La guerre des droites: du vernis à ongle au pain au chocolat

Publié le 14 octobre 2012 par Xylophon

Après avoir critiqué, moqué le parti socialiste pour leur primaire, voilà que l'UMP s’essaie à élire son chef.

Attention, les limites à la démocratie participative sont bien bornées: parler d'élection à droite pour choisir la tête du mastodonte UMP, c'est déjà un miracle.

Et si miracle, il y a, celui-ci n'aura rien de spontané ni de trop libéral: deux candidats à droite, c'est déjà beaucoup trop...

Nathalie Kosciusko-Morizt, et Bruno Le Maire pourront se rhabiller: l'UMP reste un parti de notables, où l'oligarchie plus qu'ailleurs, semble être la règle.

C'est fou d'ailleurs comment un parti peut transformer une personnalité. Nathalie Kosciuszko-Morizet avait fait des débuts prometteurs comme secrétaire d'état.

http://lexilousarko.blog.fr/2008/04/10/du-rififi-dans-la-majorite-on-execute-de-4026979/
http://www.philippebilger.com/blog/2012/10/quest-il-arriv%C3%A9-%C3%A0-nkm-.html

Elle a choisi aujourd'hui d'être reléguée à des interventions plutôt abjectes: critiquer le gouvernement de F.Hollande pour l'accuser d'être responsable des deux jeunes morts à Grenoble. Il y a des destins politiques qui interrogent...

A ce jeu feignant l’énigme démocratique, le parti a donc retenu deux candidats: Fillon et Copé. Deux personnalité que tout oppose.

François Fillon est un taiseux, un homme de l'ombre. Cinq ans premier ministre de Nicolas Sarkozy, il a pu toucher de prêt les dorures de l'Elysee et pourquoi pas s'y projeter.

Gaulliste social, proche des idées de Mendes-France, Fillon incarne à la fois la droite des territoires, celle qui prône la modernité par la décentralisation, mais aussi une droite plus conservatrice sur les sujets sociaux.

J-F Copé est l'anti-Filion. Le choix de ne pas rentrer dans le gouvernement Sarkozy a été fait en pleine conscience. Longtemps adversaire de l'ancien Président de la République, Copé se verrait bien lui aussi élu en 2017: en gagnant le parti, la moitié du chemin serait déjà faite.

Jean François Copé incarne cette droite décomplexée dont N. Sarkozy a ouvert la voix. Libéral, moderniste, magnant l'art de la rhétorique comme personne, Jean-François Copé sait trop bien être sur tous les fronts à la fois, quitte parfois à faire du Fréderique Lefebvre ou du Nadine Morano.

http://lexilousarko.blog.fr/2009/05/26/le-mepris-des-gens-honnetes-6181527/
http://lexilousarko.blog.fr/2009/04/20/mme-morano-une-caricature-de-la-droite-sarkozyste-5977998/

En retard dans sa course à la présidence de l'UMP, Copé refuse d'être une tortue qui attendrait patiemment la chute de son adversaire. Comme N.Sarkozy, il croit que la clé de sa victoire, réside dans les électeurs de droite qui ont choisi le front national, électeur qu'il faut désormais ramener à la maison mère. Et concernant les métamorphoses les plus douteuses, Copé est en train de dépasser N.Sarkozy.

On avait eu le droit avec N.Sarkozy au vernis à ongle et aux petites filles à qui on coupait les doigts en Afghanistan. Aujourd'hui, nous avons des petits garçons qui se font voler des pains au chocolat par des musulmans pour cause de ramadan.

Le vol des pains au chocolat est aujourd'hui c'est connu la priorité du moment alors que le chômage atteint en France plus de 10 %.

Une certaine partie de la droite n'a pas encore compris qu'en instrumentalisant ces sujets, certes porteurs médiatiquement pour une certaine partie de la population qui aime "fusiller les arabes", elle ne résout en rien le problème des banlieues.

Pire, en simulant un problème public et en le dénonçant comme phénomène social, l'UMP risque de déclencher les tensions et de se faire encore une fois dépasser sur ce terrain par une Marine Le Pen qui n'attend que ça...