Cette semaine, Jérémy témoigne de son début de carrière tumultueux. On peut dire qu’il a déjà connu le pire du monde du travail mais il a finit par s’en sortir. Il nous raconte comment.
Si vous souhaitez aussi témoigner de votre expérience, remplissez le questionnaire ici !
Quelles études avez-vous faites ?
Un BTS action commercial suivi d’une école de commerce dont 1 an en échange avec une école anglaise
2. Quel travail cherchiez-vous ? (secteur, poste…)
Ayant fait des stages dans le secteur automobile j’ai voulu poursuivre dans cette voie. Je voulais devenir Chef de Produit chez un constructeur
3. Combien de temps avez-vous cherché du travail ?
Dès la fin de mon stage j’ai trouvé un emploi dans la grande distribution mais cela c’est très mal passé et après avoir été licencié je suis resté au chômage pendant 8 mois
4. Comment avez-vous vécu cette période de chômage ?
dans un premier temps j’étais soulagé de ne plus travailler dans l’entreprise qui m’employais dans des conditions de travail honteuses. Tout de j’ai de suite cherché du travail avec au début quelques entretien donc dans le premier temps j’étais assez optimiste. Cependant à chaque fois on me reprochais mon inexpérience et après avoir passé le cap des deuxième voir troisième entretien, je me voyais systématiquement recalé pour « quelqu’un avec davantage d’expérience ».
Ma période de chômage était ponctuée de haut et de bas, lors de l’été je prenais du recul sachant que les recrutements se faisait à la rentré, à la rentrée j’étais très optimiste…puis suivait des phases de démotivations importantes voyant que rien ne se passait. Passé le cap des 6 mois je n’y croyais plus et j’avais envisagé plusieurs options
1 – Reprendre mes études pour faire des stages et acquérir de l’expérience ( et surtout pour gagner de l’argent pour payer mon prêt étudiant)
2- Prendre un job alimentaire
3- Tout plaquer ( appartement / copine) pour ne pas devenir un boulet et revenir dans le foyer parental afin de pouvoir assumer mon prêt étudiant sans avoir à supporter la honte face à ma copine avec qui des tensions importantes commençaient à apparaître suite à mon inactivité alors qu’elle travaillait.
5. Quelles étaient vos exigences ? (salaire, correspondance du poste/du secteur avec vos aspirations, vos études, mobilité…)
En terme de salaire j’espérai 2000€/mois ( bien en dessous de ce que les écoles de commerce nous font miroboler) mais assez rapidement j’ai baissé mes attentes jusqu’à 1800€/mois.
dans un premier temps j’ai chercher à revenir chez un constructeur automobile mais crise oblige je savais pertinemment que cela serait impossible. J’ai tenter d’élargir au secteur automobile ( pièces /services…)
La fonction de chef de produit était bien entendu la dominante puis j’ai élargie sur la fonction commerciale.
En terme de mobilité je souhaitais autant que possible rester sur l’ile de France étant en couple. J’ai au fur et à mesure élargie à la France entière, le but était d’avoir un travail, peut m’importais où…j’avais juste envie de me sentir utile. Plus le temps passait et moins j’étais regardant sur le secteur, le salaire, le lieu de travail…
6. Quel(s) emploi(s) avez-vous finalement trouvé ?
J’ai réussi à trouver in extremis un emploi de Chef de Produit dans le secteur de….la chaussette !!!
Et oui on ne peux pas dire que le secteur soit une vocation mais j’avais au moins le poste que je souhaitais.
Etant à 15 jours de la fin de mes droits au chômage ce travail bien que « moyennement bien payé ( 1600€/mois) ne me permettait pas de mener un train de vie décent.
En effet mon lieu de travail étant à 90Km de mon domicile et n’étant pas réalisable en transport en commun je devais réaliser quotidiennement 180Km ce qui amputait largement mon salaire.
7. Comment avez-vous trouvé cet ou ces emploi(s) ? (réponse à une annonce, candidature spontanée, réseau…)
J’ai trouvé cet emploi suite à une offre sur le site de l’Apec.
8. Avez-vous été satisfait de votre première expérience de travail ? si oui pourquoi, si non pourquoi ? si moyennement pourquoi ?
Les premiers temps je ne me posait même pas la question d’être satisfait ou pas. Je voyais ce job comme une renaissance, je me suis donné à 100% pour prouver à mon employeur qu’il a eu raison de faire confiance à un jeune avec peu d’expérience. J’étais vraiment heureux de travailler pour cette boite et je vantais les mérites des PME qui sont les seules sociétés à faire confiance aux jeunes diplômés . Je perdais de l’argent tous les mois ( 1600€ de salaire moins 375€ moins 400€ de carburant/mois moins un prêt étudiant de 360€…les fins de mois étaient particulièrement tendus…) mais j’étais content d’accumuler de l’expérience
Cependant au bout d’un an la situation n’était plus tenable financièrement parlant. J’ai donc oser demander une augmentation. Sûr de moi avec des résultats commerciaux TRES flatteur, j’ai exposé ma situation et demandé une aide ( carte essence ou augmentation) mais là la situation s’est gâtée. A partir de ce jour là tous ce que je proposais était systématiquement refusé et on voulait me rabaisser pour justifier un refus d’augmentation.
9. Depuis votre période de chômage quel est votre parcours ?
Suite à ces évènements j’en ai profiter mon réactiver mon réseau, je me suis rapprocher de mon ancien patron de mon époque de stagiaire dans l’automobile. Et là grâce à lui et au travail que j’ai délivré durant mes stages j’ai pu revenir dan le secteur automobile, pas dans le marketing mais sur un poste de Chef de Région.
En toute honnêteté ce n’était pas le poste que je souhaitais mais je revenais dans le secteur que je visais, j’ai donc sauté sur l’occasion. Cela fait maintenant un an et demi que j’occupe ce poste et en plus d’avoir déjà changé de secteur ( pour un plus important donc avec plus de responsabilités ) j’adore mon travail .
10. Quel(s) conseils donneriez-vous aux jeunes diplômés au chômage ?
Mes conseils pour les jeunes seraient les suivants :
1- Choisissez bien vos stages ( entreprise / poste / perspective d’embauche) car un stage réussi peux se révéler un vrai atout pour la suite de votre carrière. Et surtout même si on vous fait comprendre qu’il n’y aura pas d’embauche à la fin donnez vous à 100%….on ne sait jamais, à court ou moyen terme cela peux s’avérer payant.
2- Revoyez vos exigences à la baisse ! C’est dur à entendre mais le principal et de se construire un CV. Les études ne signifient plus grand chose pour les recruteurs, En revanche un candidat qui a du vécu, qui s’est accroché et qui a courbé le dos en attendant de trouver un travail à la hauteur de ses ambitions aura nettement plus de chose à raconter lors d’un entretien d’embauche et saura montrer sa détermination
3- Cultivez votre réseau. Gardez contact avec d’anciens collègues, patrons ou autre. Ils sont vos meilleurs alliés pour appuyer votre candidature
Voilà mon histoire, cette période de ma vie m’a tellement marquée que l’écrire m’a fait beaucoup de bien.