Début septembre, Solen proposa deux ateliers de Kriya Hatha Yoga au cours desquels je découvris 18 postures transmises par Babaji à ses disciples. Je notai, à la fin de chacun des deux cours, une très nette différence d’état d’être par rapport à celui ressenti après une pratique de kundalini yoga. Alors que ce dernier réveillait généralement en moi une énergie active – presque guerrière –, le Kriya Hatha Yoga m’avait, quant à lui, entièrement détendue, aussi bien au niveau du corps que du mental, comme si je venais de faire une très longue relaxation. A la fin du second atelier, Solen précisa que si nous désirions en savoir plus sur le Kriya Yoga de Babaji, des initiations étaient régulièrement données en France, par une amie brésilienne. Moi qui cherchais justement une formation, cette information ne m’interpella bizarrement pas plus que ça sur le moment.
Les jours suivants, je fis quelques recherches sur cette branche du yoga, notamment sur le site internet Babaji’s Kriya Yoga que me conseilla Solen en matière de lectures. Je repérai un livre que j’avais déjà dans ma bibliothèque mais que je n’avais pas encore lu, et ma mère m’en donna un autre qu’elle avait en sa possession. J’achetai également un petit livre récapitulant les 18 postures du Kriya Hatha Yoga vues lors des deux derniers ateliers. Je trouvai aussi, sur ce site, une brève présentation des enseignants autorisés à transmettre les enseignements de Babaji, ainsi qu’un calendrier des initiations prévues dans différents pays. L’une d’entre elles allait bientôt se dérouler à Paris, à la fin du mois d’octobre, avec une professeur nommée Sita Siddhananda, d’origine brésilienne. Quelques jours plus tard, je m’inscrivais.
Le dernier week-end d’octobre arriva enfin et l’initiation commença le vendredi soir par une conférence de présentation. Sita nous expliqua rapidement en quoi consistait le Kriya Yoga de Babaji et comment se dérouleraient les deux prochains jours. Je retrouvai naturellement des informations que j’avais lues dans le livre de Marshall Govindan, « Babaji et la tradition du Kriya Yoga des 18 Siddhas » où cette pratique est décrite comme « l’art scientifique de l’union de l’Être à la Réalité Absolue par la Réalisation du Soi ». Le Kriya Yoga se décompose en cinq branches dont les trois premières uniquement sont abordées lors de la première initiation. C’est donc un programme intense qui nous attendait ce week-end. Nous devions voir les 18 postures du Kriya Hatha Yoga, 6 techniques de respiration et 7 de méditation.
Nous étions une quinzaine, hommes et femmes de tous âges, venant des quatre coins de la France et même de l’étranger, à participer à cette initiation parisienne. Excitation ou acclimatation à une nouvelle énergie suite à la méditation en groupe du vendredi soir, certains d’entre nous, moi y compris, eurent du mal à dormir la première nuit. Pour ma part, cette agitation nocturne se prolongea même jusqu’à la moitié de la semaine suivante. Les deux journées d’initiation, bien que denses, passèrent très rapidement. Heureusement, Sita avait prévu pour chacun d’entre nous un support écrit donnant des conseils et explications générales, et récapitulant aussi l’ensemble des techniques. Le fait de ne pas avoir à prendre de notes nous permit donc d’être pleinement à l’écoute des explications données oralement.
Je fus également soulagée de trouver, dans ce fascicule, une page nous disant comment pratiquer par la suite l’ensemble de ces techniques par la suite. Effectivement, lorsque je m’étais inscrite à cette initiation, j’avais évidemment l’intention d’acquérir les bases du Kriya Yoga mais je craignais aussi, une fois celle-ci finie, d’être lâchée dans la nature sans savoir quoi faire de mes nouvelles connaissances. Ça n’allait donc pas être le cas. De plus, le principe semblait assez simple. A chaque jour de la semaine sont associées une technique de respiration et une méditation qu’il faut pratiquer le matin et le soir. Les postures, quant à elles, doivent être réalisées le plus souvent possible, sans forcément faire les 18 à chaque fois. Sita insista sur le fait qu’il fallait pratiquer régulièrement et de manière non pas mécanique mais consciente, c’est-à-dire en y mettant toute notre attention.
Ce n’est que le lendemain de l’initiation que je réalisai l’implication que la mise en pratique de ces techniques allait véritablement demander. Je commençai les premiers jours de la semaine en y consacrant 45 minutes matin et soir, tout en sachant que j’allais devoir trouver des variantes pour pouvoir m’adapter aux changements de planning liés à ma vie sociale et professionnelle. 10 jours plus tard, mon rythme est parfois encore chaotique mais j’ai bon espoir qu’il se stabilise. Pour nous aider après l’initiation, Sita nous conseilla vivement de participer à des réunions entre initiés du Kriya Yoga – satsang. Sur la région parisienne, Solen en a déjà mis en place de façon régulière. La prochaine se déroule justement ce week-end. Ce sera l’occasion de partager mes expériences et mes difficultés, et d’avancer dans ma pratique solitaire.
Deux semaines après l’initiation, les bienfaits liés à ma nouvelle pratique demeurent assez subtils même si je note de nouvelles perceptions et une amélioration dans les méditations. Ces dernières me demandent d’ailleurs plus d’efforts, comparées aux postures et respirations qui me semblent plus naturelles. Ma discipline et ma motivation sont donc quand même régulièrement mises à l’épreuve, mais je suis bien décidée à persévérer dans cette voie. La prochaine étape, dans les mois à venir, sera de suivre la seconde initiation pour laquelle aucune date n’est encore prévue en France. Cette retraite durant laquelle de nouvelles techniques sont transmises doit, d’après Sita, nous permettre de transposer notre pratique yogique dans la vie de tous les jours. La suite dans un prochain article…