La genèse de Prophétie prend sa source un matin comme tous les autres, à l’écoute d’une émission de radio, au début des années 2000. Pour la première fois, j’entends parler des crânes de cristal mayas, et de la prophétie de fin du monde qui les entoure. Après avoir acquis le livre dont le programme est tiré, je me plonge dans sa lecture et découvre un univers fascinant, entre croyances ancestrales authentiques et rumeurs de supercherie. La base de l’intrigue de Prophétie se fonde sur cette ambivalence.
Le manuscrit s’intitulera d’abord « Le Projet Orion », et naîtra une première fois sous ce nom, doté d’une fin résolument fantastique. Puis les années passent, et je me lasse de cet aspect du livre. Les années aidant, mon écriture a évolué, et je suis passé à plus de réalisme et de pragmatisme. Dans le même temps, l’année supposée de cette « apocalypse » maya approchant à grands pas, la prophétie revient peu à peu sur le devant de la scène, et l’on reparle des crânes de cristal. L’idée me vient alors de reprendre la première version du roman et de le mettre au goût du jour.
J’y consacre près d’un an, entre 2011 et 2012, avec un impératif majeur : faire en sorte que même les choses les plus mystérieuses en apparence trouvent une explication rationnelle. L’exercice est délicat, mais jouissif. Il nécessite que je reprenne une bonne partie du travail de documentation précédemment effectué afin de dénicher l’idée finale, la clé du mystère en quelque sorte, celle qui explique tout.
L’étape franchie, il me reste encore à adapter personnages et contexte au temps présent, avec pour fil conducteur l’ambition de mettre en place, par petite touche, une atmosphère de « fin des temps » qui ne dirait pas ouvertement son nom. Crise économique mondialisée, catastrophes écologiques en tout genre… L’actualité à elle seule m’a presque naturellement fourni les éléments nécessaires à cette perspective.
Le second impératif que je me fixe est celui de rompre avec le côté classiquement linéaire du récit d’enquête, ainsi que je l’avais déjà fait dans mon précédent roman, Le Théorème de Roarchack, en alternant destinée du héros et investigations policières. S’impose alors l’idée de développer, autour de l’intrigue principale, la trame d’une seconde histoire, amenée en une série de flash-back, comme un puzzle dont les pièces viendraient peu à peu s’imbriquer à la première.
« La plupart des hommes d’action tendent au fatalisme, alors que le reste du monde croit en la Providence » a dit Balzac. Dans un monde voué aux certitudes scientifiques les plus alarmistes, reste-t-il encore une place pour les croyances les plus anciennes ? L’Homme peut-il être capable de s’en servir pour assouvir ses plus sombres desseins ? La vanité face à la croyance, la légende au service de l’ambition personnelle, c’est une fois encore vers cette ambivalence des choses que j’ai souhaité faire tendre Prophétie.
Du Paris hivernal à la moiteur étouffante des jungles mexicaines, en passant par le soleil perpétuel de Californie, je laisse au lecteur le soin de se fondre dans ces univers, et d’en tirer leurs propres conclusions sur le devenir incertain de notre monde. Mais qu’ils se rassurent, la fin des temps a encore de beaux jours devant elle !
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble