Le voisin d’en face

Publié le 20 novembre 2012 par Legraoully @LeGraoullyOff

Je le scrutais depuis ma cuisine tout en prenant mon déjeuner. Je prenais des notes. Après tout, Hemingway disait dans les années 30, qu’il n’y avait pas de mauvais sujets sur lesquels écrire. J’avais donc bricolé puis aménagé une petite installation de fortune. Je pouvais tout voir sans n’être vu de personne.

Il venait de se lever. La première chose qu’il fit fut de passer dans la chambre en enfilade. Il en avait l’air content de sa dernière victime le voisin. Il ne s’était jamais occupé des précédentes de cette façon. Ça se barrait de plus en plus en couilles chez lui. Je le voyais chaque jour en face à travers la baie vitrée qui filait d’un bout à l’autre de son appartement des plus fastueux. Un appartement aux couleurs improbables, stupéfiantes. Il n’avait pas de rideaux. A croire qu’il était exhibe. Ou alors, tout ce spectacle, c’était juste parce qu’il se savait observé et qu’il aimait ça. Il faisait dans le je t’emmerde. Dans la provoc’. Un gros bras d’honneur à la face du monde. Pourquoi prenait-il de moins en moins de précautions ? Pour l’excitation ? Ou était-ce juste de la bêtise? Savait-il que je notais le moindre de ses mouvements ? Je n’avais qu’un coup de fil à donner et la chasse était ouverte.

Je me figurais que toute l’année des types dans son genre se faisaient englander à leur tour une fois en taule. Puis que ceux qui y survivaient finissaient par remettre leurs vies entre les mains d’un des trois principaux fournisseurs d’arrières-mondes et sortaient quelques années plus tard pour bonne conduite. Ils écrivaient un bouquin dont ils avaient déjà vendus les droits d’adaptation cinématographique bien avant qu’une seule ligne n’ait été écrite. Ces histoires intéressaient énormément les producteurs. Ça se vendait toujours bien ce genre d’horreur. Et ça se consommait en masse. Et ils n’auraient pas besoin d’investir dans une campagne de com’, les médias et les hommes politiques s’en chargeraient. Gratuitement.

Avec l’argent qu’ils amasseraient alors, ils pourraient s’acheter une jolie petite maison de campagne pour y couler tranquillement leurs vieux jours. Les plus téméraires reviendraient même dans la région dans laquelle ils s‘étaient fait serrer. Ils tacheraient tout de même d’éviter le plus que possible d’être livré en pâture à la vindicte populaire par les quelques parents rancuniers qui auraient eu l’audace de s’interposer entre eux et leur liberté retrouvée. Ils se targueraient de pouvoir maintenant compter sur la police qui leur offrait protection si ça devenait trop dangereux pour eux dehors.

Mais mon voisin, il était d’une autre espèce. Il était au-dessus de tout ça lui. Il ne s’en faisait pas le moins du monde. Il se sentait en sécurité. Pour lui le danger n’existait pas. Il avait une confiance scabreuse en ses propres capacités. Il se savait charismatique et en jouait constamment. Il en faisait souvent un peu trop. Mais ça passait nickel chrome avec les gens. Il avait d’excellentes relations avec quelques ministres du gouvernement actuel et même avec le président. Il fallait être placé comme je l’étais pour pouvoir déceler le monstre en lui. J’étais surement le seul à connaître son secret. Sinon, il y a bien quelqu’un qui serait intervenu…non ?

