La Belle et la Bête escortent des Mormons.
Si le diptyque précédent avait encore des allures de remake de la série « Sept », cette nouvelle histoire en deux tomes se détache progressivement de l’origine de cette saga. Les auteurs de l’excellente série « Arthur » ont en effet bâti cette saga sur l’univers qu’ils avaient imaginé lors d’un one-shot produit au sein de la collection « Sept » et avaient même recyclé deux personnages issus du casting des « Sept voleurs » pour l’occasion. En ne conservant que deux des sept guerriers de cette première mission qui consistait à délivrer une princesse capturée par des Orcs sanguinaires, les auteurs se détachent donc du concept « Sept ».
Suite à la bataille qui concluait le volet précédent, la mercenaire humaine Onimaku s’est attachée à Hazngar, l’orc qui l’avait pourtant capturée. Les deux victimes du syndrome de Stockholm croisent maintenant la route d’une communauté de familles très pieuses, qui cherchent un guide pour se rendre dans le pays d’Hingell, et acceptent de convoyer ce clan du peuple d’Ernön vers sa terre promise. Si le voyage est parsemé d’embuches, la trame reste cependant très classique. La grande force de cet album est le développement des personnages, notamment au niveau de ce couple de héros qui n’a rien à envier à la Belle et la Bête, ainsi qu’au niveau de l’acceptation progressive de l’Orc par cette petite communauté de voyageurs.
Le scénario s’avère toujours parfaitement maîtrisé et propose un final pour le moins surprenant, qui donne envie de connaître la suite de cette aventure. Le récit est également admirablement servi par le dessin de Jérôme Lereculey. Tournant le dos aux légendes arthuriennes, il plonge le lecteur dans des décors d’heroïc-fantasy splendides et propose un dessin dynamique et particulièrement lisible.
Une saga qu’il faut désormais classer parmi les bonnes surprises du genre.