D’où vient l’huile de palme ? Et où la trouve-t-on ?
L’huile de palme est extraite des fruits du palmier à huile originaire d’Afrique de l’Ouest. A la base surtout utilisée dans les recettes asiatiques, africaines et d’Amérique du Sud, elle a gagné du terrain en étant désormais mise en œuvre dans de nombreux produits industriels : pains mie, gâteaux et viennoiseries, préparations de pommes de terre (chips, frites, …), pâtes à tartiner, produits panés, laits infantiles, pâtes à tarte…
Elle représente 25% de la consommation mondiale !
Attention, sa présence dans les aliments n’est pas toujours facile à retracée, car elle se cache quelquefois sous la dénomination « huile(s) végétale(s) ».
A priori moins un produit est cher plus on a de chance d’y retrouver de l’huile de palme.
Pourquoi utilise-t-on autant l’huile de palme ?
La question se pose de savoir pourquoi cette huile est-elle si souvent employée par les agroalimentaires de tous chefs (hard discount, grande distribution et marques nationales) alors qu’elle est autant critiquée.
C’est en fait pour ses nombreux atouts organoleptiques et technologiques :
- elle a un goût neutre
- elle est semi- solide à température ambiante (point de fusion entre 35 et 42°C), voire plus solide si elle a été hydrogénée, c’est-à-dire si on a « saturé » industriellement la chaîne des acides gras en y incorporant des groupements hydrogène.
- elle se conserve très bien, ne rancit pas
- elle apporte de l’onctuosité aux préparations (l’exemple type en est la célèbre pâte à tartiner que nous ne citerons pas !)
- elle est stable à la cuisson
- sa production ayant un grand rendement, elle est très peu onéreuse…
Pourquoi est-elle vue comme une catastrophe écologique ?
La culture massive de l’huile de palme, dont la demande a augmenté ces dernières années (+ 8.7% par an depuis 1995 !), se fait notamment au détriment de la forêt amazonienne.
C’est pour cela qu’elle est accusée de « grignoter » à petit feu la forêt primaire amazonienne tropicale, considérée comme le « poumon vert » de notre planète Terre.
La déforestation sévit également en Malaisie, en Indonésie, à Bornéo et Sumatra.
En résulte une aggravation de l’effet de serre, et la réduction des espaces de vie d’ espèces animales menacées comme les orang-outans.
Pour quoi est-elle vue comme un aliment « poison » ?
Premièrement, contrairement à la majorité des huiles végétales, l’huile de palme est naturellement riche en acides gras saturés (environ 50% de sa composition !). Or les acides gras saturés augmentent le taux de cholestérol sanguin et notamment le LDL-cholestérol (dit « mauvais » cholestérol), et augmentent le risque de maladies cardio-vasculaires.
Les messages de santé publique pointaient jusque-là du doigt les matières grasses animales et d’origine animale pour leur richesse en acides gras saturés, mais aucun bémol n’était mis sur cette matière grasse végétale un peu à part.
D’autre part l’huile de palme est parfois, voire souvent, hydrogénée afin d’optimiser ses qualités physiques. Mais cette hydrogénation partielle engendre la formation d’acides gras « trans » (une des conformations géométriques des acides gras insaturés). Attention le terme « trans » n’a dans ce contexte aucun rapport avec « transgénique » (OGM) ou « transformé » (comme pour les amidons par exemple) !
Ces acides gras « trans » ne se trouvent à l’état naturel que dans certaines viandes et certains produits laitiers de ruminants (l’hydrogénation ayant lieu dans la panse des ruminants).
Des acides gras trans sont également formés lors de la friture de certaines huiles.
La consommation, même à petites doses, d’acides gras trans non naturels, augmentent le risque de maladies cardio-vasculaires (augmentation du mauvais cholestérol et des triglycérides, diminution du bon cholestérol) et peut-être aussi de diabète, de cancer du sein, et de dépression.
Quelles alternatives et quel cadre réglementaire sont à envisager ?
Une huile de palme dite durable a fait l’objet d’une certification. C’est pourquoi on peut être étonné de trouver des produits contenant de l’huile de palme dans les rayons de produits bio et équitables.
La collective des biscuits et gâteaux s’est fixée de diminuer d’au moins 50% d’ici 2013 la quantité d’huile de palme non durable mise en œuvre.
Certaines marques et chaînes de distribution se sont imposé de bannir l’huile de palme de leurs recettes (Saint-Michel, Casino, …) d’autres à n’utiliser que de l’huile de palme certifiée durable (Carrefour, Nestlé, unilever…)
C’est ainsi qu’on peut même désormais trouver de la pâte à tartiner aux noisettes sans huile de palme, beaucoup plus liquide par contre. Mais y a-t-il vraiment besoin de trouver une alternative pour ce genre de produits, qui sont rarement des produits intéressants nutritionnellement indépendamment de leur teneur en huile de palme ?
Dernièrement, un projet d’amendement sur le budget de la Sécurité sociale a vu le jour au Sénat, proposant de taxer les denrées contenant de l’huile de palme, un peu comme l’alcool ou le tabac (et y figureraient également les boissons énergisantes !).
Cela augmenterait le prix du pot d’1 kg de pâte à tartiner du célèbre confiseur de 6 centimes. Mais dans ce cas pourquoi ne pas taxer également tous les produits trop gras, trop salés, trop sucrés…