J’ai besoin d’elle pour dormir
Pour ne pas m’obstiner à penser
A mon futur jugé imparfait
Par ceux pour qui il n’y a aucune raison de rire.
J’ai besoin d’elle pour que ma misérable tête
Epouse avec grâce les formes de mon oreiller
Pas encore suffisamment utilisé pour conserver
Bien imprimé en lui la forme de mes idées.
J’ai besoin d’elle pour pouvoir apprécier
La soupe populaire d’un sous-doué à un banquet de paumés
Où des amis parviennent à me convaincre d’aller lors de soirées
Explosives où il n’y a nul besoin d’être disert.
J’ai besoin d’elle pour rester debout
Stoïque et prêt à pouvoir tout encaisser
Même la plus absurde absurdité
A vous en mettre une balle dans la joue.
J’ai besoin d’elle afin d’éveiller
Les formes troubles de mon inconscient
Jusqu’à ce qu’enfin le narrateur devienne omniscient
Et qu’il modèle la vie dans sa fabrique aux idées.
J’ai besoin d’elle pour pouvoir subjuguer
Toutes les belles choses de passage
Les immortaliser en été sous un violent orage
Les sublimer pour les narrer plus tard aux déjantés.
J’ai besoin d’elle pour pouvoir encaisser
Tous les réveils égoïstes
Qui font la joie de mon grossiste
Et qui dépose sur mes joues de la rosée.
J’ai besoin d’elle parce qu’elle est forte
C’est la seule pour qui je me fais attacher
Les mains immobilisées à un matelas spécialisé
Les pieds dans les des étriers en fer de sorte
Qu’elle peut faire de moi tout ce qu’elle désire
Tant que c’est la dernière image que j’ai en tête
Pour le meilleur et pour le pire
Compte jusqu’à sept
Le miracle laissera place à la disette.
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