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Visiter: La cathédrale tri-saintale

Publié le 30 mai 2007 par Strogoff

Ah ben voilà, après le Théâtre National, un autre dinosaure sacré de la ville de Prague, la fameuse cathédrale d'au château (de Prague) que d'ailleurs nous visitâmes dans la foulée du précédent dit Nosaure, avec les 2 délicieuses petites du continent sauvage d'outre-Atlantique. Evidemment, sur un tel édifice, il y a moyen d'écrire plusieurs litres d'encre parce qu'en un millénaire, il en a coulé de l'eau sous le pont Charles qui n'existait d'ailleurs pas encore à la naissance de notre sujet. Donc sans remonter jusqu'à la création du monde, je vais essayer d'être suffisamment exhaustif pour vous parler de tout ce qu'il faut que je vous parle de, mais suffisamment succinct pour ne pas décourager les plus lassés de mes galimatias. Donc encore une fois, TOUT sur la cathédrale de Prague N'EST PAS dans mon blog, et même des choses importantes n'y sont pas (j'ai du faire des choix), donc ne m'en voulez pas.

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Commençons par la définition d'une cathédrale, parce que chais pas pour vous, mais pour moi, les termes ecclésiastiques ne sont pas toujours très clair. Bien, donc cathédrale: église principale d'un diocèse, où se trouve le siège de l'évêque. Bon, et diocèse: circonscription ecclésiastique placée sous la juridiction d'un évêque résidentiel ou d'un archevêque. Donc la cathédrale est à l'évêque ce que l'hôtel du département est au préfet, et le diocèse est à l'Eglise ce que la préfecture est la République. Jusque là c'est simple, mais creusons un peu, parce que c'est quoi la différence entre un évêque et un archevêque? Archevêque: évêque placé à la tête des évêques d'une province. C'est donc un surévêque, à la tête d'un archidiocèse, l'équivalent républicain d'une région composée de plusieurs départements. Et le cardinal alors? "Cardinal: dignitaire ecclésiastique chargé, en tant que membre du sacré collège, d'élire et d'assister le pape dans le gouvernement des affaires de l'Eglise."

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Bon, ben c'est comme un ministre alors. Oui, sauf qu'un évêque peut être cardinal, mais un préfet ne peut pas être ministre. Et puis ça va le faire comme ça, hein, pour les définitions. Signalons encore que l'appellation d'origine contrôlée "Cathédrale" est immuable pour toujours, afin d'éviter la paperasserie et les redécoupes territoriales liées au diocèse, et que donc il peut y avoir des cathédrale (et des diocèses) sans évêque (lorsqu'ils partent en retraite par exemple, et qu'y a pas un jeune pour reprendre le commerce).

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Donc tout remonte à la nuit des temps, dans les années 30 du X ème siècle, lorsque le prince "Václav" (qui deviendra St Venceslas) fait ériger une rotonde parce que ça faisait chic à une époque où la religion chrétienne venait tout juste d'infecter les terres de Bohême. L'emplacement choisi pour cette construction était bien entendu à l'intérieur de l'enceinte du château, mais aussi et surtout au dessus (comme on avait coutume à l'époque) de la tombe d'une célébrité, d'un saint, ou à proximité d'une buvette. Concernant la célébrité, le voile fut levé lors de fouilles archéologiques qui découvrirent sous la cathédrale 2 tombes datant de la fin IX ème siècle, et donc d'avant la rotonde (qu'on croyait). On peut logiquement présumer que le prince aurait choisi une(des) tombe(s) de ses ancêtres. Or lorsqu'on on sait que son père ("Vratislav Ier") repose dans la basilique St Georges (juste à côté) et que son oncle ("Spytihněv Ier") repose (reposait) dans l'église "Boží rodičky Marie"

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(au château de Prague, détruite au XIV ème siècle), alors il ne reste plus qu'une seule vraie possibilité (enfin c'est ce qu'on croyait, z'allez-voir). L'une des tombes serait, selon toute vraisemblance (qu'on croyait), celle du grand père de St Venceslas, "Bořivoj Ier", le mari de Ste Ludmila de Bohême, l'introducteur de la chrétienté en Bohême, le premier souverain catholique (en Bohême) baptisé des propres mains de Méthode (l'évêque de Sirmium, "Sremska Mitrovica", Serbie, et grand pote de Cyril), fils du légendaire "Hostivít", déjà cité en 871 dans les remarquables annales de l'abbaye de Fulda sous le nom de "Goriwei" avec d'autres ducs de Bohême (Annales Fuldensium Pars Tertia, auctore incerto 871, "Zventisla, Witislavi, Heriman, Spoitamor, Moyslan, Goriwei"), annales commencées par "Heinhard"

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(le pote et biographe de Charlemagne) dont l'importance (des annales) est capitale puisqu'elles relatent (entres-autres, les annales) des extraits du traité de Verdun dont le texte (aujourd'hui perdu) a déterminé pour plus de 1000 ans tout le destin de l'Europe à la mort de Louis le pieux, lorsque ses 3 fils se disputaient l'Empire Franc de pépé Charles... stop... j'avais dit que je ne remonterai pas jusqu'à la création du monde.

L'intention première de Venceslas était de dédier la rotonde au saint patron (l'un des, voire le premier des, semblerait-il) de la Bavière, St Emmeram ( Der heilige Emmeram, Wanderbischofs und Märtyrers, des ersten bayerischen Nationalpatrons und Bistumspatrons, d'origine française puisque né à Poitiers), pour plusieurs raisons.

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D'abord parce qu'il y avait des morceaux du St Emmeram dans toute l'Europe après que le martyr ait été torturé puis découpé à la demande du duc de Bavière pour une sordide histoire de fornication avec sa fille dont il (Emmeram) n'était même pas responsable (version catholique officielle, sensiblement confuse, et historiquement fort peu probable). Ensuite, parce que Prague dépendait catholiquement de Ratisbonne ("Regensburg" auf Deutsch), or le prince Venceslas souhaitait vivement une indépendance religieuse pour son royaume, aussi il aurait été de bon ton d'aller lécher le cul... louanger flatteusement la corde sensible de l'archevêque de l'archidiocèse, afin d'obtenir l'archiscission voulue. Mais finalement le saxon Henri Ier (l'oiseleur) viendra chambouleverser tout le projet, et c'est finalement au saint patron de la Saxe, der heilige Vitus (St Guy) que sera consacrée la cathédrale de Prague

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(ça fout les boules, même pas un Tchèque). Ben du coup, à défaut d'une relique noble qu'on aurait pu choisir sur l'Emmeram, genre le coeur, le cerveau (encore que le cerveau d'un saint...), ou l'index droit, ou chais pas, enfin un truc digne, présentable, parce qu'il y avait le choix du morceau (de choix) sur le marché de la relique St Emmeram, donc à défaut de ça, on se retrouve avec une vieille épaule de St Guy dont on n'est même sûr de l'origine (ni de l'épaule d'ailleurs, parce que selon certaines sources, il s'agirait du bras, et non pas de l'épaule). Et encore un truc que je ne suis pas sûr, Emmeram doit avoir une traduction en Français, d'abord parce qu'il était Français, ensuite parce qu'un prénom aussi idiot... original, ça ne peut pas exister. Mais je n'ai pas réussi à trouver, alors si quelqu'un a une idée...

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En 935 St Venceslas est assassiné par son frère Boleslav, mais celui-ci, pris de remords, fera 3 ans plus tard pénitence repentante en transférant la dépouille de la victime dans la rotonde. Interviendront alors quelques aménagements mineurs, un trou pour y mettre le Venceslas par exemple, mais rien de vraiment marquant. En 973, sous Boleslav II, naît le diocèse de Prague, et la rotonde devient l'église principale du nouvel évêque. Selon les experts en rotondes qui n'existent plus, c'est en cette période qu'on aurait construit contre l'édifice une petite tour angulaire afin d'y loger au rez-de-chaussée le trône (percé?) de l'évêque. En 1039, "Břetislav" s'en revient de guerre d'en terre polonaise, et rapporte avec lui les trésors de ses pillages. Et parmi ces richesses (encore que ce n'est pas mon point de vue), se trouvent les restes du second évêque de Prague, "Vojtěch"

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(qui deviendra St Adalbert, plus de détails dans ma publie) dont le prince compte bien faire bon usage afin d'élever l'évêché de Prague en archevêché, et même en noyau fort et dur du christianisme d'en l'Europe de l'est. Pas de bol, la sauce ne prit pas auprès du pape, et le prince décéda en 1055 dans un simple évêché.

Sous le règne de "Spytihněv II" (fils de "Břetislav Ier"), l'affolante affluence à Prague de pèlerins fanatiques devint telle, que le prince se résolut à construire une seconde piste d'atterrissage à l'aéroport de "Ružíne", et surtout remplacer la petite rotonde abritant les 3 saints réunis par un édifice plus vaste et plus approprié à une telle foule de furieux. Ainsi en 1060, "Spytihněv II" posa la première pierre de la future basilique St Guy, St Venceslas et St Adalbert, mais n'eut jamais l'occasion de s'y rendre puisqu'il décéda l'année suivante à l'âge de 30 ans, sans doute des suites d'une bataille mal engagée d'avec son voisin polonais à qui il avait prêté sa tondeuse...

