Depuis son dernier album La Superbe en 2009 et la tournée qui a suivi, le retour de BB se faisait attendre. Et pour cause, entre tournage de film et compositions, l’artiste ne tient pas en place. Il en a besoin.
Certes,
La Superbe l’a réellement propulsé sur le devant de la scène mais n’omettons pas qu’il avait livré quelques perles auparavant :
Les cerfs volants sur
Rose Kennedy,
À l’origine sur l’album éponyme, ou encore
Laisse aboyer les chiens sur
Trash Yéyé, sans oublier sa collaboration avec Henri
Salvador pour
Jardin d’hiver, entre autres.
L’envie de tout lâcher, on s’en souvient, il l’avait clamée.
Mais l’artiste tant décrié ou critiqué revient avec Vengeance son 7ème album. De Vengeance il n’y a que le nom. Oui , il continue à attiser les critiques et bon nombre de journalistes l’attendent au tournant. Mais l’homme en lui même reste entier, insaisissable, pudique et ses textes chargés d’anaphores le sont encore plus.Biolay assume : sa voix, plus mature, un style qui change et qui peut surprendre, qui nous a surpris, beaucoup plus hip-hop, électrique qu’auparavant, cela dit la poésie mélancolique souvent sombre subsiste sur une rythmique plus emportée.
Un opus à multiples facettes, énigmatique, jouant des doubles interprétations avec pour fil rouge des chansons d’amour. Clin d’oeil à
Jacno sur
Marlène déconne pour un final pas si gai qu’il n’y parait…
« Toi mon amour je t’aime et tout ça me perdra
Toi mon amour tu m’aimes mais tu ne me touches pas… »
Et quand
Julia Stone, Orelsan, Oxmo Puccino ou
Vanessa Paradis s’invitent, on salue ces collaborations tantôt noires rap, tantôt douces et fraîches, n’en déplaise aux puristes.
Retour aux sources, pour
Biolay également avec une prédominance de cuivres comme sur
Aime mon amour.
Dans ce melting pot stylistique, on appuie sur pause avec
Personne dans mon lit. On le retrouve là, tel qu’il est, un Biolay, du temps de
Trash Yéyé qui chante l’amour… Et on aime.
Avec Biolay rien n’est simple à décrypter et avec
Vengeance on se perd délicieusement.