Le poseur ou la poseuse est une personne qui adopte un comportement artificiel, affecté dans ses
attitudes et ses gestes. Cette définition est utilisée à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe.
Gyp (1849 - 1932) offre des descriptions de poseuses et poseurs dans son livre Trop de
chic (1900). La poseuse de la vente de charité mondaine : « S’est fait nommer Dame du Repentir momentané, parce que l’œuvre est sous le patronage de la duchesse et que tout ce que
patronne la duchesse est forcément chic. S’agite, va, vient, se prodigue, parlant beaucoup et étalant une toilette éblouissante. N’est venue que pour être vue, et se démène pour qu’on la voit. Si
demain les chroniqueurs mondains oubliaient de la nommer en énumérant : " l’essaim des toutes radieuses beautés qui illuminaient la vente, dans des toilettes faites de rayonnements
d’ailes de colibris, etc. ", elle en mourrait de colère. » La poseuse dans un bal : « Grande, svelte, les cheveux tordus à la grecque. L’oeil à demi voilé, le sourire
énigmatique. Toilette très alambiquée, mais très comprise et mettant bien l’objet en valeur. Choisit ses danseurs avec affectation ; leur fait écrire leur nom eux-mêmes sur son
éventail ; s’embrouille exprès dans sa comptabilité. Se fait apporter à boire et à manger au lieu d’aller au buffet. Horripile les jeunes gens et les maîtresses de maison. S’accroche
généralement à un poseur comme elle. S’imagine qu’à eux deux ils font sensation. »
Photographies suivantes : Assiette de J. Vieillard & Cie, de Bordeaux, du XIXe siècle, de la série « Les ridicules de Paris » : « Des dames qui vont au théâtre pour se mettre en spectacle. » Jusqu'au XXe siècle, le théâtre est un lieu où on aime non seulement voir des représentations mais aussi s'exhiber ou observer les autres. Ici deux poseuses se donnent en spectacle de leur balcon, en robe crinoline.