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Pis là, ça devint compliqué, parce qu'à ce moment, la succession revint à son frère "Vratislav II", qui passait son temps à se quereller avec son autre frère, l'évêque de Prague "Jaromír" (connu aussi sous son nom allemand de "Gebhart"), à qui il avait coupé l'herbe sous le pied (malgré que la tondeuse était toujours chez les Polonais) en fondant l'évêché de "Olomouc", et qui lui en voulait donc... enfin c'était le foin familial, et de fait la construction n'avançait pas (plus), au point qu'elle ne sera terminée qu'en 1096, soit 36 ans après la pose de la première pierre (elle fut terminée avant, mais l'homologation officielle n'intervint qu'en 1096).

Entre les origines et le règne du bon roi Charles IV
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Pis après y eut un grand saut en avant, parce qu'on entra dans la période glorieuse de la Bohême, sous le bon roi Charles IV. Que s'est-il passé avec la cathédrale entre-temps? Rien, enfin pas grand chose de vraiment notable, des broutilles, mais je vais quand même vous donner quelques éléments, rapidement. En 1090 on mit au frais du sous-sol l'évêque de Prague "Jaromír". L'année suivante il y aurait eu le feu, mais rien d'important car les textes ne mentionnent ni l'intervention des pompiers, ni celle des experts d'assurance. En 1100 on y enterre le prince "Břetislav II". En 1120, le grand historien "Kosmas" (dont l'oeuvre "Chronica Boemorum" me sert souvent de référence) devient le doyen du chapitre de Prague (chapitre: assemblée des chanoines formant le conseil de l'évêque, j'y reviendrai). En 1124 on y enterre le prince "Bořivoje II". En 1142 il y aurait eu un autre incendie, mais rien dans les anales non plus.

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C'est à se demander si les ecclésiastiques n'essayent pas d'embrouiller les historiens et les assureurs. En 1189 on y enterre le prince "Bedřich", et vers 1191 "Konrád II. Ota". En 1222, la basilique St Guy devient cathédrale. En 1230 on y enterre le prince "Přemysl Otakar 1er", en 1278 "Přemysl Otakar II", et en 1307 "Rudolf 1er". Pis à force d'enterrement, on y couronne Jean de Luxembourg en roi de Bohême en 1311. En 1316, l'on y baptise le nouveau né "Václav" qui prendra plus tard le nom de Charles IV (le bon roi Charles IV), en hommage à son parrain et oncle Charles IV de France dit le bel dont la femme Marie n'était autre que la soeur du papa de "Václav", Jean (de Luxembourg).

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Pis à force d'enterrements, de couronnements, de pèlerins, de simple évêché, Jean de Luxembourg estima qu'il fallait passer un cran au dessus, à la vitesse supérieure, et passa un coup de fil à Clément VI (Pierre Roger de Beaufort) en Avignon, qui parlait Français aussi, ça tombait bien, afin qu'il fasse quelque chose. Et il le fit. Le 30 avril 1344, le pape gonfla une belle bulle transformant l'évêché de Prague en archevêché, au grand damne de l'archidiocèse de Mayence qui administrait jusque là le diocèse de Prague. Faut dire que la période était rudement bien propice, parce que le poste d'archevêque de Mayence était en pleine effervescence depuis qu'Henri III de Virneburg se disputait le fauteuil avec Gerlach de Nassau pour une histoire d'indemnité syndicale...

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Et contrairement d'à sous "Vratislav II", sous Jean de Luxembourg ça filait grand train. Le 12 novembre 1344, le roi Jean, ses deux fils (Charles et j'en ris... Jean-Henri), aidés du premier archevêque de Prague "Arnošt z Pardubic" posèrent la (lourde) première pierre de la cathédrale gothique. Le financement de l'édifice fut varié. Bien sûr, le roi comme la noblesse mirent copieusement la main au porteflouze puisqu'ils bâtissaient là le domicile de leurs vieux os. Mais l'on mit également à contribution la curie praguoise (puisqu'après tout c'était leur gagne-pain), les croyants nantis du diocèse (puisqu'ils avaient du pognon pour des conneries), et tous ceux qui avaient un intérêt quelconque à se faire pardonner quelque chose, quand bien même n'auraient-ils rien fait (puisque la trouille du péché d'enfer était particulièrement bien exacerbée par les spots publicitaires de la Vatic. & Co.). Jean décéda le 26 août 1346 comme beaucoup d'autres

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(le duc d'Alençon Charles II de Valois, le comte de Nevers et de Flandre Louis 1er, le comte de Blois Louis de Châtillon, le duc de Lorraine Raoul le Vaillant) à la bataille de Crécy, et c'est son fils, le bon roi Charles IV qui reprendra la maîtrise d'oeuvre de la cathédrale. Pour l'anecdote, Jean ainsi que son fils Charles (le bon roi Charles IV) prirent tous deux parts à la bataille de Crécy aux côtés de la France contre l'Anglais (perfide). Jean était alors totalement aveugle puisqu'il perdit un oeil lors d'une joute équestre (qu'il appréciait furieusement), puis attrapa la cécité en 1339 des suites d'une cataracte oculaire. Lorsque l'ancien roi (Jean) vit (entendit, il était aveugle des 2 yeux) la façon parfaitement bordélique et totalement improvisée (façon dite "à la française") avec laquelle le roi de France menait la défaite, il fit emmener manu-militari le nouveau roi

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(Charles IV, élu roi des Romains le 11 juillet 1346, mais couronné seulement en novembre) à l'écart du carnage, afin que la Bohême ne perde pas ses 2 souverains. Puis il fit attacher son cheval entre 2 bourriques de ses fidèles lieutenants, et il lança l'attelage à la charge du British belliqueux, sachant pertinemment qu'il galopait au devant d'une mort certaine. Il aurait alors, selon la légende, prononcé en Tchèque la fameuse phrase: "J'vous en foutrais, tas de pignoufs malappris, de boire la bière sans mousse à ras le verre."

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Encore aujourd'hui, sur la route de Crécy-en-Ponthieu, juste à quelque mètres où il tomba, se trouve un monument à sa mémoire. Brave gens... Jean. Et pour info, la célèbre phrase qu'on lui attribue tient plus de la légende épique que de la réalité historique, car Jean de Luxembourg, contrairement à son fils Charles, ne parlait pas Tchèque. Mais revenons-en à notre cathédrale.

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Charles IV, dont les liens avec la France étaient nombreux, voulait une cathédrale de style, un truc bien propre, bien grandiose et bien pompeux comme il avait vu dans le sud de la France. Aussi il profita d'un voyage en Avignon auprès du pape, pour ramener avec lui l'architecte Mathieu d'Avignon... d'Arras qui oeuvrait semble-t-il pour le pontife. "Tu verras Mathieu, Prague c'est trop top, la vie est cool, peu chère, la bière est excellente et les filles aussi, chuis sûr que tu t'y plairas. Mais si tu me mènes le projet "cathédrale à la française" comme cet imbécile de Philippe la bataille de Crécy, je te ferai empaler tout cru sur chacune des 100 tours de ma capitale." Mathieu accepta le challenge.

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Du bougre Mathieu, on ne connait pas grand chose d'avant son arrivée à Prague. D'aucuns prétendent qu'il aurait été peintre excentrique avant d'être architecte, qu'il aurait peint la girafe sur un pont tandis que la plupart des autres dansaient dessus. Certains prétendent qu'il aurait été faussaire en architecture, qu'il aurait copié St Guy sur la cathédrale Notre-Dame de Rodez (dont la similitude à St Guy est ce que la crotte de caribou est au dentifrice) ou(et) la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne

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(dont la similitude à St Guy est ce que... et qui -de Narbonne- n'est même pas terminée). Quoi qu'il en soit, Mathieu commença une oeuvre remarquablement splendide, mais qu'il eut à peine le temps de mettre en chantier puisqu'il décéda seulement 8 ans plus tard (vers 62 ans) de fatigue hédoniste praguoise (et je sais ce que c'est). Du Mathieu ne restent donc que les 8 chapelles du fond (sur les 19 au total), et les piliers d'arcades attenants supportant le triforium à claire-voie. Signalons encore qu'en dehors de la cathédrale, Mathieu d'Arras oeuvra sur le "Chrám Matky Boží před Týnem"

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(place de la vieille ville), qu'on lui attribue également les plans du château de "Karlštejn", qu'on le soupçonne fortement d'avoir conçu les plans de la ville nouvelle ("Nové město pražské", civitas Caroli), et que ma femme de ménage prétend que ce bougre d'Arras aurait gribouillé (sur le pont d'Avignon encore, lorsqu'il était peintre) les plans d'une gigantesque tour métallique d'environ 300 m de haut,

dessins acquis aux enchères à Prague plusieurs siècles plus tard par un autre Français de nom allemand, genre Bönninghauspotz ou Bönninghausweig... mais si, une petite ville en Basse-Saxe, Bönninghausheim... Bönninghauswick... En Rhénanie-Du-Nord-Westphalie peut-être, Bönninghausen? C'est ça, Boenickhausen, Alexandre Gustave Boenickhausen, devenu célèbre sous le nom de Tour Eiffel.