Il était du genre discret mais se plaisait tout de même parfois à choquer son entourage. Il aimait palabrer cet histrion des temps modernes. Il aurait fait fureur sur les planches d’un théâtre. Les autres l’écoutaient mais sans vraiment le prendre au sérieux. Ils écoutaient ses divagations sans y porter un grand intérêt. Ils y étaient habitués. Lui, au contraire, prenait ça très au sérieux et pensait que c’était ça qui faisait avancer les idées des masses. Il devait être un exemple pour les autres. Car s’il en était là, c’était uniquement parce qu’il l’avait ardemment désiré, qu’il s’était battu bec et ongles, et qu’il avait su faire abstraction de tout commentaire et de toute critique quant à ses comportements. Il n’avait écouté que lui-même. A dire vrai, il s’en battait royalement les couilles de ce que le reste de la planète pouvait bien penser de lui. Il avait su faire son trou alors que tout le monde dans son entourage, et ce depuis la petite enfance, présageait le pire pour lui. Ils avaient même réussi à lui faire y croire, à un moment, à sa propre médiocrité, mais il s’était finalement repris. Il connaissait la vie. Il avait conscience de son existence en tant qu’individu. Il n’avait besoin de personne. Juste d’une compagnie douce et honnête. Ne croyant plus aux femmes, qu’existait-il de plus doux et de plus honnête qu’un enfant que ce monde n’a pas encore réussi à pervertir ? C’est lui qui se chargeait de cette dernière partie.

Toujours est-il que j’observais. Lui et ses reflets. Toutes ces déformations psychédéliques sur les murs. Les ribambelles de guirlandes de tons chauds et froids qui dansaient la victoire sur et sous lui. C’était comme un feu d’artifice

Je me souviens de l’avoir vu heureux avec sa femme, au début. Je ne me rappelle plus vraiment quand ça a commencé à dégénérer. C’est presque arrivé du jour au lendemain. Un pétage de plomb conjugal. La crise de la quarantaine peut-être ?

Toujours est-il que je devais le dénoncer au plus vite. Il le fallait. L’histoire devait avoir une fin. J’avais un plaisir assez morbide à me dire que c’était moi qui allait l’écrire cette fin. Un coup de fil de ma part et ça serait parti pour les formidables réactions en chaines. Mais à chaque fois que j’appelais police secours, je raccrochais pile au moment où j’entendais la voix trainante et désabusée à l’autre bout de la ligne me souffler un pénible allo. Cette voix qui me foutait le cafard dès que je l’entendais. Je parvenais ensuite à retrouver mon calme. Après tout, à chaque exhibe son voyeur me disais-je. Et c’était pour la bonne cause. Ça serait le meilleur roman reportage jamais effectué dans toute l’histoire de la littérature.

Je le voyais lui ternir le regard, à la môme, à chacun des violents coups de boutoir qu’il lui assenait. J’imaginais que ces battements sourds résonnaient assez fort dans la cage escalier de son immeuble. Son appart’ était peut-être classe à l’intérieur, question d’apparences, mais il était surement très mal isolé et moisi sous le plâtre et la peinture.

Son unique voisin faisait pourtant comme si de rien n’était. J’avais essayé de lui soutirer quelques infos une fois mais il avait fait celui qui ne savait pas de quoi je parlais. Pourtant je sentais qu’il me mentait. C’était surement un vendu. Ou alors au pire des cas, il la fermait gracieusement. Je ne sais pas. Je n’avais pas trop insisté histoire de ne pas trop attirer l’attention sur moi. Son voisin était un retraité rondouillard et accessoirement le propriétaire de l’immeuble. Il devait forcément entendre ce qu’il se tramait là-dedans. Il devait avoir le son. Moi j’avais l’image. Je me disais qu’il faudrait que j’y planque un micro dans son appart et que là ça serait mieux que la télé. Un snuffmovie en direct avec les cris et les pleurs. J’entendrais les mots exacts de  tous les protagonistes de l’histoire. Je ne perdrais pas une miette de son arrestation. Je serais vraiment aux premières loges. Dans le carré V.I.P.

Mon voisin portait tout de même bien son masque. Et si je l’avais croisé comme ça dans la rue, sans le connaître, il ne me serait jamais venu à l’idée de le soupçonner atteint d’une quelconque folie. Je me serais dit qu’il était ridicule dans sa panoplie complète d’Al Capone. Et peut-être que je me serais dit d’autres choses encore. Surement pas qu’il était pédophile en tout cas. Il était vraiment très fort. J’ai honte de dire que j’avais presque une certaine forme de respect pour lui. Ce type aux abords sympathique, attractif, intéressant, souriant, affable, poli, bien coiffé, les dents blanches, tout le temps vêtu de costards trois pièces, et dans tous les registres de couleurs. Les chaussures et le chapeau y étaient toujours assortis. Il n’était plus alors la fourmi malveillante dans mon microscope. La créature que j’observais au quotidien se livrer à ses petits jeux. Il n’avait plus le même regard du tout. Au début, il faisait son affaire la nuit. Quand il était convaincu que tout le monde dormait et que personne ne pouvait le voir. Mais maintenant il faisait ça même en journée. Son appartement n’était pourtant pas la porte à côté. Mais quand le désir montait, il ne pouvait pas faire autrement. Et il devait parfois faire preuve de beaucoup d’imagination lorsqu’un idiot au boulot ouvrait son claque-merde et se permettait de poser les mauvaises questions. Je n’en ai jamais revu un seul sortir vivant d’un entretien en privé avec lui. Après tout, c’était lui le boss.

Il avait réussi à être assez tranquille financièrement parlant pour pouvoir agir aussi librement qu’il le désirait. Et il y tenait. Il avait été ministre de la culture pendant quelques années. Puis directeur du FMI. Il avait aussi été un des animateurs vedettes sur la BBC avant de devenir le PDG d’une des plus grosses boites de softwares au monde. Il réunissait donc les trois conditions sine qua non pour avoir une place bien chaude au creux des bras de la société humaine: le prestige, la richesse et le pouvoir. Pour lui, l’accès inégal aux richesses n’était qu’une excuse, pour tous ces parasites, toutes ces lopes, pour ne pas se bouger le cul, vivre dans l’oisiveté et lui voler le fruit de son travail par l’entremise du gouvernement. Et dire qu’ils pensaient connaître la vie mieux que lui tous ces saltimbanques… Ils étaient fiers de dire qu’ils avaient des convictions. Mais combien d’entre eux aurait volontiers échangé leurs places contre la sienne ? Presque tous. Il en était convaincu. Leurs idéaux étaient illusoires. Il ne servait à rien d’avoir des principes dans ce monde. A moins d’aimer la pauvreté. Il en était plus que sur. Et rien ne semblait capable d’ébranler ses convictions. Il était fier de pouvoir se dire qu’il avait déjà laissé sa trace dans l’histoire. Et d’être encore vivant pour le voir. Quant à ces insectes qui le méprisaient, il les écraserait sous ses talonnettes s’ils se foutaient sur sa route. Comme pour tous les autres. Il n’avait absolument aucun scrupule.

Je le voyais son appartement, et bien comme il faut. Je passais la journée entière dans le mien à tourner en rond, à fumer des joints en écoutant de la musique. Je faisais tout pour ne pas avoir à écrire. J’étais incapable d’aligner trois phrases. J’avais donc le temps nécessaire pour une observation minutieuse de tout ce qui m’entourait. C’est comme ça, par hasard, au cours d’une crise de page blanche que j’étais tombé sur lui la première fois. Depuis, je ne le quittais plus. Ou alors uniquement pour me dégourdir un peu les jambes et en profiter pour faire quelques provisions. Je dormais lorsqu’il quittait son appartement. Je l’avais trouvé mon sujet.

