Il y avait aujourd'hui beaucoup de drapeaux dans les rues de Paris comme si chacun voulait s’approprier une partie de ce jour chômé.
Le Front National, auréolé de son score, se pavanait joliment près de l'Opéra.
Certains à droite, (Gérard Longuet nostalgique sans doute de son passé à occident)ont déjà scellé l'alliance comme à l'époque d'un certain vase de Soisson.
http://in-vitriol-veritas.blogspot.fr/2007/05/la-vase-de-soisson-par-wikipdia.html
Sarkozy avait lui encore choisi le parti de la polémique et de la division.
Après avoir parlé du "vrai travail", il annonça "la fête du travail", puis la "vraie fête du travail".
Je ne sais pas ce que Monsieur Sarkozy appelle le "vrai travail": les sorties d'un certain Frédéric Lefebvre avaient déjà questionné ce sujet de façon assez indécente...
http://lexilousarko.blog.fr/2009/05/26/le-mepris-des-gens-honnetes-6181527/
Si l'on se base sur le clip de l'UMP prêchant la parole du vrai travail, il faut pour exister comme travailleur, être soit un agriculteur, soit un chef d'entreprise, soit un étudiant en business school.
Je ne sais pas non plus si Monsieur Sarkozy sait lui même ce qu'est le vrai travail.
Quand on n'a presque pas exercé d'autres métiers que celui de dirigeant politique (Pour rappel, Sarkozy a été Président des jeunes RPR, conseiller municipal à Neuilly à 23 ans, puis maire de cette même commune à 28 ans), il est difficile, malgré les discours incantatoires, de rendre compte du travail de la France qui se lève tôt.
Mais plus encore de ces discours décomplexés, c'est cette façon systématique d'opposer les français qui me révulse, c'est ce rassemblement ridicule de ces pro-sarkozy, porteurs d'un drapeau tricolore qu'ils estiment plus légitime, en ce jour de premier mai, que les drapeaux des syndicalistes qui m’insupporte: la division encore et encore.
Ne peut-on pas aimer la France et être syndiqués?
Cette journée de mobilisation de la France forte contre la France faible résume parfaitement l'idéologie navrante du sarkozysme.
Elle résume cette volonté toujours prégnante de réécrire l'Histoire.
Avant que le premier mai devienne un jour non travaillé, ce jour est d'abord un jour de grève et de revendications de droits des travailleurs.
Et puis, demander aux syndicalistes, de ne pas faire de politique a quelque chose d’extravagant.
Sarkozy, qui a pourtant un DEA en science politique, devrait revoir ses cours d'histoire des idées politique justement.
Premièrement, n'en déplaise au Président de la République, il y a, en France, à gauche, un lien consubstantiel entre les partis politiques et les syndicats et cela pour une raison: la scission entre ces deux corps intermédiaires a pour naissance une date commune, celle du congrès de Tours en 1921.
De plus, Sarkozy semble découvrir que les syndicats appellent à voter contre lui or la C.G.T s'est logiquement toujours prononcée pour le candidat de gauche.
En 1981, elle appelait déjà à voter pour le Président Mitterrand.
Enfin, tout cela est en réalité d'une grande hypocrisie, car l'on se doute que Mme Parisot qui ne cesse de préconiser la dé-régularisation et la flexibilité du travail ne va pas voter pour Monsieur Hollande.
J'ai croisé des militants sarkozystes, cet après-midi, qui revenaient de leur grande messe.
Ils scandaient en passant devant le Fouquet's et en agitant leurs drapeaux tricolores: "on va gagner, on va gagner".
Certains, fatigués, se sont assis dans les bars-palaces des Champs-Elysées pour se donner, encore le temps de profiter de ces cinq années bien agréables et de croire à l'illusion de cinq années à venir.
Je les ai regardés, sans nostalgie, comme on regarde une carte postale vieillie: il est temps de quitter les lieux...
En tout cas, aujourd'hui, j'ai souri en passant devant le seul magasin ouvert de ma commune.
Le seul vrai travailleur, c'était le monsieur arabe, qui a une petite supérette.
Heureusement que les étrangers sont là pour nourrir les français...
Xylophon