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4 ans après la mort de Mathieu d'Arras, en 1356, arriva à Prague un autre itecte en chef (il ne deviendra architecte que plus tard), alors âgé de 23 ans seulement, "Petr Parléř".

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C'est à ce moment que la construction de la cathédrale commença réellement, et sur des bases architecturales totalement inconnues et révolutionnaires pour l'époque. Ce génie allait ébranler l'histoire de l'architecture gothique, l'expédiant de l'âge des cavernes vers les sommets de l'art, dans le haut gothique, le gothique flamboyant. Son sens de l'esthétisme, son audace technique, sa maîtrise de la construction, son esprit innovant et son originalité mèneront "Petr Parléř" à la construction de ce chef-d'oeuvre alors unique en Europe centrale. Ayant jugé les plans de son prédécesseur Mathieu d'Arras un peu trop à française,

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il modèlera l'édifice à sa façon tout en conservant les éléments déjà construits. Ainsi l'édifice se présente de façon classique, à 3 vaisseaux, un transept à 2 travées latérales, un déambulatoire et 5 chapelles rayonnantes. Et c'est au sommet du choeur que le talent de Pierre s'est exprimé le plus distinctement. Alors que les édifices de cette époque se composent de simples ogives à nervures croisées, ici les nervures forment de nouvelles ogives dont les voûtes s'enchevêtrent jusqu'à la clé (de voûte) formant une étoile. Le choeur comprend un rond-point à cinq pans, surplombé d'un triforium composé de quatre arcades et de hautes fenêtres à quatre lancettes illuminant le choeur de façon impressionnante.

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Le triforium à 14 m de hauteur surplombe l'édifice sur toute sa longueur au dessus des grandes arcades à piliers décorées de nombreuses armoiries. Dans cette galerie (triforium bas) se trouvent 21 sculptures (bustes) provenant de l'atelier de "Petr Parléř". Elles représentent des membres de la famille royale de Charles (dont les 4 épouses, successives, pas en même temps), mais également les 2 premiers architectes de la cathédrale, les 3 premiers archevêques de l'archidiocèse, et 5 chanoines du chapitre de St Guy. L'on attribue même certaines sculptures à Pierre en personne, en particulier son autoportrait

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(qui serait d'ailleurs la première sculpture autoportraite de l'histoire de l'art), le buste du bon roi Charles IV et celui de sa dernière épouse, Élisabeth de pomme et radis (Poméranie). L'architecte sculpteur a également architectosculpté de ses mains la statue de St Venceslas dans la richissime chapelle du saint, ainsi que les stèles funéraires des "Přemysl Otakar" 1 et 2. L'ensemble du choeur fut terminé en 1385, festivement mis en service, et l'architecte referma la cathédrale à l'ouest par un mur provisoire, qui, comme toujours, perdura plus longtemps que prévu (c.f. la suite). Pour info, "Petr Parléř" est également l'architecte du pont Charles,

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le concepteur de la tour du pont côté vieille ville, et laissa son empreinte sur d'autres édifices en dehors de Prague (le choeur de l'église St Bartholomé à "Kolín" ou l'église Ste Barbara à "Kutná Hora"). Mais "Petr Parléř" n'a strictement rien à voir avec la construction de la nouvelle ville de Prague, malgré ce qui est bêtement marqué dans Wikipedia (.FR comme .ORG). Il n'a rien à voir non plus dans l'effondrement du campanile de San Marco à Venise en 1902, ni dans la construction du tunnel sous la manche. Par contre sa présence à Strasbourg lors de la construction de la cathédrale (de Strasbourg) est prouvée, et d'aucuns soupçonnent qu'il ait gravé une part de son génie dans les pierres du monument (à gratter plus en profondeur).

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Pierre s'est éteint en 1399 après avoir influencé l'art gothique comme personne. Ses fils "Václav" et "Jan" poursuivront l'oeuvre du père. "Václav" serait ainsi le principal maître d'oeuvre de la grande tour sud et de la nef ouest (détruite dans l'incendie de 1541). En 1398 il quitta Prague pour Vienne, et c'est son jeune frère qui continua le chantier de la tour comme de la nef (dont il ne reste rien). "Václav" décéda 1404, "Jan" en 1406, et c'est maître "Petrlík" qui prit la suite de la famille "Parléř" dont on suspecte fortement qu'il serait lui-même d'une certaine façon issu, sans que l'on en ait une preuve formelle. Ceci-dit, c'est à lui que l'on doit la couverture des nefs ouest

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(dont il ne reste vraiment rien), ainsi que les éléments gothiques en haut de la tour sud. Ce n'est pas grand chose, certes, mais compte tenu du fait que le chantier cathédrale fut totalement arrêté en 1419 pour cause de guerres hussites, "Petrlík" peut encore s'estimer heureux que l'histoire ait au moins retenu son nom. Pour cette même raison d'ailleurs (guerres hussites), bon nombre de machins qui furent originellement planifiés, autant par Mathieu d'Arras que par "Petr Parléř", ne furent jamais réalisés. Ah oui, et entre temps, ben le bon roi Charles rendit l'âme, en 1378, mais comme c'est une autre histoire, je vous signale juste la date.

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Ben après, il ne s'est pas passé grand chose pendant une bonne paire d'années, parce que ben justement à cause des guerres hussites, puis aussi parce que les rois de Bohême avaient déserté le château pour n'y revenir qu'en 1484 (jusque-là ils résidaient soit en dehors de Prague, soit dans le complexe dit "Králův dvůr", à côté de la tour poudrière, sur l'emplacement de l'actuelle maison municipale). C'est le roi "Vladislav II Jagellonský" qui reviendra habiter au château de Prague, mais compte tenu du foin absolu que les praguois (et autres) lui laissèrent dans les appartements après les guerres hussites, civiles... la priorité était loin d'être la cathédrale.

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En juin 1541 éclata un incendie qui détruisit la majeure partie de "Malá Strana", s'étendit rapidement au château brulant non seulement les archives (cadastrales, juridiques...) mais également les plans originels de "Petr Parléř" et toute la partie ouest de la cathédrale. Les boules! Dans les années 1560, "Bonifác Wohlmut" (dans doute aidé de "Hans Tirol" selon certains) termina la tour sud (dont la construction fut arrêtée en 1419) et posa une coupole en son faîte (qui n'est plus, l'actuelle date du XVIII ème siècle). Ensuite on installa des cloches dedans la tour afin qu'on puisse la nommer ainsi, la grande tour des cloches ("velká zvonová věž"), en plus de la grande tour sud.

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Zikmund la cloche et Sigismond le saint
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Au sommet de cette grande tour sud des cloches, on trouve 3 petites cloches portant les noms de "Václav" (coulée en 1542), Jean-Baptiste (1546) et Joseph (1602). On y trouve une cloche énorme du nom de "Zikmund", et l'on y trouverait occasionnellement la plus grande cloche de toutes si elle y montait parfois, mais non, parce que voyez-vous, j'ai bien essayé, mais les quelques 280 escaliers en colimaçon fichtrement serrés, les nombreux couillons inattentionnés qui montent et qui descendent, sans prendre garde aux autres comme moi qui descendent et qui montent, la hauteur de la tour (96,5 m), bref... je suis monté d'une dizaine d'escaliers dans l'intention de vous faire quelques photos du haut, mais je suis redescendu aussitôt en proie à la claustrophobie, à l'étourdissement, au vertige, quasi aux portes de l'évanouissement.

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Quelques mots sur "Zikmund". Après moi donc, c'est la plus grande cloche de la République, et la 22 ème au monde. Elle pèse 16,5 t, mesure 2 m de haut, 2,5 m de large à sa base, et fut coulée en 1549 par le maître saintier "Tomáš Jaroš" de Brno. La légende prétend que si son battant (de 450 kg) se détache, alors la Bohême peut s'attendre à une bonne catastrophe de derrière les fagots. Le 15 juin 2002 le battant se détacha (sans dégâts), et 2 mois plus tard la République Tchèque était frappée par la crue du demi-millénaire.

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Faut l'faire! Coïncidence? Sinon avant d'être saint, Sigismond était roi des Burgondes vers la fin du V ème et début du VI ème siècle. Il fit étrangler son fils à la suite d'une sombre histoire de médisance de sa seconde femme selon certains, éviter de se faire évincer du trône selon d'autres. Il fonda l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune dans le canton du Valais en Suisse, et y concentra une collection rare de moines sans cesse chantants. Mais ça finit par agacer le roi de France Clodomir 1er, qui le fit jeter dans un puits (sans son) avec sa femme, ses enfants, et leur chien. Pis globalement c'est tout. Pourquoi est-il devenu saint? Bonne question. Disons qu'en ces temps, il y avait grand besoin de saints pour illustrer les conneries que propageait le missionnaire à travers la campagne, mais il fallait également remplir les reliquaires des églises qui poussaient comme champignons après la pluie.

