Le développeur de Book of Memories, Wayforward Technologies, est basé en Californie, près de Los Angeles. Ce petit studio est le géniteur de plusieurs petits titres plus ou moins connu : Alien – Infestation, BloodRayne – Betrayal ou encore un jeu Batman sur DS et Wii. Ce n’est pas la première fois qu’il crée un jeu pour Konami, il a notamment développé le quatrième volet de la série Countra pour l’éditeur en 2007. Près d’un an après la sortie de sa dernière production, un jeu 3DS disponible uniquement sur l’eShop de la console, le studio nous propose de retrouver la charmante ville de Silent Hill sur nos Playstation Vita. Voyons ensemble ce qu’il a dans le ventre.
C’est ton destin !
Vous êtes un jeune ado lambda. Comme tout le monde votre vie est faite de hauts et de bas, vous avez des rêves, mais la réalité vous rattrape rapidement. Un jour, la porte frappe : un facteur vous donne un colis provenant d’une ville nommée Silent Hill. L’homme, plutôt mystérieux, part sans rien expliquer. Dans le carton se trouve un vieux livre, une sorte de grimoire ancien. Ce bouquin a un pouvoir, celui de réécrire le passé. Votre vie aurait bien besoin d’un coup de pouce… alors pourquoi ne pas forcer un peu le destin ? Malheureusement pour vous, ce n’est pas aussi simple : si on peut bien modifier ce qui était, on ne peut pas le faire sans conséquence, il y a un prix à payer. Prêts à passer vos nuits dans les bas-fonds de Silent Hill ?
Les connaisseurs le savent déjà, la licence horrifique a toujours soigné l’écriture de son scénario. S’il y a bien eu des baisses de régime (Homecoming), la série a toujours su à peu près captiver le joueur grâce à son univers et son ambiance. Book of Memories met fin à tout ça : non seulement le scénario est pauvre, mais en plus de ça il se permet d’être peu explicite. Pour faire simple, le jeu patine scénaristiquement. L’intrigue n’est qu’un prétexte pour envoyer les joueurs combattre des monstres dans les pires endroits de la ville, rien de plus. Profondément décevant pour un Silent Hill. Heureusement le gameplay sauve à peu près les meubles…
Un virage à 180 degrés
Enfin ça, c’est ce que nous aurions pu dire si c’était réellement le cas, car dans la réalité le gameplay ne sauve pas grand-chose. Book of Memories pompe, sans grande ingéniosité, les grands traits du hack’n slash. Pour ceux qui ne côtoient pas le genre, il s’agit en fait de nettoyer des donjons en tuant les ennemis qui les peuplent, de ramasser des objets et de faire progresser notre avatar. Avant de débuter l’aventure, on doit choisir un personnage, l’habiller et lui choisir un nom. Dommage que le vestiaire soit si pauvre.
Dans ce nouveau Silent Hill, on retrouve cette recette, mais avec quelques petites nouveautés cependant. Vita oblige, le développeur ne pouvait pas passer à côté des fonctionnalités de la console, le titre utilise donc l’écran tactile de la console : on peut sélectionner des objets plus rapidement en appuyant tout simplement sur les icônes présents sur l’écran. Grâce à ça, notre avatar peut récupérer de la vie sans pour autant repasser par le menu ou changer le chargeur de son arme. D’ailleurs, en parlant de ça, nos armes se dégradent lorsqu’on les utilise régulièrement. Lorsque celle-ci devient quasi-inutilisable, deux choix s’offre au joueur : il peut en trouver une autre ou la réparer grâce à un kit. On trouve relativement facilement des armes dans les niveaux, il suffit de fouiner un peu pour en dégoter de nouvelles. Lorsqu’un ennemi meurt, il laisse tomber derrière lui des résidus qui sont utilisables par la suite dans le magasin du jeu tenu… par le facteur. Il est possible d’acheter des armes, des munitions, mais aussi des kits de réparation etc. Outre ça, le titre reprend un concept cher à la série Silent Hill : les énigmes. Pour compléter un niveau, le joueur doit réussir un petit casse-tête, pour l’aider il a à sa disposition un bout de papier sur lequel est écrit une petite aide. Si l’idée est intéressante, il est dommage que ces aides… n’aident qu’en de très rares cas.
Vous l’aurez compris, le gameplay du titre est assez quelconque.
Une ville d’un autre âge
Techniquement, Book of Memories ne fait clairement pas honneur à son support. Si ce n’est pas catastrophique, on reste quand même déçu du résultat. L’univers est terriblement terne et la réalisation graphique très juste. Pour tout dire, on n’a pas l’impression d’être en face d’un jeu Vita. On apprécie par contre le bestiaire composé de monstres issus de la série. Musicalement, c’est un peu mieux par contre : les pistes collent bien au jeu et apportent un semblant d’ambiance. Côté doublage, c’est juste catastrophique. La synchronisation labiale est très grossière et les voix pas forcément adaptées. Un rendu mitigé dans l’ensemble.
Conclusion : 4,5/10
Silent Hill : Book of Memories n’est pas un titre décevant, non… comment pourrions-nous être déçu d’un titre dont nous n’attendions absolument rien ? Reste que si il ne déçoit pas en soi, ce Silent Hill exclusif à la Vita ne fait honneur ni à la console, ni à la série. Techniquement moyen, amusant seulement le temps de quelques petites heures (surtout en multi, bien qu’il ne soit pas forcément toujours bien pensé) et donc rapidement ennuyeux, le titre de Wayforward Technologies a du mal à convaincre. Si on n’est pas contre le fait de transporter l’univers de Silent Hill dans un hack’n slash, il aurait été plus judicieux de le faire avec plus de créativité. Alors oui, Book of Memories est sombre comme jeu, mais pas dans le bon sens : il est juste terne et sans âme. A conseiller aux fans de hack’n slash que veulent se mettre autre chose sous la dent que Dangeon Hunter Alliance.
Silent Hill : Book of Memories (PS VITA), 3.5 out of 10 based on 6 ratings