Mater dolorosa

Finalement ça m’arrange bien que cette semaine soit chargée. Au moins je n’aurais pas le temps de repenser à tes paroles et le soir je pourrai m’endormir en tombant de fatigue sans avoir mal au ventre pour toi. Pourquoi a-t-il fallu que tu m’appelles et que tu oses de me dire des trucs pareils ? Je ne comprendrais jamais comment une mère peut dire à son enfant qu’elle veut mourir, que sa vie ne sert à rien, qu’elle ne vaut rien.

Je sens bien quand tu vas mal, mais je ne peux pas te soigner, je ne peux pas être la bouée qui te sauveras de ton naufrage. J’ai tellement mal de te savoir si tourmentée, si malheureuse. Je sens bien quand tu vas mal, mais s’il te plait pourrais-tu m’épargner un peu ? On dirait qu’il suffit que j’aille bien pour que tu me rappelles aussitôt à quel point la vie peut être sombre. S’il te plait ne m’entraîne pas avec toi dans cet abîme, s’il te plait, je t’en supplie fais quelque chose pour aller bien.

Je suis désolée mais je ne peux pas être la solution à ta souffrance, je peux t’apporter ton mon soutien et tout mon amour mais je ne pourrai jamais guérir tes blessures. S’il te plait fait quelque chose pour les soigner, s’il te plait fait quelque chose pour sortir de ce gouffre, s’il te plait laisse-moi libre d’être heureuse. Je voudrais, s’il te plait, me sentir autorisée à continuer d’aller bien, je voudrais s’il te plait ne pas culpabiliser pour mon impuissance à te rendre heureuse.

Je t’aime maman, ne me fais pas si mal s’il te plait.