La suite

Alors pour peu que vous sussiez pisser contre le vent sans vous mouiller les babouches, l'on vous faisait saint pour le bien et l'expansion de la bonne cause chrétienne. Charles (le bon roi Charles IV) en a récupéré en bout du Sigismond (un bon, les 2/3 semblerait-il) lors d'un déplacement en Suisse (en 1365) alors qu'il s'en allait dissimuler au fisc quelques ducats sur un compte numéroté. Sinon St Sigismond est encore et toujours aujourd'hui un des saints patrons de la Bohême, mais plus grand monde ne le sait. Ah si, et c'est aussi ("Zikmund") le prénom du second fils du bon roi Charles, "Zikmund 32-938475-98132-94" pour être exact, où la suite de chiffres derrière le prénom n'est pas un numéro de naissance,

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mais celui du fameux compte en banque (truc mnémotechnique utilisé par le bon roi, eh, qui n'a pas utilisé le prénom de son fils comme mot de passe Internet vers son compte?).

La suite n'est pas des plus glorieuses pour notre cathédrale. En novembre 1619, ce grand couillon de Frédérique V (du Palatinat) reçoit la couronne de Bohême sur sa tête.

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Et seulement 1 mois plus tard, en décembre 1619, sa grande courge de femme anglaise, Elisabeth Stuart, s'empresse de transformer la cathédrale catholique en temple calviniste. Bon, et alors me direz-vous? Ben justement, vous savez comment ça se passe une vérolution religieuse?

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L'on lâcha dans la cathédrale un régiment de fanatiques qui s'empressèrent de saccaravager tout ce qui avait trait au catholicisme, au lieu de le descendre précautionneusement à la cave en attendant qu'on l'expose dans des musées quelques siècle ultérieurement. Ces crétins primitifs liquidèrent ainsi à tout jamais des autels, des peintures, des tableaux, des statues... enfin bref... ce fut terrible, et irréversible.

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Pis en 1757, ce sont les Prussiens qui bombardèrent stupidement la cathédrale bousillant la totalité des vitraux du côté nord. Et donc il fallut attendre la seconde moitié du XIX ème siècle pour que l'on commence à mettre de l'ordre sur et dedans notre cathédrale. Alors pour faire bref, parce qu'on pourrait (et surtout je) en parler pendant des heures de la cathédrale... donc pour faire bref, en 1859 l'on créa la société pour le finissage de la cathédrale. A partir de 1861 (et jusqu'à sa mort 10 plus tard), c'est l'architecte "Josef Kranner" qui mena des travaux de restauration indispensables pour la continuation du finissage dont il soumit également les plans. Encore que... L'on dit que les plans du finissage (partie ouest) seraient de son successeur, "Josef Mocker", car "Josef Kranner" n'aurait soumis qu'une suggestion de plans (c.f. plus loin).

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Hum... compliqué... Mais pour info, ce qu'on lui doit pour sûr, ce sont les fameux escaliers qui descendent (et montent) du pont Charles sur la place de "Kampa". En 1873, l'on termina le gros oeuvre pour la construction de la partie ouest de l'édifice, et c'est "Josef Mocker" qui prit la suite ("Kranner" décida de décéder en 1871). Il suggéra et réalisa le fronton (ouest) ainsi que les 2 tours dans un style aussi parlerien (à la "Petr Parléř") que possible. Et ça c'était bien. Maintenant beaucoup lui reprochèrent la malheureuse restauration du rez-de-chaussée de la grande tour sud, qui, selon ses contemporains, représentait un des rares exemples de style post-parlerien encore en vie (enfin debout).

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L'architecte s'en défendit prétextant une indispensable consolidation de la construction des suites de l'incendie de 1541. "Ah ouais? Dis-donc Zép, elle tient pas debout ton histoire, la tour, elle, était debout pendant presque 400 ans après l'incendie sans consolidation, t'arrives, et faut consolider?". En fait l'idée de "Josef Mocker" était partie d'une idée de "Josef Kranner", à savoir terminer le haut de la grande tour sud en style néogothique, avec une pointe qui va bien (vous vous souvenez, c'est "Bonifác Wohlmut" qui posa une première coupole provisoire vers 1560, et qui fut remplacée par une autre coupole provisoire au XVIII ème siècle).

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Pas de bol, "Mocker" décéda en 1899 et fut remplacé par un premier de la classe d'à peine 30 ans, "Kamil Hilbert". Ben vouais, mais il était jeune, et il avait vu, lu et entendu les reproches formulées à l'encontre des travaux de son prédécesseur "Josef Mocker", et l'opinion majoritairement commune était conservatrice, qu'il fallait laisser la tour telle que les siècles l'avait forgée. Aussi sous la pression de l'opinion publique (toujours la meilleure, enfin la moins risquée), "Kamil Hilbert" laissa les choses en l'état. Du coup, ben c'est une coupole baroque que vous admirez aujourd'hui plutôt qu'une flèche parlero-gothique.

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Ah oui, et encore si... "Josef Mocker" restaura une remarquable flopée de monuments (praguois et non praguois). Donc comme ça, pour vous donner une idée du faramineux chantier: la synagogue vieille neuve, la tour poudrière, les 2 tours du pont Charles, les châteaux de "Konopiště", "Křivoklát", "Karlštejn", et une bonne vingtaine de basilicathédraléglises. On lui doit également les plans détaillés de la cathédrale (les originaux brûlèrent dans l'incendie de 1541) ainsi que les premières fouilles archéologiques du dedans (enfin du dessous, du sous-sol). Quant à "Kamil Hilbert", il termina définitivement la cathédrale en 1929 (enfin telle que vous la voyez aujourd'hui), et apporta sa contribution à la restauration de beaucoup d'autres monuments dans un style plus respectueux et historiquement plus pertinent que celui de "Josef Mocker"

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(pauvre gars, ils lui en voulaient les gens d'à l'époque). On inaugura (consacra) donc la cathédrale, enfin terminée après plus de 600 ans, le 28 septembre 1929, date du millénaire de la mort de St Venceslas, le plus grand saint patron des terres de Bohême. Ceci dit, on se serait un peu planté le doigt dans l'oeil quand même, parce que selon les nouveaux historiens d'aujourd'hui, la mort du saint serait datée au 28 septembre 935 et pas 929 comme on croyait au paravent (avant... plus de détails dans ma publie consacrée au saint).

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Signalons encore que depuis un décret du 23 avril 1997, la cathédrale porte officiellement le nom de "katedrála sv. Víta, Václava a Vojtěcha", soit cathédrale de St Guy, St Venceslas et St Adalbert, nom qu'elle n'aurait par ailleurs jamais perdu, mais que les gens avaient la fâcheuse tendance à raccourcir en cathédrale St Guy (tout court) ce qui avait la faculté d'irriter la population locale (et notre archevêque en particulier) lorsqu'on sait qu'il (St Guy) est d'origine sicilienne, qu'il résida en France au VIII ème siècle, qu'il est le saint patron de la Saxe, des chaudronniers et des épileptiques... Et la Bohême alors? Merde! Donc n'oubliez pas, St Guy, St Venceslas et St Adalbert.

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A l'extérieur, sur le fronton de la grande tour sud de la grande cloche (sud aussi), vous ne pouvez pas louper la splendide mosaïque dorée (dite Porta aurea) incrustée d'un million de carreaux de verre de 30 couleurs différentes représentant le jugement dernier. S'y trouvent aussi le bon roi Charles et sa bonne reine Elisabeth de Poméranie. Elle (mosaïque) date de vers environ 1370, oeuvre d'artisans italiens selon un dessin original du vénitien Semitecola (j'connais pas!?), et est considérée à juste titre comme le plus rare chef-d'oeuvre de mosaïque monumentale moyenâgeuse au nord des Alpes.

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Sa restauraconservation fut menée entre 1992 et 2000 de façon compliquée car les verriers moyenâgeux centre-européens, par manque de sodium, utilisaient comme fondant (en ajoutant des fondants à la silice, l'on abaisse la température de fusion de la pâte de 1730°C à 1400°C -économie d'énergie- et l'on facilite les possibilités de travail. Les fondants sodiques et potassiques ont été utilisés conjointement dès le moyen-âge) de la potasse extraite de la cendre du charbon de bois, rendant la consistance du verre obtenu nettement moins résistante à l'eau qui, interagissant avec les polluants de l'air, produisait sur le matériau une couche d'oxyde corrosif. Mais maintenant c'est OK, tout est stabilisé, alors admirez en toute sérénité.

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Le fronton se compose de 3 portes à tympans ornés de bas-reliefs, par "Karel Dvořák". Le tympan du centre représente la crucifixion du Christ et les romains jouant sa burka aux dés (ou aux osselets, c'est pas très clair), les 2 autres sont sculptés du Christ porté au tombeau, puis de son ascension (aux cieux). Les massives portes en bronze sont d'"Otakar Španiel". La porte centrale est pleine de motifs concernant l'édification de la cathédrale, ainsi que des portraits de personnages y ayant contribué (à l'édification). Du coup c'est archivelu de monde comme à St Pierre un dimanche de Pâques, et on ne reconnait plus personne, enfin pas moi. Sur la porte de gauche, vous y verrez des scènes de la vie de "sv. Vojtěch", et sur celle de droite, des scènes de la vie de St Venceslas.

