon Chehere, la poésie de cette œuvre cinématographique l´inspira la deuxième fois qu´il la vit, car la première fois il était trop jeune et ne la comprit pas du tout. Le film en question traite de la relation entre un garçon et un ballon rouge dans la ville de Paris, ville qui était un peu lugubre pour le réalisateur, d´après-guerre, totalement dépourvue de couleur. C´est dans cette ville où le garçon de 6 ans découvre que ce ballon rouge représente la vie elle-même, la beauté de la vie, sa forme la plus ludique. C´est aussi une chance d´échapper à la triste réalité, ainsi, il s´embarque avec son nouvel ami dans différentes aventures montrant les rêves de l´enfant.
De cette manière, les rêves de Chehere lui-même se révèlent dans une série de photographies qui élèvent l´architecture de certains quartiers de Paris dans le ciel de la capitale française, comme le ferait le ballon rouge de Lamorisse en 1957, mais avec une série d´éléments propres à l’œuvre de ce célèbre photographe français. De plus, nous parlons du Paris actuel, ou du moins d´un mélange de sentiments et de rêves entre ce qui est et ce qui semble désormais «hors du temps», mais qui existe toujours, faisant partie de la ville de Paris, dans ce cas, les anciens bâtiments de certains quartiers périphériques de la ville qui se dressent comme centre de réflexion de l´artiste.
Il s´agit de photos prises d´un ensemble de bâtiments anciens, beaucoup d´entre eux avec peu ou aucune restauration, il s´agit plutôt de bâtiments qui semblent échapper à l´œil du nouveau parisien, un être cosmopolite qui ne passe pas beaucoup de temps à observer l´architecture complexe de sa ville actuelle. Ces bâtiments sont travaillés par Chehere dans une série de montages qui les élèvent vers le ciel, tenus seulement par des câbles électriques. Dans ce travail surréaliste de grand contenu poétique, Chehere invite le spectateur à rêver en couleurs grises et bleues de différentes situations quotidiennes tirées de la réalité, comme des vêtements suspendus, des fleurs plantées aux fenêtres, des oiseaux perchés sur les toits, volant autour des maisons et même, d´un incendie.
L´exposition qui porte le nom “Flying Houses” sera à l´affiche du 25 Octobre au 4 Décembre à la Galerie Paris-Beijing de Paris.
Pour plus d´information, visitez: http://parisbeijingphotogallery.com/main/exhibition.asp#