Une bibliothèque numérique pour étudiants non-voyants

     Le mois de septembre étant passé, la plupart d’entre nous ont maintenant fini d’organiser, dans les grandes lignes, leurs activités récurrentes pour l’année à venir – sport, musique… -, et peuvent désormais avoir un aperçu du temps libre qu’il leur reste pour vaquer à leurs autres occupations favorites. Mais que diriez-vous de donner un peu de votre temps pour aider d’autres personnes ? Certains d’entre vous le font peut-être déjà, ou alors y ont déjà pensé, sans prendre le temps de chercher ce qu’ils pourraient faire… D’autres ne veulent peut-être pas s’engager sur le long terme, ou ne sont disponibles qu’à des horaires tardifs… Alors voici une idée qui pourrait vous plaire !

     Tout a commencé pour moi en janvier 2012, alors que je cherchais sur le site Espace Bénévolat une mission ponctuelle susceptible de m’intéresser. Je cherchais, idéalement, une action à faire chez moi, à mon propre rythme, ou bien une journée exceptionnelle, comme je l’avais fait précédemment pour l’association « J’accède » lors de leur « Journée de l’accessibilité ». Après avoir répondu à 5 annonces, et n’ayant reçu à ma grande surprise qu’une seule réponse, je suis entrée en contact avec l’association « Baisser les Barrières » qui aide les étudiants non-voyants lors de leurs parcours universitaires.

     Créée en 2004, l’association « Baisser les Barrières«  effectue une sensibilisation auprès des pouvoirs publics et des chefs d’entreprise quant à la bonne intégration des jeunes handicapés visuels à l’université et en entreprise. Elle négocie notamment des stages pour ses étudiants, mais leur donne surtout accès aux ouvrages universitaires en les numérisant et les rendant ainsi lisibles par un logiciel de synthèse vocale. C’est précisément pour la phase de numérisation que l’association a besoin de bénévoles parce que rares sont les livres que les éditeurs vendent également en braille.

     La numérisation se déroule en 2 phases. En tant que bénévole, il est possible de participer à l’une ou aux 2, selon sa disponibilité et sa préférence. Tout d’abord, il faut scanner les ouvrages et les transformer en fichiers textes grâce à un logiciel OCR (Optical Character Recognition). Une fois le texte édité, il faut ensuite le « corriger » en vérifiant si des coquilles sont apparues lors de la transcription mais aussi en modifiant certains éléments susceptibles de ne pas être correctement lus par le logiciel de synthèse vocale. La présentation est également revue – numérotation, notes de bas de page… – afin de permettre à l’étudiant non-voyant de bien comprendre le contenu de l’ouvrage et de pouvoir s’y repérer le plus facilement possible.

     Souhaitant travailler depuis chez moi et à des horaires de mon choix, je me suis donc cantonnée à la phase de correction. Après un rendez-vous de présentation au siège de l’association, j’ai reçu par mail les fichiers informatiques à corriger. Il s’agissait d’un livre demandé par une étudiante en Master 2 de Lettres modernes à la Sorbonne, qui soutenait un mémoire sur Maupassant. Malgré le guide de correction fourni par l’association, la mise en route a été un peu laborieuse, le temps de trouver une méthode et un rythme efficaces. Mais au final, rien de compliqué… Il faut surtout être patient, concentré et rigoureux.

     Aujourd’hui, alors que la rentrée scolaire vient juste d’avoir lieu et que la demande de numérisation bat son plein, j’ai décidé de réitérer mon action en commençant la correction d’un second livre qui traite, cette fois-ci, de géopolitique. Je vous laisse imaginer à quel point les étudiants non-voyants comptent sur les bénévoles pour pouvoir réussir leur année scolaire, et j’espère que vous serez sensibles à l’aide que vous pouvez leur apporter. Pour plus de renseignements ou pour devenir bénévole, vous pouvez, dès à présent, contacter l’association en cliquant ici.