La déco en détail du dedans

Mais bon, hein, c'est réalisé sur des surfaces limitées, donc ne vous attendez pas à du Star Wars en 7 épisodes, non, c'est condensé, c'est sans son et sans couleur. Sur les 2 tours se trouvent 14 statues de clercs, de maîtres es théologie, d'apôtres, de bon roi Charles IV et d'"Arnošta z Pardubic". Qu'on n'aille pas me raconter après ça que la photocopieuse et l'usine chinoise n'existaient pas à l'époque, attends, ils faisaient plus de statues pareillidentiques que nos vietnamiens de nains en plâtre sur les bords de route. Pis la rosace centrale est d'un diamètre de 10 m. Elle date de 1921. Oeuvre de "František Kysela", elle représente la création du monde en six jours et un repos, vous savez, le fameux premier jour, où l'homme créa Dieu à son image, et la gonzesse à l'idée qu'il s'en faisait.

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Ca peut paraître dégueulasse, mais ça partait d'un bon sentiment... (trop fort ce Coluche).

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L'autel principal est une oeuvre récente de style néogothique. On dirait du gothique, mais ce n'en est pas. Suggéré par "Josef Kranner", l'autel fut terminé par son successeur "Josef Mocker" en 1873. L'antependium (chiffon devant l'autel, ordinairement brodé et riche, pour l'embellir, l'autel, aux offices solennels) lui aussi récent (art-nouveau, 1902) a pour thème le sacrifice dans la prière eucharistique

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(Supra quae): et accepta habere, sicuti accepta habere dignatus es munera pueri tui iusti Abel, et sacrificium Patriarchae nostri Abrahae, et quod tibi obtulit summus sacerdos tuus Melchisedech, sanctum sacrificium, immaculatam hostiam (en gros et en Français: Et comme il t'a plu d'accueillir les présents d'Abel le Juste, le sacrifice de notre père Abraham, et celui que t'offrit Melchisédech ton grand prêtre, en signe du sacrifice parfait, regarde cette offrande avec amour, et dans ta bienveillance, accepte-la). Et donc les thèmes:
- Le sacrifice d'Abel et Caïn: dieu refusa le sacrifice de Caïn, un vieux hareng tout pourri dégueu, alors qu'il accepta celui d'Abel, un Mac Fish vachement mieux.

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Du coup Caïn tua son frère, normal, et bouffa le sandwich.
- Le sacrifice d'Abraham: il faillit sacrifier son fils Isaac à dieu qui le lui avait demandé, mais au dernier moment dieu arrêta la main d'Abraham, et prononça les fameuses paroles "t'es con ou quoi Abraham? C'était pour rire, attends, t'es totalement fêlé de la calebasse, enfin quoi, tu sais bien que je suis ta mour" (selon Benoît XVI, Dieu est ta mour car Deus caritas est, mais ne me demandez pas pourquoi, moi et le latin...)
- Et le sacrifice du pain par Melchisédech, roi de Salem: Abraham et Melchisédech étaient partis chasser des champignons dans la forêt, et en fin de matinée bien avancée Abraham dit:

"j'acasserais bien une 'tite croute dis-donc, pas toi?" Et Melchisédech de fourrer sa main dans sa gibecière, et de lui refiler un bout de fougasse. Ce à quoi Abraham répondit: "top cool dis-donc, mais j'boirais bien un canon avec ton quignon tout sec." Et Melchisédech de fourrer sa main dans sa gibecière, et lui refiler une lampée de rouge. Ce à quoi Abraham répondit: "trop top cool dis-donc, et une p'tite pipe pour se terminer?" Et Melchisédech de fiche son poing dans l'oeil d'Abraham, et de lui botter le dargeot à la babouche pointue. Encore aujourd'hui, les historiens comme les thés aux logues ignorent s'il s'agissait d'un ultime geste d'agacement, ou d'une boulette d'interprétation linguistique puisque l'on ne sait toujours pas si Abraham parlait akkadien, ougaritique, cananéen, ou araméen (chinois?).

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Bref, tout ça pour dire que Jésus n'a rien inventé avec son pain et son vin, parce que ces histoires véridiques remontent à la Genèse (le livre de la), et qu'en cette époque, Jésus n'était même pas encore dessiné sur les brouillons du seigneur.

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Devant l'autel principal se trouve un mausolée royal en marbre blanc du sculpteur hollandais "Alexander Colyn" (parfois Colin) datant de 1589 (enfin entre 1564 et 1589, pas sûr du tout). Sur les côtés se trouvent des merdaillons... médaillons portraiturant le bon roi Charles IV, ses femmes, son fils, des archevêques... enfin comme d'hab, et... et chose moins banale mais néanmoins classique, des blasons de Bohême et de Hongrie.

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L'oratoire royal (du roi Vladislav II, au sud de l'édifice) est une oeuvre du fameux "Hans Spiess" (de Frankfort, comme les saucisses) réalisée entre 1490 et 1493. Sous l'oratoire se trouve un crucifix de "Mistra týnského Ukřižování" (lorsqu'on ignore le nom de l'auteur, on le qualifie par son oeuvre, ainsi dans notre cas il s'agit du maître de la crucifixion de týn) du début du XV ème siècle. Ensuite vous pouvez voir dans la chapelle de l'archevêque la pierre tombale de "Vratislav z Pernštejna" par "Adrian de Vries" (1572, malgré que le bougre Vratislav ne décéda qu'en 1582, mais à l'époque, on prévoyait sa fin dès le début, à l'avance genre). Entre les arcades du choeur, vous verrez un bas-relief sculpté dans du bois

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(de 1631) représentant les calvinistes pillant la cathédrale (en 1619) et ce grand couillon de Frédérique V (du Palatinat) fuyant la capitale en mobylette devant les troupes de la ligue catholique (en 1620), par "Kašpar Bechteler". Accolé au pilier en face de la chapelle de St Venceslas, se trouve l'épitaphe de "Leopold Šlik" (notoirement inconnu), co-oeuvre baroque des énormes "František Maxmilián Kaňka" et "Matyáš Bernard Braun". Alors attention, prenez cette info avec des pincettes du bout des doigts parce que je ne connais pas de "Leopold Šlik". Le vraiment connu, de "Šlik", qui mériterait éventuellement d'être épitaphé dans la cathédrale serait "Jindřich Šlik" qui, à la tête de 4000 soldats des terres Morave,

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résista vaillamment jusqu'au dernier à la chienlit catholique lors de la bataille de la Montagne Blanche parce qu'ils n'avaient bêtement pas prévus de retraite adaptée au moment opportun. Mais je doute que cette sordide vermine de Ferdinand II lui eût octroyé une épitaphe en la cathédrale pour de tels faits. A moins que... attends-voir, si... Schlick, il a une chapelle en la cathédrale à portée de glaviot de la chapelle St Venceslas, auquel cas il s'agit de l'österreichischer Feldmarschallleutnant Leopold von Schlick, et pas "Šlik". Ah purée de bois, ces tabernacles de traductions des noms propres... j'te jure! Ensuite, vous y verrez un splendide tableau de 1722 du monumental "Petr Jan Brandl", intitulé le baptême du seigneur.

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Ah bon? Et baptisé par qui, vu que c'est lui qui a inventé ce sketch? Bon, continuons. Vous pourrez voir un monumental mausolée en argent massif (2 tonnes d'argent massif) du St Jean de Népomucène selon une idée pas très originale de Joseph Emanuel Fischer (von Erlach, entre 1733 et 1736, l'idée du St jean n'est pas très originale, c'est comme les touristes, il y en a de partout à Prague du Népomucène). Les zizipanpans (angelots, fleurs, guêpes...) autour sont de "Ignác František Platzer". Alors selon mes sources, le corps du saint (enfin les os) s'y trouverait réellement (dedans le mausolée), reposant sur du velours, enveloppé d'une djellaba ecclésiastique (?!), une couronne de loriers en aur sur le crâne.

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Selon d'autres sources le cénotaphe serait vide. Allez savoir... En beaucoup plus récent, un bronze du monumental "Josef Václav Myslbek" représentant le cardinal "Bedřich Schwarzenberk" (vers 1892). Alors il y en a d'autres, des trucs plus ou moins intéressants, mais là je ne vous ai mis que les principaux.

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Ben y a pas besoin d'être spécialement sagace pour voir que les vitraux sont plutôt récents. Enfin récents, genre ils ne sont ni gothique, ni renaissance, ni baroque, ni... parce qu'avec les incendies, les dévastations, les bombardements, ben y en a pas un qui a résisté (et s'il y a un qui a résisté, il a été volé par les Suédois). Beaucoup vous diront que les vitraux de la cathédrale de Prague, c'est ce qui est le moins réussi. Et pour cause, c'est totalement hors contexte gothique, les trop nombreuses couleurs sont parfois trop criardes, et comble de mauvais goût, certains vitraux portent une mention marketing de leur sponsor. L'on confia le projet vitrages au professeur en théologie, philosophie, historien et archéologue "Josef Cibulka" à qui l'on doit les premières fouilles et extrapolations concernant la rotonde de St Guy (vous savez, avant la cathédrale).

