POEMES DE NOVEMBRE
1.
Le brouillard
couleur de chagrin
qui vous confine
à la maison
dans le clair-obscur resserré,
l’épais feutre frôleur
des ombres
au doux cercle méditatif !
2.
Le froid frétille,
grésillant,
fourmillant,
autour de ma tête ;
il masse mon cuir chevelu
de ses milliers de cristaux
aigus, et j’en ai le vertige !
3.
La fraîcheur
fait ses griffes sur
la délicate peau des mains,
l’on voit ses sillons s’y creuser,
petites crevasses cruelles.
Le froid se glisse entre les plis,
les pores, il craquelle,
il défait,
il trace sa géométrie,
sa cartographie effilée
de gerçures aux profonds canyons
et d’engelures qui sinuent :
il laboure tel un félin
la fragilité de nos chairs,
il y plante comme un vautour
ses serres
qui ne lâchent plus
**
Le froid est un vil carnassier !
3.
Le vent
époussette les choses
et réinstalle l’étendue.
Il traque tout ce qui est en trop,
se défait de ce qui encombre.
Il élargit tous les écarts,
impatient qu’il est d’éloigner
les uns des autres les profils
des immeubles et des maisons.
Son souffle humide adoucit l’air
tout en faisant le grand ménage !
Patricia Laranco
(novembre 2012)