"Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d'aller d'habiter Lisbonne? Il doit y faire chaud, et tu t'y ragaillardirais comme un lézard" Baudelaire
"Pour le voyageur arrivant par la mer, la ville s'élève, même de loin, comme une belle vision de rêve, se découpant nettement contre le ciel bleu vif que le soleil réchauffe de ses ors. Et les dômes, les monuments, les vieux châteaux surplombent la masse des maisons, tels les lointains hérauts de ce délicieux séjour de cette région bénie des dieux" Fernando Pessoa
Quand on découvre Lisbonne, on est surpris par la sérénité qui se dégage de la capitale portugaise. Alors que Barcelone remue, Lisbonne apaise.
Elle calme par sa luminosité régénératrice, par la blancheur de ses façades immaculées, par sa rassurante ouverture maritime, par ses flamboyants jacaranda en fleurs, et par la tranquillité facétieuse des lisboètes.
Lisbonne c'est une ville mais c'est aussi plusieurs villages dans la ville.
En se promenant à Belem, on ressent la promesse d'une aventure possible. Quartier hommage aux grands navigateurs portugais, Belem, c'est aussi le coin des plaisirs simples où l'on peut déguster des pasteis encore tièdes dans une salle couverte d'azulejos.
Dans la Baixa et le Chiado, bijoux architecturaux, s'enchaînent rue, places, rue, fontaines et encore places. Dans ces deux quartiers, du sol où se multiplient les mosaïques de petites pierres blanches et noires (calçada portuguesa) qui donnent parfois étonnement à certains touristes le mal de mer, aux façades parées de nombreux ornements, tout est émerveillement.
Mais pour apercevoir ce "bleu vif" dont parle Fernando Pessoa, il faut pouvoir grimper au-delà de la ville basse.
On découvre alors l'Alfama, la Lisbonne médiévale, le coeur poétique de la capitale portugaise.
Il faut se perdre et divaguer dans ces ruelles tortueuses pour découvrir les secrets de Lisbonne. Il faut s'arrêter dans les patios-belvédères (mirandouro)entourés de bougainvilliers féeriques et d'azuleros pour regarder cet horizon majestueux de la mer de paille.
Il faut encore grimper et grimper pour monter sur le toit de la capitale portugaise. On y trouvera alors les vestiges du château Saint-Georges, symbole de la Reconsquista dont José Saramago a réinventé en 300 pages les 3 mois de l'"Histoire du siège de Lisbonne".
Dans ces ruines, on rencontrera des singes statufiés,des paons bien vivants, et l'on montera, à condition de ne pas avoir le vertige, dans les tours crénelés, pour prendre encore le temps d'admirer cette ville, ses toits rouges éclairés par cette lumière magique, sa blancheur orgueilleuse, et son fleuve qui scintille au soleil couchant.