A l'heure où l'on écrit ces lignes, on ne sait toujours pas qui sera le président de l'UMP, un des deux principaux partis politiques de France. Avec Nicolas Sarkozy, au moins, la question ne se posait pas : le chef, c'était lui. Point. Et puis, après sa déconfiture aux présidentielles, l'UMP a décidé de se donner un petit vernis démocratique. Les adhérents allaient désigner leur chef. Un mot important, dans la tradition politique de la droite française : le chef, la tête, le capet... Depuis les rois de France, en jusqu'à Pétain, la droite a toujours eu besoin d'un "chef".
En l'occurrence, c'est mal barré. François Fillon, le favori des sondages, est en ballotage avec Jean-François "pain au chocolat" Copé. C'est du 50/50 entre les deux prétendants. Celui de la "droite sociale", héritière du gaullisme, et celui de "la droite décomplexée", tenante du lepénisme.
On peut se demander comment un grand parti comme l'UMP en est réduit à de telles arguties, à s'envoyer à la figure des accusations de fraudes électorales.... Tiens, on se croirait presque à la Réunion dans les années 1970.
On peut se demander aussi comment deux futurs candidats à la présidence de la République en sont réduits à un tel marchandage politique. On a accusé le gouvernement Ayrault d'indécision, on a qualifié la politique gouvernementale d'incertaine, on l'a agrémentée du terme couacs.
L'UMP est aujourd'hui la championne de France des couacs. A la Réunion, la droite se tait. Il est vrai qu'en terme de couacs, elle s'y connaît... Nicolas Sarkozy, lui, se promène dans le vaste monde, pour donner des conférences à 200 000 euros l'heure. Il est loin de ces petites contingences...
François GILLET