Mon voisin avait également une garçonnière dans le même immeuble que le mien. C’était l’appart juste au-dessus de chez moi. Tous les autres étaient vides. La vieille morue centenaire du dessous avait enfin clamsé. Non pas qu’elle me dérangeait. Elle était même plutôt gentille. Elle me faisait de succulents gâteaux pour toutes ces fêtes à la con quand elle en avait la force. C’était une brave femme. C’est juste que j’avais peur qu’elle voit ce qu’il se tramait en face et qu’elle décide un jour d’appeler les flics. Je l’aurais eu mauvaise là. Je me disais que si les cognes débarquaient pour m’interroger et se décidaient à faire un petit tour du propriétaire,  j’étais foutu.  Entre le manuscrit, le poste d’observation et le bordel qu’il y avait partout… Je voyais déjà les gros titres : Une centenaire à moitié aveugle démasque deux de ses voisins présumés coupables de voie de faits sur mineurs… Je serais son putain de complice que je le veuille ou non. Pas génial comme pub pour mon bouquin. Quoique…Toute publicité est bonne à prendre. Je préférais néanmoins me la jouer furtive. Que j’arrive à finir cette horrible histoire qui durait déjà depuis trop longtemps.

Mon voisin, sa garçonnière, je pensais qu’il n’y venait plus tant que ça ces derniers temps. Alors ça m’a bluffé. Une fois j’étais monté à l’étage au-dessus. Je m’étais avancé dans le couloir à l’ampoule défaillante. Elle clignotait glauquement et collait parfaitement avec toutes les saloperies qui avaient dû se passer par ici. Juste au-dessus de chez moi. J’avais ensuite aperçu deux gros cadenas de fer noirs qui n’était pas là depuis bien longtemps. En tout cas pas la dernière fois que j’étais monté. Il y avait même encore de la sciure sur le paillasson. Il y était donc retourné. Sans que je ne l’entende faire craquer les marches de la cage escalier en allant et venant et sans que le plancher en bois au-dessus de ma tête ne grince et ne résonne chez moi. Sans que je ne l’entende non plus percer les trous pour les cadenas. Sans que je n’entende strictement aucun bruit. C’est à ce moment qu’il me vint à l’esprit que si les flics devaient intervenir, ils apprendraient forcément que mon voisin louait une garçonnière juste l’appartement au-dessus du mien. Il y aurait forcément des questions. Je devais m’y préparer.

Son appartement, il l’adorait. Il l’avait acheté cash. Il était vraiment parfait en tout point. Il était spacieux, de grandes baies vitrées ouvertes sur la rue, meublé avec gout, des murs aux plafonds de stucs polis jusqu’à l’effet miroir qui me donnait l’impression de le voir comme dans un kaléidoscope. Et putain, il y allait ! Il s’en donnait à cœur joie. La pauvre petite chose était déjà dans un état lamentable. Elle était couverte d’ecchymoses. Elle avait la gueule en sang. Sa petit robe blanche était déchirée et tachée de sang. Tout cet équipement moderne que sa femme avait tant désiré acquérir à une époque, il l’amortissait. Ce matériel aujourd’hui, c’était son seul plaisir. Son moyen de détente. Sa femme, inconstante, avait abandonné ce genre de réjouissances du jour au lendemain. Comme elle l’avait abandonné lui. Elle disait que ce vice-là n’était pas accepté et qu’il le conduirait en taule dans le meilleur des cas. Son truc à sa femme maintenant, c’était les animaux. Elle ne faisait plus que dans la bestiole. Je l’avais maté prendre son pied avec essentiellement du chien. Puis elle était partie en voyage après un divorce profitable et qu’elle ait fait cracher à son mari une bonne partie de sa fortune. C’est pendant ses périodes passées à parcourir l’Afrique qu’elle avait découvert ce que c’était que de se faire prendre par la diversité de la faune. Un homme qu’elle avait rencontré, dans un de ces cercles très fermés, voulut même l’initier à un peu de zoosadisme mais elle s’y refusa. Elle y avait tout de même des limites qu’elle ne dépassait pas. Elle avait au moins un peu de morale. C’est du moins ce que j’avais cru comprendre…