Ils ont leur sépulture en la cathédrale
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Alors le premier vitrail qui mérite une attention particulière est celui d'Alfons Mucha. Il date de 1931, commande de la banque Slavia, et représente le baptême du prince "Bořivoj" en présence de sa femme "Ste Ludmila" et de son fils St Venceslas. Tout autour d'eux, Cyril, Méthode, et d'autres bougres font les andouilles. Remarquable style art-nouveau, réalisé selon l'inhabituelle technique de la peinture à l'huile sur verre. Pis il en est un, qu'on ne peut pas ignorer, et donc j'en parle, c'est le phénoménal "Max Švabinský". Il est l'auteur de bon nombre de vitraux en la cathédrale (dans la chapelle "St Ludmila"...) mais la plus faramineuse oeuvre est la triple fenêtre du choeur sur le thème de la sainte trinité.

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La fenêtre centrale montre le Christ reposant dans les bras de dieu le père, tandis que l'esprit (saint) représenté par une colombe virevolte autour d'eux. Sur le vitrail de gauche, c'est la vierge Marie, le prince "Spytihněv" à ses pieds agenouillé. Sur le vitrail de droite sont agenouillés St Venceslas, St Guy, le bon roi Charles IV et arrivent par la gauche et la droite des personnages (bustes) du triforium, "Vojtěch Ranků z Ježova", "Arnošt z Pardubic"...

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Et quand on y pense quand même, une cathédrale n'est rien d'autre qu'un grand cimetière avec un toit pour les macchabs. Et St Guy, St Venceslas et St Adalbert ne fait pas défaut à la règle. Dedans donc, vous trouverez les vieux os des Sieurs ayant gouverné le pays:
- St Venceslas, dans la chapelle du même nom.
- "Přemysl Otakar I" (1155 - 1230) et son petit fils "Přemysl Otakar II" (1233 - 1278, fils de "Václav I"), dans les chapelles du choeur, comme "Břetislav I", "Spytihněv II", "Břetislav II", et "Bořivoj II".

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- Ferdinand I (1503 - 1564) et son fils Maximilien II (1527 - 1576) se trouvent dans le mausolée.
- puis dans la crypte au frais, "Rudolf I", le bon roi "Karel IV", "Václav IV", "Rudolf II", "Ladislav Pohrobek" et "Jíří z Poděbrad".
- puis des qu'on ne sait pas où qu'ils sont, parce que le concierge n'a pas fait son boulot de rangement, mais on sait qu'ils y sont parce qu'ils ont laissé leurs babouches sur le palier, donc dans les perdus, il y a "Konrád Ota" et le "Bedřich".

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Alors il y en a encore plein d'autres, de macchabs, les 4 épouses du bon roi Charles par exemple, des sangs bleus comme les "Lobkovic", "Šternberk", "Valdštejn"... une bonne quarantaine d'évêques, d'archevêques, de cardinaux et d'ordinaux (ordinaux, pluriel d'ordinaire, qui n'est pas cardinaire donc), les 2 premiers architectes... Pis il y même des bouts de macchabs, St Guy, St Sigismond... Pis il y a même encore des bouts de trucs ayant appartenus à des macchabs, un bout de la béquille de St Pierre (s'était cassé la jambe au ski à l'Alpe-d'Huez, le maladroit), un morceau de l'évangile de St Marc (primo édition, pas une ixième réédition made in China, l'originale, gravée à la plume d'oie sur une peau de chat pelé)...

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Vous ne pouvez pas la louper, c'est la plus belle, et surtout c'est celle que vous avez le plus de mal à voir dedans, parce que les touristes s'y bousculent comme devant la Samaritaine un premier jour de soldes. Le premier truc à reluquer pieusement, c'est le plafond à voûtes en étoile de "Petr Parléř". Ensuite vous y verrez la tombe de St Venceslas, la cassette pour y remiser les restes du bougre, et un buste en bronze. Ca c'est selon les guides, mais pas vraiment en fait, parce que la vraie tombe est sous terre, et depuis longtemps recouverte par les dalles des divers édifices qui se sont succédés (j'y reviendrai plus tard).

Les parties basses des murs sont recouvertes de quelques 1300 pierres semi-précieuses (jaspes, améthystes...) provenant des terres de Bohême. Les parties hautes des murs représentent le cycle de la passion du Christ, et sont des décorations originelles du XIV ème siècle, mais aussi vous y verrez des événements importants de la vie de St Venceslas: son premier caca popot, la tombée des dents de lait, etc... et ces oeuvres là sont datées de 1509, attribuées au maître "litoměřického oltáře". Pis si vous regardez bien dans le coin sud-ouest, genre à gauche de la seconde porte où se trouvent l'amas de pignoufs, alors vous y verrez une petite porte secrète. Si vous ne voyez pas la petite porte secrète,

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c'est que vous êtes dans l'amas de pignoufs regardant par la porte plus grande que la petite porte secrète que vous ne pouvez pas voir de là où que vous êtes, alors changez de grande porte par laquelle qu'on peut regarder dedans la chapelle St Venceslas. Donc derrière cette petite porte secrète, se trouve un escalier qui mène vers la cachette des joyaux de la couronne. Mais malgré que ce ne soit plus un secret maintenant, il est quasiment impossible de s'introduire dans cette pièce. Elle est protégée par sept serrures, et donc sept clés qui sont dans les mains du président de République, du chef du gouvernement, de l'archevêque de Prague, du président de l'assemblée, du président du sénat, du chef du chapitre de St Guy, et du maire de la ville de Prague.

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Ca c'est pour les originaux, mais les doubles des sept clés sont dans les mains de la femme de ménage qui doit bien de temps en temps aller y passer un coup de chiffon.

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Alors les boyaux de la couronne de Johême, je ne vais pas m'étendre dessus parce que c'est pas le sujet, mais sachez qu'ils sont uniques, inestimables, et pour ces raisons généralement inexposés afin de ne pas tenter le malfaisant.

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Ce trésor se compose d'une couronne, dite de St Venceslas même si c'est le bon roi Charles IV qui l'a faite fabriquée en 1346 (made in Europe), d'un sceptre avec bout en forme bombée spécialement adaptée pour se gratter derrière les omoplates (début du XVI ème siècle), d'un globe impérial surmonté d'une croix (mi XVI ème siècle) que le souverain tenait bêtement dans sa main pour se donner de l'incontinence... de la contenance, car en cette époque on n'avait pas encore inventé la gauloise maïs, et divers autres objets comme une cape en peau de vermine, un crucifix himmelhergott, un gourdin à taupe, un poivrier à vilebrequin rotatif, et une épée de St Venceslas qui, comme la couronne, date du XIV ème siècle.

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Vous vous souvenez que je vous avais parlé plus haut de la tombe de "Bořivoj Ier", dans la rotonde St Venceslas, bien avant la cathédrale? Alors c'est même plus compliqué que ça, parce que je ne vous ai pas dit ce qu'il y avait dans l'autre. C'est un truc qui avait tenu en mauvaise haleine nos archéologues pendant une paire d'années, pour enfin arriver à une conclusion plausible.

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Compte tenu de l'état dans lequel se trouve les restes de la rotonde grâce aux multiples reconstructions, tout n'est que supposition, et il n'existe pratiquement aucune certitude, mais z'allez-voir, les déductions sont impressionnantes et somme toute fichtrement plausibles. Donc selon les restes, l'on subodore que la rotonde aurait été ronde (ah ouais?), avec 4 absides accolées. Ces restes correspondraient en fait aux absides sud et nord, et à un tout petit bout de l'abside ouest. Or comme les églises sont généralement orientées est-ouest (la victoire de la lumière sur les ténèbres, et lux in tenebris lucet et tenebrae eam non conprehenderunt..., encore qu'il existe des exceptions),

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mais aussi et surtout parce que le charlatan officie dans le choeur qui se trouve généralement à l'est, alors le nombre des absides et l'orientation de la rotonde sont pratiquement garantis. Donc imaginez le haut de la tête à Mickey avec ses grandes oreilles (absides), et la même chose en duplication opposée sur la base de la droite formée par la séparation du haut et du bas de la tête... genre un trèfle à 4 feuilles avec un rond au milieu. Bon, ben c'est notre rotonde vue de haut. Dans l'abside sud, enfin sous cette abside, se trouve la tombe de Sv Venceslas. Sûr, aucun doute là-dessus, on a retrouvé son nom sur le slip funéraire, sage précaution de sa maman avant de l'envoyer en colonie de vacances, et cette partie

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(la tombe) fut entièrement intégrée dans la basilique de "Spytihněv II", pis ensuite dans la cathédrale finale. Sûr, aucun doute là-dessus non plus. Or à quelques 3 m seulement au nord-est de la tombe de St Venceslas, furent découvertes 2 autres tombes (par "Kamil Hilbert"), accolées, et parallèles à celle du saint. On parle des tombes K1 et K2, pour Kicékiad'dan1 et Kicékiad'dan2. L'angoissante question était donc de savoir, mais qui diable pouvait bien se trouver donc dans ces trous, donc?

