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Rue des voleurs - Mathias ENARD

Par Wakinasimba

rue-voleurs

Actes Sud, 18 août 2012, 256 pages

Résumé de l'éditeur :

C'est un jeune Marocain de Tanger, un garçon sans histoire, un musulman passable, juste trop avide de liberté et d'épanouissement, dans une société peu libertaire. Au lycée, il a appris quelques bribes d'espagnol, assez de français pour se gaver de Série Noire. Il attend l'âge adulte en lorgnant les seins de sa cousine Meryem. C'est avec elle qu'il va "fauter", une fois et une seule. On les surprend : les coups pleuvent, le voici à la rue, sans foi ni loi.

Commence alors une dérive qui l'amènera à servir les textes - et les morts - de manières inattendues, à confronter ses cauchelars au réel, à tutoyer l'amour et les projets d'exil.

Mon avis :

L'auteur semble aimé les ailleurs. Après "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" qui m'avait emmené à Constantinople au XVIe siècle, ce roman m'a projeté en plein Maghreb du XXIe siècle.

Ici, pas de Michel-Ange, mais la poésie des grands auteurs arabophones, les aventures du voyageur Ibn Batouta, et les romans de la Série Noire avec Manchette et Doa.

Un parcours des fins fonds de Tanger au bas fond de Barcelonne, l'itinéraire d'un jeune qui n'attend rien de la vie ni de l'avenir. Mais qui vit toutefois pour la littérature et l'amour.

Il va où le vent le porte, mais reste en phase avec son époque : ses espérances avec le Printemps Arabe ; ses noirceurs avec les attentats de Marrakech.

Il veut croire jusqu'au bout en son ami Bassam et en leur amitié, comme il a cru en Judit.

Et puis les femmes, omniprésentes, envoutantes, et mystérieuses.

L'image que je retiendrai :

Celle de la Rue des voleurs, la dernière adresse de Lakhdar, où cohabitent prostituées, sans papiers et pauvres.


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