Nous sommes accueillis dans la salle par les sept acteurs du soir, des habitants qui ont consacré des heures et des heures à se poser des questions et à en poser à d’autres, pour présenter leur rêve d’Alfortville. Il n’y a pas qu’un rêve, bien sûr. De même qu’il n’y a pas qu’une façon de vivre ici. Ce regard porté sur les rues, les gens est ici restitué un peu comme dans une conversation entre amis. Un banc et nous sommes au conseil municipal de 1883 (rien que des hommes dans cette assemblée) qui décide l’autonomie de cette « section de Maisons-Alfort ». Le banc repart en coulisses et nous sommes à nouveau dans la rue aujourd’hui, ou au bar du Perroquet Vert, ou dans la file d’attente dominicale de la boulangerie, ou à l’arrêt du 103… Le spectacle dit leurs visions d’ici et leurs questions sur ce qu’ils sont en train de faire : « Est-ce que c’est du théâtre ? » Ce théâtre où le spectateur ne trouve pas toujours ce qu’il est venu chercher, ce théâtre qui est porté par des auteurs (Tchekhov sera de nouveau à l’affiche dans ce Théâtre-Studio dans quelques jours). Questions qu’ils ne tranchent pas, parce que la vie, la ville, le théâtre, c’est surtout ces échanges, ces rencontres, ces moments partagés.