Il y a quelques mois, alors que j’étais parti jouer à l’agriculteur au fin fond de la Corse profonde et que je trayais tranquillement les chèvres, ces petites bêtes bien moins pacifiques qu’on l'imagine, mon regard tomba sur une étiquette verte isolée au milieu des sacs d’aliments pour bétail, dont les caractères d’imprimerie étaient inscrits en minuscules de chez " Minuscule "…
Intrigué, je parcourus le texte et là, mes enfants, je crus tomber raide mort, quand j’y lus que dans ce sac de 25 kgs d’aliments destinés à l’alimentation de ces grandes chèvres poilues et typiques du terroir, fiertés de l’agriculture séculaire de notre île, se trouvait, tenez vous bien, 15 % de soja transgénique !
Et là , permettez de vous dire, mes amis, que j’ai vraiment beaucoup ri ! Vraiment.
Jaune.Quand je pense que les écolos de tous bords et certains citoyens regardants hurlent quand, dans des biscuits ou les produits finis, on trouve plus de 0,9 % d’OGM , alors qu’ils consomment à longueur de temps de la viande, du lait, des fromages, du beurre, des œufs, confits aux céréales génétiquement modifiées, je me dis qu’on vit une époque formidable !
Et là, Mesdames et Messieurs, en voiture s’il vous plait, pour visiter le parc où les producteurs hypocrites succèdent aux agriculteurs faux derches, où les marchands d'aliments pour bétail, sans remords et sans honte, où les politiques de tous bords, lâches et veules coincés par leurs impératifs électoralistes, où les industriels de l’agroalimentaire, complices bienveillants, où une multinationale américaine, avide de fric, tous unis par des intérêts convergents et peu avouables, font semblant de jouer un jeu archi tronqué d’avance mais d’apparence démocratique qui leurre tous les pigeons transgéniques que nous sommes devenus !
À pleurer !
Personne n’étant dupe, hormis l’immense majorité des consommateurs moyens qui est incapable de distinguer un hêtre d’un chêne, une poule de six mois d’un poulet forcé d’un mois et demi… Bref, mes chers amis, les idées de Mrs Dufour et Salmon n’y feront rien si nous continuons à nous faire tondre la laine sur le dos comme les moutons que nous sommes devenus. Alors que faire ?
Bêler, n’est sûrement pas la solution…
Rugir ? Oui, rugir ! Mais pour ça, il faudrait être des lions… C'est malheureusement une espèce en voie de disparition.
cui cui
Nota bene : l'homme qui tient le cabri, ce n'est pas moi et il n'a rien à voir avec le sujet d'aujourd'hui...