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Sur la tombe K2, on ne sait rien, et on n'en saura sans doute jamais rien, car elle fut presque entièrement bousillée par les reconstructions, et ne contenait qu'un bout d'os de la jambe droite du locataire (et encore, était-ce bien le locataire originel?). Bref, comme on ne sait rien, même pas l'âge ni le sexe, passons à la tombe K1 qui fut conservée de meilleure façon (les vers étaient plus faignants car la viande plus coriace). Selon le Prof. MUDr. et RNDr. h.c. "Emanuel Vlček" (Prof. = Professeur, MUDr. = Medicinae Universae doctor = Docteur en médecine, RNDr. = Rerum Naturalium doctor = Professeur en science de la nature, Mathématique,

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Physique, Chimie ou Biologie, h.c. = Honoris causa = qui a le tire sans le diplôme, les Tchèques sont vachement fiers des labels flatteurs, c'est comme la viande de boeuf bio)... bref, selon l'Emanuel, qui créa le département d'anthropologie au musée national de Prague et qui eut ainsi l'occasion de renifler de près tous les os précieux de la République, donc selon lui, K1 serait la tombe de "Bořivoj Ier", le grand père de St Venceslas, et c'est la conclusion que je vous ai présenté au début et qui prévalait encore la semaine dernière (ou d'avant. Lecture: Emanuel Vlček: Nejstarší Přemyslovci. Atlas kosterních pozůstatků prvních sedmi historicky známých generací Přemyslovců s podrobným komentářem a historickými poznámkami, 1997).

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Ben ouais, mais non, enfin pas forcément. Et tout vient en fait de la tombe K2 dont on ne sait rien. Enfin si, d'abord elle est accolée à K1, parallèlo-symétriquement et donc tout mène à penser que les 2 macchabs auraient un lien même et trois... étroit entre eux, genre mari et pouse. Mais si K1 c'est "Bořivoj Ier", qui est donc K2? Sa femme, Ste Ludmila? Impossible, elle fut assassinée le 15 septembre 921 (ou le 16) à "Tetín u Berouna", enterrée sur place à cause de la chaleur, puis ramenée par St Venceslas à Prague en hiver 925 en la basilique St Georges où elle se trouve encore aujourd'hui (lorsqu'elle n'est pas au cinoche). Alors qui?

Divers

Qui aurait pu être si important qu'il aurait été enterré aux côtés du prince "Bořivoj Ier" (en dehors de notre Président de Toutes les Républiques Tchèques du Monde "Václav Klaus" qui est encore en vie). Le pire, c'est qu'il n'existe aucune source écrite (et donc fiable) sur la date de la mort de "Bořivoj Ier" (présumée entre 888 et 889), ni sur le lieu, ni sur son enterrement, aussi tout n'est que supposition pouvant être remise en question. Mais si c'est bien lui, le "Bořivoj Ier", cela signifierait aussi que la tombe est plus ancienne que notre rotonde (vers 930), et que la tombe même du St Venceslas aurait été volontairement orientée selon K1 (et K2).

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C'est pas totalement rationnel, car tout porte à croire qu'au contraire, les tombes K1 comme K2 sont plus récentes que celle de St Venceslas et furent orientées selon cette dernière en hommage au saint. Et si la tombe de St Venceslas n'était pas la bonne? Et si l'on s'était planté grave dès le début? Ca semble impossible, parce que les fouilles, le prince "Spytihněv II", le bon roi Charles IV, bref tout le monde se serait planté grave depuis 1000 ans? Impossible (et surtout pas le bon roi Charles IV). Et donc si K1 et K2 remonteraient après 938 (mise en terre de St Venceslas en la rotonde), une des possibilités plausibles serait que K1 aurait contenu les os du frère fratricide de St Venceslas, "Boleslav 1er", et du coup K2 serait la tombe de son épouse "Biagota". Ah? Ben oui, le culte de St Venceslas s'est répandu très vite après sa mort, encore même du vivant de son assassin de frère "Boleslav 1er".

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Alors ce dernier n'aurait-il pas voulu faire repentance, ultime acte de profonde contrition, se faire enterrer en mea culpa devant la tombe du martyr afin que quiconque viendrait s'agenouiller devant le saint foulerait aux pieds l'ignoble dépouille du sacrilège? (Lectures: Jan Frolík & Zdeněk Smetánka: Archeologie na Pražském hradě, 1997, Michal Lutovský: Bratrovrah a tvůrce státu, 1998) Eh ben voilà, ça donne du sens... sauf... sauf si St Venceslas et Boleslav n'étaient qu'un.

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Alors y a la crypte qu'il faut signaler, même s'il n'y a rien à voir... enfin pas grand chose. Vous y verrez quelques restes de vieilles pierres, les fondations des précédents édifices (mais surtout pour la rotonde, faut regarder de près), vous y verrez également comment on a renforcé le sous-sol à grand renfort de béton, et vous y verrez surtout les tombes de quelques rois (et empereurs) ainsi que des membres de la famille. Donc derrière une vitre douteusement transparente, et lorsque l'amoncellement d'andouilles vous aura laissé pénétrer dans l'espace restreint par un goulet, apparaîtront quelques boites en aciers de couleurs diverses et de formes variées. Comme dit précédemment, s'y trouvent le bon roi Charles IV, Rudolf II le boute-en-train, etc... etc...

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De toute façon c'est totalement négligeable, parce que les sarcophages ne sont pas d'époque (sauf peut être celui de Rudolf, en aucun cas celui du bon roi Charles), et comme pour toute conserve, on ne voit pas ce qu'il y a dedans. Alors quand bien même il y aurait du thon ou du hareng à la place de nos rois-empereurs... Elément important pour les claustrophobasthmatiques. Eviter d'y descendre en cas de grande affluence, car vous ne pourrez pas ressortir par là que vous serez venus, et vous ne pourrez pas sortir rapidement par là que vous serez supposés sortir. Elément important pour les voyeuramateurs. Précipitez-vous d'y descendre en cas de grande affluence car vous pourrez totalement oublier les sépultures, et ribouler des prunelles sur le haut des abrupts escaliers de sortie lorsque des filles en jupettes... Point important pour tous ceux qui seraient plus intéressés par ce dernier point que par les sarcophages. Totalement inutile de vous précipiter entre octobre et avril, et inutile de vous y précipiter entre mai et septembre lorsque la température extérieure ne dépasse pas 20°C.

Alors quelques mots sur le chapitre métropolitain de St Guy. D'abord j'espère que c'est comme ça qu'on dit, de St Guy ou près St Guy? Pas important. A quoi ça sert? Le chapitre est une sorte de collège en charge de l'administration du diocèse, et par extension de la cathédrale, des archives, et d'autres religieuseries attenantes. L'origine remonte donc en 973, à la création de l'évêché de Prague sous la coupole de l'archevêché de Mayence. Bien que l'acte fondateur du chapitre soit introuvable (encore qu'on n'a pas vraiment cherché en Suède, pilleurs), d'autres documents manuscrits mentionnent dès la fin du X ème siècle des prévôts, archidiacres, chanoines, doyens payés par le chapitre praguois. Et c'est justement certains de ces bourricots là qui enseignaient à l'école. Ensuite le bon roi Charles fonda une université (en 1348, Universitas Carolina Pragensis), mais avant cela, l'enseignement était rattaché au chapitre. Selon ce qu'on en eut dit, le niveau était excellent (ben tiens) et l'école du chapitre de St Guy attirait même des étudiants étrangers. En 1344, Clément VI créa donc l'archevêché de Prague (bulle papale "Ex supernae providentia maiestatis", Monumenta Vaticana Res Gestas Bohemicas Illustrantia. Svazek I: Acta Clementis VI. 1342-1352) et le chapitre près St Guy devint un chapitre métropolitain (métropole, en administration religieuse: ville pourvue d'un archevêché où réside un métropolitain, et capitale d'une province ecclésiastique) avec de toutes nouvelles dispositions seyant aux nouvelles compétences de l'organisation. Cette fois les statuts écrits du chapitre furent conservés (et cachés devant les Suédois), ce sont ainsi les plus anciens (du 18 novembre 1350) documents statutaires concernant le chapitre. Signalons que pendant la vacance du siège de l'archevêque de Prague, à partir des guerres hussites et au-delà (entre 1420 et 1560), c'est le chapitre de Prague qui administrait le diocèse alors en proie au chaos.

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Bon tout cela est du ressort de la politicadmnistration de la Vatic. & Co et n'offre qu'un intérêt superficielinformatif. Là par contre où l'attention (la mienne en tout cas) doit se pencher sur l'intérêt d'une réelle curiosité (mais où vais-je chercher des phrases pareilles?), c'est clairement sur les archives, les manuscrits et la bibliothèque. Evidemment, une institution vieille d'un millénaire a accumulé des trésors à peine imaginables. Ainsi les archives contiennent par exemples les registres des frais de la construction de la cathédrale, une remarquable oeuvre historico-finanço-artistique. Pas surprenant que l'évêquarchéologue "Antonín Podlaha" se soit plongé dedans corps et âmes pour en faire un recensement exhaustif sous l'appellation "Catalogus codicum manu scriptorum, qui in archivio capituli metropolitani Pragensis asservantur, Pragae 1923". Ainsi parmi les registres, les actes judiciaires, les cadastres, les certificats, les contrats, les listings, les factures, les cahiers... enfin tout ce qui concerne l'administration du diocèse et au-delà, donc parmi tout ça, le plus ancien document originel remonte à 1177. La bibliothèque, elle, renferme des trésors fabuleux de livres de messes, d'écritures saintes, de liturgie dont les valeurs historiques et artistiques sont nettement plus prodigieuses qu'en terme de contenu, mais contenu... compte tenu de la fonction éducative et enseignante du chapitre avant la naissance de l'université du bon roi Charles IV, la bibliothèque contient également de remarquables ouvrages laïcs.

