Magazine Politique

Fin de campagne

Publié le 09 avril 2012 par Xylophon

A quelques jours du premier tour, la tension commence à monter. Les candidats sont partout, du Nord au Sud, d’Est en Ouest.

Ils labourent, villes et campagnes, arpentent les cités, haranguent les foules.

Désormais, à moins de quinze jours du premier tour, chaque heure, chaque minute, chaque poignée de mains compte…

Les Verts : quand ça ne veut pas, ça ne veut pas :

Les verts ont la poisse. Il n’y a pas à dire. Eva Joly qui dégringole dans un escalier : métaphore d’un score en déroute au premier tour ?

On ne peut pas non plus leur en vouloir, aux verts. Ce scrutin uninominal à deux tours, avec une telle personnalisation des enjeux, n’a jamais fait recette chez les écologistes.

Il faut dire que Nicolas Hulot ne les aide pas vraiment. Profiter de la chute de son ex adversaire pour resurgir dans l’espace public, alors qu’il était censé faire le tour du monde, c’est vraiment pas joli!

Mais la chance est peut-être en train de tourner : l’Erika revient dans l’actualité, et les centrales nucléaires commencent à faire des siennes.

J’ai souvent voté vert, notamment aux dernières régionales. C’est vrai qu’Eva Joly, n’est sans doute pas la plus politique des candidats. Sa voix fluette, son ton cassant, sa démarche peu collective semblent dérouter certains.

Elle a cependant d’autres qualités : son intransigeance, son honnêteté, sa rigueur, sont des caractéristiques qui manquent de nos jours à la plupart de nos politiques.

Et avec tous les coups qu’elle a pris (au sens propre comme au sens figuré), elle a aussi démontré une liberté de parole, une distance, et un recul sur soi qui font du bien dans une campagne assez morose.

C’est elle qui a quand même le meilleur clip de campagne !

Le modem : quand Bayrou s’égare :

Il y a un mois, j’aurais pu voter MODEM. Le temps où Bayrou parlait déficit, gouvernance, agenda et europe.

Et puis, il y a eu quelques sorties malencontreuses sur l’affaire Merah, et la certitude aussi de choisir pour un non choix, au risque même de voir sa voix rebasculée é à droite.

Si Bayrou disait clairement sa rupture avec le président de la République, peut-être, je réviserais mon choix : centriste, sociale-démocrate, oui, mais de gauche !

Le Front nationale: quand Marine se raccroche à ce qu’elle peut:

Marine Le Pen sait bien que depuis quelque temps quelque chose lui échappe.

Alors qu’en janvier, elle était, selon les sondages, à plus de 20 % , alors que l’on évoquait un possible 21 avril à l’envers, la présidente du Front Nationale ne sait plus trop quoi faire pour redonner une dynamique à sa campagne.

Elle a bien tenté de faire peur avec des milliers de Merah qui seraient aux portes de nos frontières, elle a bien essayé de faire croire à l’islamisation de la société française, elle essaie aujourd’hui de parler de commerces de proximité pour défendre les supérettes contre les grandes surfaces.

Méfions-nous cependant d’une candidature toujours sous-estimée, et difficile à évaluer
Méfions-nous d’une candidate qui surfe toujours par opportunisme sur des faits d’actualité qui peuvent lui servir à regagner quelques points.

Le Front de Gauche : la mélenchonisation des esprits

C’est sans doute le candidat qui a le vent en poupe. Mélenchon est passé en moins d’un mois de petit candidat à troisième homme.

Le candidat comme une star de rock remplit des zéniths et rassemble la foule.

J’avoue avoir de la sympathie pour ce mouvement qui semble vouloir ré-enchanter la politique et surtout faire venir des gens qui ne s’intéressaient plus à la chose publique.

La marche des sidérurgistes de Gandrange, et la défense d’un monde en recul a quelque chose de nécessaire, face à une désindustrialisation qui provoque la perte d’une culture ouvrière et surtout la disparition d’un savoir-faire de ces métallurgistes, métallos, mécanos, travailleurs de l’ombre, qui « forgent l'acier rouge avec des mains d'or »

Au-delà ce combat légitime, au-delà de ce refus des « cheminée muettes » et « des monstres de métals à la dérive », il y a l’homme politique, que j'avoue, j'aime beaucoup moins.

Jean-Luc Mélenchon, je l'ai découvert à travers mon mémoire de maîtrise que j'ai fait sur les blogs des hommes politiques: j'avais retenu son blog pour mon analyse de sa communication politique.

En 2005, il y avait déjà ce ton vindicatif, et cette hargne déjà présente.

http://lexilousarko.blog.fr/2007/12/15/creer_un_blog_politique_pour_se_differen~3448578/

Si j'admire cette énergie, son talent d'orateur, sa façon personnelle de se mettre en scène, je n'arrive pas à comprendre ni sa dénonciation permanente ni son parcours politique.

Désormais en dehors du parti socialiste, il a réussi à ressusciter le parti communiste.

Si Jean-Luc Mélenchon arrive sans nul doute à redonner un champs médiatique à des problématiques populaires, on n'est parfois troublé par cette personnalité particulière, arrogante, voir méprisante.

Un positionnement qui, à mon sens peut vite basculer vers une dérive autocratique... ,

L'UMP: Sarkozy égal à lui-même

Le candidat-président n'a rien changé: non, il fait du vélo au cap Négre, et légitime désormais sa stratégie de 2007 en faisant un appel aux électeurs du Front National.

Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy vous a écrit. Moi, j'ai reçu sa lettre...

http://www.lafranceforte.fr/lettreauxfrancais/

C'est un mic-mac fourre tout (33 pages quand même) où l'on retrouve les thèmes porteurs du candidats: sécurité, immigration, frontières.

De l'élan Jules Ferry pour les écoles, à des citations du général de Gaulle, Sarkozy avoue que Présider c'est décider de tout.

Le problème de décider de tout, quand on ne connait pas grand chose des sujets en question, c'est que l'on décide souvent à côté, comme ce fut souvent le cas pour ce premier quinquennat.

Cette lettre, une promesse comme tant d'autres...

Le parti socialiste: la France tranquille

Hollande semble dérouler son programme sans trop de difficultés même si il est en recul dans les intentions de vote pour le premier tour.

Je ne sais pas encore si je vais voter pour le candidat socialiste au premier tour. Comme beaucoup de français, je ne suis pas sûre de mon choix.

Les débats de la semaine prochaine seront, je l'espère, plus passionnant que ces 3 premiers mois de campagne.

Ps: Mon ordinateur âgé supporte difficilement cette campagne électorale et décide parfois de faire gréve d'où mon absence ces quelque temps. Et comme ce n'est pas tout de suite que je vais le remplacer, mes billets dépendront du bon vouloir d'un écran qui a bien mauvaise mine en ce moment.


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