Victor Baltard est un « fils d’archevêque », ce qui n'enlève rien à son talent : son père, Louis-Pierre Baltard (1764-1846), illustre architecte néo-classique, est un théoricien de l’architecture. Professeur à l’École des beaux-arts de 1818 à sa mort, il publie de nombreux écrits dont l’Architectonographie des prisons (publié en 1829).
Victor-Louis Baltard suit les traces de son père et entre en 1824 à l’Ecole des Beaux-Arts, dans la section architecture et il obtient le prix de Rome en 1833. Mais il suit aussi le cursus de peinture -à gauche, son autoportrait - qui lui permet de combiner ces deux talents.Nommé inspecteur des Fêtes et des Travaux d’art de la Ville de Paris, il sera chargé des travaux d’entretien, de décoration et de restauration des églises.
Architecte des Halles centrales à partir de 1845, son projet de pavillons est retenu par le conseil municipal en 1853 après de nombreux débats et contre-projets.
Peu de temps après le début des travaux cependant, la visite en juin 1853 de Napoléon III remet tout en cause : l’empereur refuse la façade en pierre de taille du premier pavillon et exige que les bâtiments fassent appel aux ressources de la sidérurgie. Dix jours plus tard, Baltard remet un nouveau projet tout en fer et en fonte. Grâce au soutien d’Haussmann, protestant comme lui, sa proposition d’un édifice entièrement métallique est adoptée.
Le chantier ne se terminera qu’en 1935 … Avant sa démolition complète dans les années 70, pour y construire à la place un ensemble dont on se demande aujourd’hui quoi en faire … alors que l’un des pavillons a été remonté à Nogent-sur-Marne et un autre à Yokohama ! Il faut dire qu'on reste confondu, aujourd'hui encore, par l'élégance et la fonctionnalité des bâtiments.
Le Conseil des bâtiments civils adopte son projet pour l’église Saint-Augustin en 1860, édifice posé sur une parcelle triangulaire exiguë, où il déploie toute sa science de la construction et du décor. L’année 1860 voit également sa nomination à la tête du service d’architecture de la Ville de Paris, suivie en 1863 par son élection à l’Académie des Beaux-arts.
Passionné par la question de l’ornement et du rapport entre les arts, Baltard est aussi l’artisan des grandes cérémonies du Second Empire pour lesquelles il conçoit de fastueux bâtiments éphémères, en particulier les fastes déployés pour accueillir la reine Victoria lors de sa visite à Paris.
Il participe à la conception du mausolée de Napoléon aux Invalides, conçoit les abattoirs de La Villette (réalisés par Louis-Adolphe Janvier), restaure de nombreuses nd’églises …
Grand architecte né dans le sérail, amis des peintres comme Ingres et Hyppolite Flandrin auquel il confie la décoration intérieure de l’église Saint Germain des prés, haut fonctionnaire comblé d’honneurs, auteur d’un bâtiment devenu mythe littéraire, Baltard démissionne après la chute de l’Empire qu’il a magnifiquement servi.
Cette exposition, riche des projets de l’étudiant de la Villa Médicis et de superbes photographies du grouillement des Halles à la grande époque, montre les différentes facettes de ce visionnaire dont l’apport artistique ne se limite pas qu’aux Halles de Paris.
De vieux souvenirs d’avant 1970 me reviennent, avec ma mère qui n’hésitait pas à jouer des coudes pour acheter la plus belle marchandise lorsqu’elle préparait un grand repas de famille …
Quand on pense à Baltard, Garnier, Labrouste, Davioud, Abadie … on imagine l’extraordinaire essor de l’architecture française durant le second empire et la masse d’investissements nécessaires pour l’édification de tous ces équipements publics … ça laisse rêveur aujourd’hui !
Exposition au musée d’Orsay - 1, rue de la Légion d’honneur 75007 Paris, jusqu’au 13 janvier 2013, au 5ème étage, ouvert tous les jours sauf le lundi.
TRES INTERESSANT - MERCI- BONNE JOURNEE Marie Pierre -il semble faire meilleur qu'hier
Bonjour, expo très interessante, je suis à Paris pour travail, j'esspère d'avoir les temps d'y aller! Helga