Toujours est-il que rien ou presque de sa vie en appart’ ne pouvait m’échapper. J’étais comme qui dirais le seul destiné à cette tâche, ce boulot ingrat que tout le monde aurait surement trouvé ignoble. Et je les comprenais. Je faisais encore plus fort que Capote avec « De sang-froid ». J’espérais ne pas être en train de devenir dingue moi aussi. Je l’observais pourtant sans relâche, cette ignoble personne que la planète aurait dû recracher au fond d’un abime. Je l’observais, en fumant mon stick, et bizarrement, cela m’apaisait.  Sans que je ne comprenne pourquoi. Je me demandais de temps en temps si je le regardais toujours pour mon enquête ou si je prenais plaisir à le faire. Peut-être que son vice avait rejailli sur moi ? Je ne l’espérais pas.

Une nuit, il était tombé sur une gamine farouche. Il avait à peine ouvert la vieille valise en plastique noir qu’elle lui assénait directement un grand coup de poing dans les roustons qui le fit se plier en deux de douleur. Elle saisit ensuite un vase et lui écrasa sur le crane. Il tomba et resta sonné au sol pendant plusieurs secondes. Je l’avais alors vue courir dans tous les sens pour trouver la sortie. La pauvre. La porte d’entrée était dissimulé derrière un panneau coulissant a même le mur. Elle ne pouvait pas s’en douter. Elle était tellement effrayée qu’elle ne s’occupait même plus de mon voisin. Il profita du fait qu’elle soit désorientée pour lui bondir dessus. Il lui écarta violemment les cuisses et la pénétra sauvagement. Il lui fit son affaire et s’en débarrassa tout de suite après. Il ne pouvait pas se permettre de la garder plus longtemps. C’est à ce moment-là que j’étais parti vomir aux chiottes tout en promettant de ne plus jamais mater et d’appeler tout de suite la police.

Au fond je me demande s’il ne se savait pas observer. Et si cela ne l’excitait pas encore plus. Ça se pourrait fort bien. Putains de détraqués !

Je m’interrogeais à ce sujet lorsque j’entends des sirènes. Je sors carrément sur le balcon cette fois ci. Et qu’est que je vois débouler ? Une armada de flics armés jusqu’aux dents qui font crisser les pneus des bagnoles et se précipitent à l’intérieur du bâtiment. Je ne les vois plus alors mais je les imagine très bien, les garants de la paix, monter lentement, prudemment, en surjouant surement un peu, comme s’il était dans un jeu vidéo. C’est alors que je le vis. Le téléphone encore dans la main. Il passa dans l’a pièce d’à côté. Il tua la dernière de ses victimes. La trente-quatrième si j’avais bien tenu le compte. Il ouvrit ensuite tranquillement la porte-fenêtre qui donnait sur sa terrasse. Il se recula à l’intérieur pour prendre le maximum d’élans. Oh bordel. Il courut, pris appui sur la rambarde pour s’élancer dans le vide la tête la première. Il étendit les bras et me regarda droit dans les yeux en souriant. Ça ne dura qu’une fraction de seconde mais je vis qu’il prenait son pied. C’était le trip ultime pour lui. Un joli saut de l’ange. Huit sur dix. Une belle fin pour mon bouquin. Quoiqu’un peu trop rapide à mon gout. Il me servait une fin sans préambules. De toute façon, je serais obligé de broder pour ne pas me faire emmerder.

J’étais debout sur mon balcon. Je sirotais un bourbon accompagné d’une cigarette. Je regardais encore avec attention une dernière fois son corps qui gisait sur le sol, attendant de voir son sang se déverser sur le bitume, comme pour être sûr qu’il était vraiment mort. Puis je repensais à la vie ignoble qu’il avait choisi de mener. Seule son existence en tant qu’être humain avait compté pour lui. La sienne. Sa liberté il se l’était créé en faisant abstraction de celle des autres. Il pensait donc il était. Et à l’intérieur, il était persuadé d’être un type bien…

Pour ma part, j’en étais moins sur…

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