[Live report] Bonaparte à la Flèche d’Or, le 12 novembre 2012

Publié le 20 novembre 2012 par Greencatsbabies @greencatsbabies

BONAPARTE à La Flèche d’Or (Paris) le 12 novembre © Sig Duberos (full set ici sur Flickr)

Après avoir vu le Bonaparte cirkus bon nombre de fois lors de la tournée précédente, après avoir perdu des litres d’eau et de sueur, après avoir été impressionnée à chaque chanson, après avoir vu et revu le DVD live (dont le trailer vous fera regretter de ne pas les avoir vus sur scène), il fallait attendre le nouvel album. Fin de l’été c’est chose faite avec Sorry we’re open, un album qui s’annonçait prometteur pour le live. C’est à la Flèche d’Or que l’Empereur donna rendez-vous à ses aficionados parisiens -mais pas seulement.

Première surprise de taille, un artiste accompagne toute la tournée du groupe. Mais comment obtenir une première partie digne de l’Empereur ? Prenez une américain à houpette, des assiettes plastique, ajoutez deux ordinateurs et assaisonnez d’humour et vous obtenez Tim Fite. Un artiste qu’il faut évidemment voir en live pour comprendre sa filiation avec Bonaparte – qui soutient son ami en apparaissant dans les premiers rangs du public.

Seul en apparence Tim balance un slam captivant et barré. Difficile de définir sa musique qui passe du hip-hop au folk. Accompagné par une bande son qu’il gère depuis son micro, on remarque aussi sur scène deux ordinateurs. Le vrai computer illustre ses titres et présente son band, l’autre (humanputer) assis sur un fauteuil traduit les interludes en français. Tim enchaîne des comptines faussement naïves et des chansons surréalistes; il fera pousser des arbres dans la salle et nous apprendra différents signes de la main. Un moment absurde et inouï.

Moment qui va perdurer et bien au-delà avec Bonaparte. Le ton est lancé avec une setlist des plus électrisantes – qu’on aperçoit sur le tee shirt du batteur. Le concert s’ouvre de la même manière que l’album avec son intro robotique – dont le texte est emprunté à un poète – puis le fameux single Quarantine. La salle ne fait qu’un tour lorsqu’elle reconnait le titre. On découvre dès lors de nouveaux costumes et performances. Les titres s’enchaînent à un rythme effréné et la salle entre vite dans une transe collective. Chaque chanson est l’occasion de sauter, d’enflammer ses chaussures et de sortir son côté primitif (car primitive is the new divine in Bonahula). On est bien loin du concert traditionnel où le public se contente d’applaudir béatement. Ici la scène et la salle sont en osmose. Et lorsque Bonaparte  sur I can’t dance ou MadKate se jettent dans la foule, c’est dans l’énergie du moment. Il n’en demeure pas moins que le show est carrément ficelé avec des entrées et sorties de scène chronométrées; surtout lorsqu’il manque un artiste (le frenchie Lulu s’est blessé lors des premières dates). Les anciens personnages qui agrémentaient le concert de leur folie, rencontrent les nouveaux venus. Ainsi Canonman croise une prof d’aérobic, les ordinateurs humains côtoient une femme-bateau et une effeuilleuse (sorry we’re open). Des costumes plus extravagants les uns que les autres, haut en couleurs et paillettes; comme par exemple celui sur Ego qui rappelle la tenue de Josiane Balasko dans Absolument fabuleux. L’effet est tout aussi attrayant lorsque la troupe se dénude: les performers pour le show, les musiciens à cause de la chaleur. Personne n’a jamais froid aux yeux, ni autre part d’ailleurs. Et c’est ce qui plait et plaira toujours chez Bonaparte; cette insouciance burlesque, ces enfantillages d’adultes dégénérés, cette liberté.

Tant que celle-ci perdure, on n’est pas prêt de s’en lasser! Longue vie à l’Empereur et sa cour !!

setlist:
when the ship is thinking
quarantine
anti anti
l’état c’est moi
my horse likes you
boycott everything
sorry we’re open
ego
mañana forever
bonahula
//
in & out
c’est à moi qu’tu parles
wir sind keine menschen
computer in love
fly a plane into me
quick fix
technologia
a little braindead
blow it
who took the pill
too much
//
gigolo vagabundo
no i’m against it
i can’t dance

Un grand merci à Sig Duberos pour la photographie !

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Sig Duberos (photographe) :
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