« de l’ombre à la lumière » . Pour trois d’entre eux, ce passage n’a d’ailleurs rien de symbolique…Et les chèques
remis aux quatre associations sont autant de petites étincelles bienveillantes qui éclairent leur chemin vers cette
lumière attendue.
Quatre projets… Celui de Carole Boshouwers,
venue recevoir ce chèque au nom de Virgil, son enfant autiste, et qui a déplacé seule des montagnes pour ouvrir la forteresse que la maladie avait dressé entre elle et lui, avant de
solliciter le Groupe Orpéa, qui lui a déjà permis de financer en partie une méthode venue des Etats Unis et qui
peu à peu sort Virgil du silence.
Celui de Marie Bufferne, atteinte depuis la
naissance du « syndrôme de Little » qui se traduit par une raideur excessive des muscles des jambes et l’oblige à se déplacer
avec des béquilles. Ce qui ne l’empêche nullement de pratiquer l’équitation depuis ses 11 ans, elle en a aujourd’hui 31… Et son
parcours est impressionnant, depuis 2003, avec Icare, son premier cheval lui appartenant , Marie participe aux Championnats de France de dressage handisport et à de nombreuses
compétitions internationales. Fin 2009, c’est Sally, une jeune jument de 6 ans, qu’elle a pu acquérir. Mais avec son seul
salaire, sans aides ni sponsor, impossible d’aller « au-delà de ses rêves », intégrer l’équipe de France et participer aux jeux équestres mondiaux qui auront lieu en Normandie en 2014. C’est à ce moment de son histoire qu’intervient Jean Pascal
Flauder, Directeur de la résidence Orpéa de Chatenoy le Royal. Emu par le récit de Marie, sa crainte de devoir
abandonner, faute de moyens financiers pour entretenir ses chevaux, il décide de l’associer au « Printemps des Générations ».
Jean Pascal Flauder, à l’origine également du
formidable élan de solidarité, qui allait à Cagnes sur Mer obtenir un écho supplémentaire. Sensibilisé, à travers Nicolas Vanier et André Bailly, à l’histoire de ce jeune berger Evène, Grisha, dont l’existence percuta celle des deux hommes en 2007.
Nicolas Vanier faisait alors des repérages pour le Film « Loup » dans les
montagnes Verkhoïansk , en Sibérie orientale, où vit le jeune homme et sa famille, au milieu de leur troupeau de
rennes, André Bailly, qui connaissait déjà la région, était chargé des premiers contacts avec le peuple Evène. C’est au
sein du clan de Grisha que se tournera le film. L’histoire de cet adolescent grièvement brûlé dans l'incendie d'une cabane, alors qu’il tentait de se réchauffer est désormais
connue.
Nicolas Vanier, parrain dès la genèse de sa rencontre avec Grisha, de l’association
Bugey sans Frontières, dont la raison d’être actuelle est de collecter des fonds pour permettre à Grisha de retrouver un visage
et des mains . Pris en charge depuis un an par le Professeur Foyatier, chef du service des grands brûlés de l’hôpital Saint Luc Saint Joseph de Lyon, mais également
par le Centre de Rééducation ‘’Romans-Ferrari et le médecin chef Michel Guillot, qui assurent les soins quotidiens et le suivi avant et après les opérations, avec les premiers
dons récoltés, en partie importante grâce aux actions menées par le groupe Orpéa et la mobilisation, entre autres , de
Jean Pascal Flauder et de son équipe. Désormais sa vie n’est plus en danger. Grisha qui est retourné pour un bref séjour dans sa famille, dans ses montagnes de Haute Sibérie, devrait, avec l’aide du chèque de 30 000 euros remis à Cagnes sur Mer, revenir poursuivre les
greffes qui peu à peu lui donnent l’espoir de mener un jour une vie digne parmi les siens.
Nicolas Vanier, empêché d’assister à la remise des chèques pour cause de tournage (il devrait prochainement achever le
tournage du film « Belle et Sébastien, en décor naturel), a adressé un messages à tous les collaborateurs du Groupe Orpéa : « Au moment où les notions
d’exemple , de solidarité, de respect et d’acceptation de l’Autre sont les garants de notre société ,
l’engagement de nos anciens pour permettre à des jeunes en difficulté d’avoir un avenir est véritablement magnifique, car
c’est non seulement la transmission d’un savoir mais surtout celle d’une volonté de vie. Merci au Groupe Orpéa et à Bugey sans Frontières pour cette belle aventure humaine ».
Pour André Bailly, que des soucis de santé ont éloigné quelques semaines, « L’exemple d’ORPEA illustre si bien tout le plaisir que l’on partage à s’inscrire au sein d’un tel élan. Visiter des maisons de retraite c’est profiter de la richesse contenue dans toutes ces vies
d’Anciens mais aussi du sens de l’autre et de l’accueil propre à l’encadrement. J’en veux pour preuve le projet
intergénérationnel du groupe : ‘’Printemps des générations’’, au sein duquel Grisha a été naturellement intégré. Ce projet rapproche les jeunes handicapés des personnes âgées. Le monde Associatif va rassembler près de 5000 personnes. Tous sont investis,
mobilisés, passionnés, tendus vers une issue positive. Le cas de Grisha peut être vu comme un révélateur de
sensibilité, générosité,
humanité… »
A l’issue de cette soirée forte et belle, j’ai demandé à Jean Pascal Flauder, qui en a été le maître d’œuvre , de me confier ses impressions:
« Sans André Bailly et Nicolas Vanier,
rien de tout cela n’aurait été possible. S’il devait y avoir un fil conducteur à notre action, c’est que le handicap et la dépendance ne sont pas une fin en soi. J’aimerais mettre en avant l’exemple de ces jeunes qui ont aidé à collecter des fonds
pour que les associations les reçoivent. Ils ont été
soutenus par des anciens, avec la volonté et l’encouragement du clan, il est possible de réussir et d’être un exemple. Pour
rappeler le film de Nicolas, le loup vit en clan, sans le clan rien n’est possible. Nous, sans nos anciens , nous
ne sommes rien non plus, Nous sommes tous interdépendants, dans le sens noble du terme, dans une volonté de
transmission, de faire perdurer les traditions. Parmi les jeunes qui on participé au Printemps des Générations dans ma résidence de Chatenoy le Royal, le fait de s’être
investi, d’avoir appris à donner d’eux-mêmes, alors qu’ils étaient pour certains en grande difficulté d’insertion,
sans valeurs et sans repères sociaux, les a remis dans leur axe. Plusieurs d’entre eux sont désormais engagés dans un parcours professionnel au sein de la résidence.
Cette soirée en tout cas est une belle réussite. Je vois Marie Bufferne heureuse, rassurée, la maman de Virgil bouleversée d’avoir reçu un tel accueil, Aloïs Fiacre, va pouvoir , avec son frère
Abel , participer au 4L Trophy, un raid étudiant à but humanitaire,au Maroc, dans une vieille 4L , ils
transporteront près de100 kilos de matériel
scolaire et électrique qu'ils distribueront aux plus démunis, et Grisha pourra poursuivre ses greffes en France. Que dire de
plus ? »
La soirée s’est achevée dans la grâce et la beauté, par un concert mêlant la voix pure de l’artiste lyrique Claire Adeline Puvilland et l’accordéon de Dimitri Saussard, tous deux également
engagés aux côtés de Bugey sans Frontières et du combat pour sauver Grisha.
S Oling 18 novembre 2012
* Pour plus d'informations ,le lien de l'association Bugey Sans Frontières:
http://www.bugey-sans-frontieres.fr/