Quelques mois plus tard, une poignée de renforts sont venus améliorer le quotidien. Le front office croit énormément en son rookie Michael Kidd-Gilchrist, Brendan Haywood, Ben Gordon ou encore Ramon Sessions sont autant de joueurs expérimentés qui rejoignent les rangs des cancres de la ligue. Rien de bien extravagant, mais de quoi envisager l'avenir avec un peu plus de sérénité. Néanmoins, personne ne mise grand-chose sur cette effectif qui semble tout de même limité. Même après une victoire en ouverture face aux Pacers. Après tout, ils nous avaient déjà fait le coup en 2012, avant de s'effondrer lamentablement.
Mais après trois semaines, il faut se rendre à l'évidence. La lecture du classement de la conférence Est semble surréaliste. Les Bobcats s'affichent gaillardement à la 6ème place avec un bilan positif (5/4). Plus que deux victoires et ils auront égalé leur nombre de victoires de la saison dernière. Impensable il y a encore un mois. Alors certes, les succès sont acquis face à des équipes également limitées sur le papier (Dallas très diminué, Washington, Minnesota très diminué par exemple). Mais celle de la nuit dernière arrachée face à Bucks également surprenants (6/3) donne du crédit aux hommes de Mike Dunlap.
Mieux encore, les Bobcats évoluent sans pression, en phase avec le discours de leur coach, et se permettent de remporter les matchs au couteau. Ils ont ainsi remporté leurs quatre matchs dont le score s'est joué à moins de 4pts !
"Il n'y a rien de mieux qu'une victoire comme celle-là pour nous donner de la confiance et ajouter une nouvelle page à notre plan sur la façon de conclure les matchs" lançait Mike Dunlap après la victoire de la nuit dernière sur Milwaukee. "Nous avons eu beaucoup de matchs serrés et nous les avons gagnés. C'est un bon signe pour une jeune équipe."
Arrivé cet été avec pour seul CV des expériences d'assistant en NBA et NCAA principalement, Dunlap a tout de suite gagné l'estime de joueurs perdus sous la coupe de Paul Silas la saison dernière. Car le talent est bien présent.
Rookie dispendieux la saison dernière, Kemba Walker s'affirme jour après jour comme le patron de cette équipe, réussissant les actions décisives, et apportant 18.8pts, 3.8rbds et 5.3pds en moyenne par match, et ce, malgré une adresse longue distance en berne (19%).
Derrière, Ramon Sessions s'éclate en oubliant son expérience avortée aux Lakers (16.6pts et 4.2pds), Ben Gordon retrouve des sensations de scoreur impénitent (13.0pts à 39% à 3pts) et Michael Kidd-Gilchrist se révèle un parfait homme à tout (bien) faire. Sans même parler de ses chiffres (11.7pts et 7.2rbds en moyenne tout de même), il s'affirme comme un défenseur de tout premier ordre et un facilitateur de collectif très intéressant. Sans aucun doute une bonne pioche. Sans oublier, l'arrière titulaire Gerald Henderson, sur le flanc depuis le deuxième match, et qui était pourtant le meilleur Bobcat l'an dernier !
Mais le plus frappant reste la nouvelle attitude des Cats. Finie l'étiquette de loser à laquelle ils ont trop souvent été associés l'an dernier.
"Nous sommes des combattants" résumait Kemba Walker dans le Charlotte Observer. "On joue dur sans se préoccuper de la situation."
Alors on ne tombera pas dans la caricature en annonçant que les Bobcats sont les nouvelles terreurs de l'Est. Ces progrès demandent évidemment confirmation sur la durée, seul gage de réussite pour cette équipe jeune, en pleine reconstruction. Mais force est de constater qu'un déplacement à Charlotte ne doit plus être considéré comme une victoire assurée. En NBA encore plus qu'ailleurs, les temps changent à une vitesse incroyable.