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Qui a peur de la littérature ado ?

Par Capocapesdoc

qui-a-peur-de-la-litt-ado.gif Qui a peur de la littérature ado ?

Annie Rolland

Editions Thierry Magnier

2008

Quatrième de couverture : La littérature destinée aux adolescents effraie les adultes au point de déclencher de violents appétits de censure.
Que contiennent les fictions de la littérature ado qui soit à ce point ressenti comme dangereux ? À quels dangers sont exposés les lecteurs adolescents ? Le danger est-il réel ou fantasmé par des adultes trop inquiets et oublieux de leur propre adolescence ?
Annie Rolland propose une réflexion articulée à une lecture psychologique de la littérature ado. Elle défend l'idée que la volonté de censurer est moins une affaire de protection des adolescents qu'une manière de contrôler les conflits engendrés par le caractère rebelle en soi de l'adolescence. L'étude repose sur des analyses d'oeuvres littéraires, sur des rencontres avec des adolescents au sujet de cette littérature d'autant plus singulière qu'elle leur est destinée, sur un "dialogue-réflexion" avec des écrivains.
Un ouvrage indispensable pour mieux comprendre les enjeux de cette littérature.
Un outil à l'attention des médiateurs du livre.
Annie Rolland est psychologue clinicienne et docteur en psychologie clinique et pathologique. Elle est enseignante à l'université d'Angers.

Sommaire :

1/ Qui a peur de la littérature jeunesse ?

- La littérature jeunesse comme objet psychologique

- Censurer, aveugler, protéger participent d'un même projet destiné à contrôler les lectures des enfants

- Car le livre esr un corps singulier devenu le symbole d'une civilisation

- Car il donne des personnages imaginaires d'une dimension réelle

- La question de la censure est articulée à la différence entre perversion et subversion

- Les mécanismes psychopathologiques connus sont à l'oeuvre dans la censure

- Le pouvoir des livres constitue une menace pour l'ordre établi et entre ainsi en résonnance avec la problématique existencielle adolescente

2/ Adolescences

- La métamorphose est au coeur du processus d'adolescence

- Celle des corps quand le sexuel envahit le corporel

- Celle de l'esprit quand l'autre prend sa place dans la vie

- Celle de la vie quand le douloureux sentiment d'exister envahit la psyché

- Celle de l'amour quand l'amitié, les sentiments amoureux et la sexualité composent la relation à l'autre

- L'adolescent comme être de langage ne se satisfait pas d'un dialogue tissé par les non-dits et la peur

- Un désaccord parfait détermine la relation avec l'adulte

- La littrature adolescente est une littérature signifiante

3/ Le visage étrangement inquiétant de la censure

- La dangerosité supposée de la lecture conduit à la censure totalitaire et mène la littérature jeunesse sur le banc des accusés

- Quand la censure devient une entreprise inquisitrice : l'exemple du "Grand Cahier" d'Agota Kristof

4/ Des ados et des livres

- Les adolescents commentent leurs lectures

- L'analyse des paroles d'adolescents autour de la littérature de jeunesse montre la revendication d'authenticité des jeunes lecteurs doublée d'un besoin de liberté affirmé

5/ Du côté des écrivains

- Trois auteurs qui écrivent pour la jeunesse et qui allient la poésie, l'humour et la sincérité pour évoquer la violence des sentiments des jeunes héros

- Gudule, Melvin Burgess et Hubert Ben Kemoun racontent leur métier avec passion

- Ils assument la responsabilité de leurs créations littéraires comme un authentique dialogue avec les jeunes lecteurs

6/ La violence littéraire comme alternative à la violence agie

- Comprendre la place et le rôle de la violence dans la littérature pour la jeunesse

- La mort de l'innocence est contiguë à la souffrance des innocents

- La jeune littérature bouleverse l'ordre des choses et procède de la nécessaire subversion qui permet d'échapper à la "normalité normalisante" et aux aliénations qu'elle engendre

- Violence de mort - violence de vie : la différence est dans le langage

Mon avis : Voici un essai que j'avais acheté il y a 2 ans et que je n'avais jamais trouvé le temps de lire. Voici chose faite et je n'en suis pas déçue du tout ! On y découvre des réflexions, des citations, des extraits, des paroles d'ados, des propos d'auteurs jeunesse, mais aussi des références bibliographiques en littérature jeunesse. J'ai aimé l'analyse psychologique, qui change un peu des regards d'auteurs ou d'universitaires dans la littérature jeunesse. Les ados préférent des parcours de vie, des témoignages sincères, que des discours moralisateurs. L’adolescent est en mesure de faire la différence entre la vie réelle et le monde imaginaire créé par des livres. « Ecrire, c’est aussi prendre le risque de ne pas plaire à tout le monde, et le choix de la singularité est après tout le signe d’une littérature tonique ». L’auteur clôt son propos en rappelant que le langage et de fait la littérature, tiennent une place prépondérante dans la construction de l’identité et que les « violences écrites » ne sont en rien dangereuses, bien au contraire : « un lecteur choqué, loin d’être détruit est puissamment averti ».

L'avis de So Many Books. Celui de Petite Noisette, et celui de Nota Bene.

challenge litté jeunesse

Littérature théorique : 2/2 !


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