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Travail et souffrance

Par Jjs

Les sociologues nous parlent - ainsi que les psychologues - d'une augmentation de la souffrance au travail, à l'école, dans les familles...Une explication de cette situation peut se trouver dans le lien assez morbide que notre civilisation a noué - et noue de plus en plus - entre souffrance et travail.

Un tel lien est morbide, il est purement anti-nomique, en ce que l'antinomie est plus que le contraire mais la conjonction de deux limites qui s'opposent et qui ainsi disolvent l'idée même de limite. Dissoudre la limite c'est faire disparaître la notion même d'humain et d'humanité. Par certains côtés ce lien que nous ne cessons de nouer entre travail et souffrance est une manière d'opérer cette dissolution. Or une telle dissolution est dangereuse car elle fait disparaître les limites et du travail et de la souffrance. Tout devient confus. 

Comment ce lien s'opère-t-il et pourquoi ?

Il s'opère de deux manières en plein et en creux. Ce plein et ce creux sont liés. D'un côté, nous l'avons noté la souffrance ne cesse d'augmenter au travail et de l'autre on joue sur l'absence de travail comme souffrance ( le drame du chômage) pour augmenter cette présence de la souffrance dans le travail. En d'autres termes, la menace suprême qui est désormais trouvée pour tout demander à ceux qui travaillent pour nous c'est : si tu n'es pas content tu peux voir ailleurs mais ailleurs, il n'y a rien donc tais toi...Ou bien, pourquoi te plains tu et que dire ceux qui n'ont pas de travail ?

Faire taire les souffrances c'est les augmenter. Ceci nous renvoie à l'idée même qui est à l'origine de cette confusion.

Celle-ci provient d'une mauvaise interprétation de la Genèse. Lorsque Adam et Eve mangent du fruit de la connaissance du bien et du mal, ils quittent le paradix. Une mauvaise interprétation nous indique qu'ils en ont été chassés puis qu'ils ont été punis par le travail. Le travail est ainsi pensé comme une malédiction, une souffrance en soi.

Cette lecture est erronée car, en fait, chacun sait que le Dieu de la Bible est juste et généreux. IL est celui qui donne (sans attente de retour) la vie aux hommes et il leur donne le jardin d'Eden et la terre...Si il demande à Eve et Adam de partir c'est parce qu'ils sont entrés dans la raison, dans le jugement et sont donc sortis de l'amour, de la fides - de la foi - fidélité et que lorsque l'amour ne repose plus sur elle, la vie devient enfer et le paradis avec elle...Mais Dieu sauve ce lien et éloignant Adam et Eve. Cependant, à chacun il donne un travail qui leur permet de créer : l'un une oeuvre, l'autre la vie.

 Ce travail se traduit par la sueur du front pour Adam et de la peine pour Eve. Or la peine c'est ce qui donne les larmes qui sont les écoulements de l'âme...La peine est ce qui produit l'écoulement du trop plein. Le travail contient donc de la peine non de la souffrance. Or la peine c'est cet effort qui permet de mettre en ordre, de distinguer ce qui désormais est confus.

Adam et Eve en mangeant du fruit de la connaissance ont introduit de la confusion entre eux et les choses, entre Dieu et eux. Pour éviter que cette confusion ne les piège, il leur faut désormais travailler, c'est à dire peiner, la peine étant ce qui permet de distinguer et de sortir du tohu bohu, du désordre.

C'est parce que nous ne voulons plus penser l'effort ou la peine que contient le travail que nous ne cessons désormais de confondre travail et souffrance. Or comme je l'ai indiqué, il y a antinomie entre l'une t l'autre. La souffrance c'est le subir or il est impossible de travail lorsque l'on souffre.

Travail c'est oeuvrer et agir. L'agir ne peut se confondre avec le subir...

Pourquoi cette confusion ? Précisément parce que l'on ne veut plus travailler en tant que tel car tout travail désormais doit se penser par ceux qui méprisent l'homme de plus en plus par de la souffrance...Ce découragement est plus important à analyser que les questions de budget trop large qui n'est qu'une autre manière d'introduire encore et ecnore de la souffrance dans le travail : celui de tous ceux qui travaillent avec l'Etat ou pour lui, celui de ceux qui travaillent et veulent ensuite profiter de ce qu'ils ont pu "gegner"...Ce discours sur la Grèce/graisse en trop n'est rien d'autre souvent q'une autre manière de faure culpabiliser...

  

  


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