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Fralib : la lutte et l’espoir

Publié le 19 novembre 2012 par Thierry Gil @daubagnealalune

Fralib : la lutte et l’espoir

Les représentants syndicaux CGT et CFE/CGC de l’usine Fralib occupée par les salariés ont rencontré en Préfecture des Bouches-du-Rhône Benoît Hamon, le ministre délégué à l’économie sociale et solidaire. Ce fut l’occasion pour eux de lui soumettre le projet alternatif de reprise de l’activité sous forme d’une coopérative (SCOP) dont la création permettrait que la production des fameux sachets de thé Elephant qui fait leur fierté et les emplois qu’elle génère ne soient pas délocalisés. Benoît Hamon a annoncé aux représentants des salariés que le gouvernement souhaitait accorder des moyens importants pour booster l’emploi dans les SCOP et favoriser le développement d’un secteur essentiel de l’économie nationale. Admiratif de la lutte déterminée des Fralib qui tiennent tête à la multinationale Unilever depuis plus de 780 jours, le ministre s’est engagé à contribuer à la concrétisation du projet alternatif permettant de relancer la production en Provence et de conserver les emplois. La mise en place en 2013 de la Banque Publique d’Investissement dont une partie des fonds devraient être consacrés à l’économie sociale et solidaire (ESS) serait un levier décisif à la réalisation du projet des travailleurs.

Benoît Hamon a, en outre, annoncé d’autres mesures pour protéger les emplois menacés par la mort programmée de l’industrie française, notamment un « droit de préférence » qui obligerait les cédants d’une entreprise saine à tout faire pour que celles et ceux qui veulent sauvegarder l’activité et l’emploi puissent y être aidés.

Produire autrement, c’est possible

Autant de mesures qui, si elles étaient appliquées, donneraient du crédit aux propositions déjà formulées par le Front de Gauche dont le programme aux élections présidentielle et législatives 2012 du candidat commun Jean-Luc Mélenchon préconisait d’instaurer, en cas de délocalisation ou de dépôt de bilan, un droit des salariés à la reprise de leur entreprise sous forme de coopérative, et de systématiser le recours à l’économie sociale et solidaire (ESS) par un soutien public. A l’inverse des idéologues du marché qui font de l’entreprise capitaliste le modèle unique, le Front de Gauche veut encourager la diversité des formes de propriété, indispensable à une politique efficace de création d’emploi, en favorisant notamment la création de sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) permettant d’associer salariés, usagers et collectivités territoriales dans des projets de développement local. Les commandes de l’Etat, des collectivités et des services publics s’adresseraient prioritairement à ces coopératives grâce à la modification de l’article 53 du Code des marchés publics.

Et de préconiser une loi-cadre de l’ESS afin de définir précisément les critères d’attribution des moyens de l’Etat et des collectivités publiques, les finalités sociales et environnementales des entreprises et des associations bénéficiaires ne pouvant être dissociées d’un fonctionnement démocratique. A cet effet, la réussite d’un projet d’entreprise comme celui des Fralib serait autant emblématique d’alternatives possibles et fiables à la désindustrialisation… que compromettante pour les gourous de l’économie libérale qui ne jurent que par la « concurrence libre et non faussée » qui revient en fait à imposer partout la seule logique du profit privé.

Thierry GIL


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