Elle recense quelques 12000 ouvrages imprimés entre le XVI ème et XIX ème siècle. Pis il y a les manuscrits. Leurs origines sont diverses, dons, legs, cadeaux, héritages (rapines?) et dépassent largement les frontières de la République ( évangéliaire du scriptorium de St Omer par exemple). A signaler que le plus ancien manuscrit de la collection de quelques 1660 volumes date du VI ème siècle.

Bon, et pourquoi je vous parle du chapitre métropolitain de Prague, d'ailleurs il faudrait dire de St Guy afin d'éviter la confusion, car il existe un autre chapitre de Prague, celui de "Vyšehrad", bien qu'il ne soit pas métropolitain... donc pourquoi? Parce qu'en ce moment il existe un foin phénoménal en termes de propriété de la cathédrale St Guy, entre justement le chapitre métropolitain de St Guy, et l'état (plus spécifiquement les services d'administration du château de Prague). Sans rentrer dans la polémique du "à qui appartient la cathédrale", et qui surtout sous entend "qui va payer l'entretien" mais "qui va récupérer le gras pognon issu du tourisme", signalons qu'aux dernières nouvelles, l'édifice revient donc jure et facto sous l'administration de l'état, alors que quelques mois auparavant il en fut décidé autrement (mais ça peu encore changer, donc méfiez-vous d'annoncer un scoop lors d'un dîner mondain). Et du coup, ben la retraite de notre archevêcardinal "Miloslav Vlk" devient aussi incertaine que la virginité mariale. Je m'explique. Selon le droit canon, l'archevêque atteint de 75 ans (même par accident) doit présenter sa démission au pape dans l'année (s'il est pédophile assidue, c'est pas nécessaire, mais 75 ans, ça ne rigole pas). Le pape décide alors s'il donne suite ou non à la requête (d'où le droit qu'à non).

Et justement, l'archevêcardinal de Prague se trouvait dans ce cas de figure (75 ans, pédophile chais pas, mais 75 ans c'est sûr). Il envoya donc sa lettre d'abdication au pape le 19 avril 2007, puis fourbissant ses cannes à pêche et se tricotant des mouches bariolées, attendait impatiemment la réponse de ce dernier avant de rendre définitivement les clés de son appart à Prague (juste à gauche de la grille d'entrée d'au château), puis s'en filer dare-dare dans sa maison de campagne en bord de rivière pour jouir d'une retraite attendue comme le messie. Ben oui, mais tout ne se passa pas comme prévu, d'ailleurs rien du tout ne se passa comme prévu, et ça avait surtout mal commencé.

Un beau matin de mai, le téléphone sonna à l'archevêché, le secrétaire du cardinalarchevêque leva le combiné, puis au bout de quelques secondes s'écria: "Miloslav, téléphone, c'est pour toi..."
Miloslav: "Qui c'est?"
Le secrétaire: "Martin Guerre, un truc dans le genre"
Miloslav: "?!?!" puis de prendre le combiné, "allô, qui c'est?"
Dans le combiné: "Le pape..."
"Miloslav" raccrocha aussitôt le téléphone, se disant que les gens n'avaient vraiment rien d'autre à foutre que des canulars téléphoniques, mais le phonard bourdonna à nouveau.
Miloslav: "Oui, allô."
Dans le combiné: "Ben alors, qu'est ce qui se passe, c'est moi, Benoît... Ratzinger..."
Miloslav: (quel con ce chanoine, Ratzinger, Martin Guerre...) "Tiens donc, monseigneur, je ne t'avais pas reconnu. Que me vaut le plaisir?"
Benoît: "Milo, j'ai bien reçu ta petite formalité, merci, mais j'aimerai que tu viennes faire un tour à Rome pour qu'on en discute de vive voix, genre entre 4 oreilles."
Miloslav: "Là, maintenant? C'est qu'il fait beau chez nous, et j'avais prévu un barbecue en bord de lac, et..."
Benoît: "Oui oui oui, j'entends bien, mais, le travail d'abord, alors hop, demain matin dans mon bureau. Salut."
Miloslav, après avoir raccroché le téléphone et appelé son secrétaire: "Alors tu me fais une résa en business sur le premier vol pour Rome demain matin, et une fois que tu auras reçu la confirmation, tu descendras à la cave me chercher le gourdin à taupe de St Venceslas, je t'expliquerai un truc."

Le lendemain au Vatican, dans le bureau du président directeur général.
Benoît: "Bon, Milo, je vais être franc avec toi. Ta retraite devra attendre..."
Miloslav: "Quoi? Mais c'est pas possib' j'avais prévu des trucs moi, pis chuis fatigué, vieux, pis..."
Benoît: "Taratata rien du tout. "František Tomášek" avait 92 ans lorsqu'il partit à la retraite. Alors tu vas continuer à me gérer le business à Prague, parce qu'en ce moment je n'ai personne pour te remplacer, et parce que c'est toi qui connais le mieux les dossiers en cours."
Miloslav: "Tu veux parler des dossiers restitution de la cathédrale, et accord bilatéral CZ-Vatican? Mais ça peut durer des années ces histoires là, des dizaines d'années même. Chais pas, mets-y un Polonais, mais pas moi."
Benoît: "Les Polonais, ils sont sur le terrain, ils sont bons pour raconter des conneries à la messe que personne ne comprend, mais c'est pas des diplomates. Tiens, regarde les 2 Kouillons Kaczynski à quelle vitesse ils sont en train de pourrir l'image de la Pologne aux yeux de l'Europe."
Miloslav: "Mais ils ne sont pas tous comme ça, prends ton prédécesseur, Jean-Paul, il était compétant lui..."
Benoît: "Ne m'en parle même pas du Karol. C'est à cause de lui qu'on est dans la merde mondiale, incapable de reformer, de motiver, de redonner de la foi et de l'envie pour le métier. Et je ne te parle pas de l'infernal bordel qu'il a laissé dans la cave à vin. Et puisqu'on en est aux reproches, t'en es où toi avec la restitution à l'Eglise des biens confisqués par les con-munistes, quid du financement de l'exercice 2008, et le scandale de la collaboration des enseignants de la fac de théologie avec la StB (N.d.l.a. StB = Státní bezpečnost, police secrète sous la dictature des con-munistes). Alors tu vas gentiment te me retourner en Bohême et te me résoudre tout ce chambard avant de songer à la moindre retraite. Ora et labora, et revue de performances dans 2 ans. Dixi! Ite, missa est."

Et pour terminer, je vous donne encore quelques chiffres sur la cathédrale. On ne sait jamais, si vous voulez comparer avec votre maison de campagne. Mais comme ce n'est pas moi qui ai mesuré, il est probable qu'à quelques cm près, vous trouviez des différences.
Longueur: 124 m
Largeur maximale (au transept): 60 m
Largeur maximale (nef ouest): 37,5 m
Hauteur (à la voûte): 33 m
Hauteur (de la tour sud des cloches): 96,5 m
Hauteur (des flèches du fronton): 82 m
Poids: à peine plus qu'une belle-mère
Composition: 95% de bonne caillasse bio de Bohême, 2% de verroterie bariolée diverse, 2% de bois traité contre les xylophages, 0,7% de matières organiques nobles et saintes en décomposition (parfois avancée), 0,3% de substances diverses et inclassables dont les proportions varient significativement selon le temps.
A consommer avant: voir sur le fond de la bouteille
Recommandations importantes: ne pas laisser à la portée des enfants. A consommer avec modération. Une surconsommation de religion peut avoir des effets irréversibles sur votre santé. Croire tue. Il est interdit de religieuser dans les lieux laïcs. An cas de forte dépendance, demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien qui peut vous aider.
Effets indésirables: la religion n'est pas une pratique normale ni anodine. A cause du risque d'effets indésirables graves, en particulier lors de certaines prises par des personnes mentalement faibles, la religion ne devrait pas être systématiquement utilisée dans un cadre normal de l'activité humaine.
Effets indésirables très fréquemment observés:
- Anémie post-liturgique (baisse du taux d'hémoglobine après la messe, pouvant causer fatigue inhabituelle ou faiblesse, surtout chez les vieux);
- Nausées, vomissements, dégoûts de la vie (isolement, cloîtrassion);
- Saignement ou hématome au niveau des mains, des pieds, du front et du dos (syndrome de St Igmate);
- Saignement digestif (gastro-intestinal); présence de sang dans les urines (durant le jeûne de carême et toute autre nuisible abstinence);
- Démangeaisons, éruptions ou autres réactions cutanées (éruption bulleuse consécutive aux facéties des athées);
- Vertiges, maux de tête, fièvre (avec perte de bon sens, pouvant conduire jusqu'au crétinisme absolu);
- Diminution ou augmentation de la pression artérielle (hypotension ou hypertension lors d'apparitions surnaturelles de la Ste Vierge en bas-résilles);
- Accélération ou ralentissement des battements du coeur, gonflement des chevilles (oedème) inversement proportionnel au discernement;
- Constipation, diarrhée, troubles digestifs, douleurs abdominales, débilité, pédophilie, terrorisme...
Si les troubles persistent plus de 5 jours, consultez votre médecin.


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