Le festival de l’image et de livre, dorénavant baptisé Des Etoiles et des ailes, vient de boucler avec succčs sa troisičme édition. Laquelle s’est déroulée dans le cadre de la Cité de l’Espace de Toulouse, l’occasion de donner la vedette aux astronautes plutôt qu’aux aviateurs. Une initiative bien reçue, qui correspond ŕ une escale vers la destination finale que sera Aéroscopia, ŕ Blagnac.
Le futur musée tant attendu sort de terre, le chantier bat son plein et l’inauguration est prévue pour 2014. Ce sera l’aboutissement de plus de 20 ans d’efforts persévérants, menés contre vents et marées budgétaires, et qui vont enfin doter la capitale aérospatiale franco-européenne d’une vitrine ŕ la hauteur de son passé et de ses ambitions. ŤDes Etoiles et des ailesť en assure indirectement la promotion.
Cette manifestation, tout comme celle de Gimont, quelques semaines plus tôt, confirme l’intéręt bien réel d’un vaste public pour les choses de l’air et de l’espace. Un public qui suit avec intéręt, voire passion, des programmes industriels et scientifiques qui continuent de réserver une petite place ŕ la part du ręve. Aujourd’hui, Toulouse observe avec attention la préparation de l’Airbus A350XWB mais aussi les exploits du robot martien Curiosity. Et entoure jalousement les hommes (et les femmes) qui honorent le passé et conduisent les aventures de demain.
Ainsi, le festival s’est ouvert sur un trčs bel hommage en images ŕ Neil Armstrong, qui fut le tout premier ŕ fouler le sol lunaire en 1969, disparu récemment. Cette année-lŕ, Concorde effectuait son premier vol, événement évoqué avec brio par Michel Rétif, membre du tout premier équipage, déroutant tout ŕ la fois de simplicité et de grandes compétences. Ce fut un moment rare, devant une salle comble, alors qu’ŕ deux pas de lŕ, on pouvait croiser Jean-Loup Chrétien, Patrick Baudry, Michel Tognini, spationautes qui ont œuvré avec force pour donner aux programmes spatiaux toute la place qui doit leur revenir.
C’était aussi le bon moment pour en parler, sachant que l’Europe de l’Espace se réunit au sommet, dans quelques jours, notamment pour décider des développements futurs du lanceur Ariane. Il reste beaucoup ŕ faire et, quelles que soient les contraintes nées des actuelles turbulences économiques, il est indispensable de continuer ŕ construire notre avenir spatial ŕ long terme.
S’il fut question de cela, avec tout le sérieux requis, des thčmes plus légers, plus ludiques, ne furent pas négligés pour autant. Par exemple un concours de films publicitaires, ŕ prendre au second degré, permettant de mettre en évidence le talent des publicitaires et, surtout, celui de réalisateurs, avec un palmarčs riche d’un étonnant second degré. Ainsi, ATR a été doublement récompensé, avec logique. Air France l’a également été, pour un film qui a récemment retenu l’attention, mais qui n’en est pas moins déroutant. On s’en souvient, un décor de ręve, trčs épuré, deux excellents danseurs classiques, une image de sérénité, au bénéfice d’une compagnie aérienne qui se débat dans les pires difficultés. Etonnant…
Dans le męme temps, de nombreux auteurs de livres, de B.D. étaient présents, affichant une grande diversité d’ouvrages, sans que l’on sache si un public suffisamment large est en mesure d’apprécier cette offre ŕ sa juste valeur.
Voici donc le festival bien installé. Il était temps, dans la mesure oů Toulouse affichait un sérieux retard en matičre de communication aéronautique et spatiale, malgré les efforts méritoires des uns et l’inertie des autres.
Pierre Sparaco - AeroMorning