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5000 policiers espagnols défilent à Madrid contre l'austérité ("Citoyens, nous vous demandons pardon pour ne pas arrêter les vrais responsables de cette crise : les banquiers et les politiques")

Par Theatrum Belli @TheatrumBelli

Venus de toute l'Espagne en cars, environ 5000 policiers ont défilé aujourd'hui au centre de Madrid pour dénoncer les baisses de salaires et d'effectifs dans la police, comme dans l'éducation et la santé, trois jours après une grève générale en Espagne contre l'austérité. 

"Citoyens, nous vous demandons pardon pour ne pas arrêter les vrais responsables de cette crise : les banquiers et les politiques", proclamait une banderole dans le cortège des policiers qui ont marché jusqu'au ministère de l'Intérieur à l'appel du Sup, syndicat majoritaire du secteur. 

"Chaque année, entre 1500 et 2000 policiers partent à la retraite et 125 sont recrutés, ce qui signifie que dans trois ou quatre ans, il y aura plus d'insécurité et plus de délits en Espagne", a mis en garde Jose Maria Sanchez Fornet, lors d'un discours devant le ministère. "Avec les jours libres qu'ils nous prennent, plus la suppression du mois supplémentaire, plus les coupes dans les salaires, nous avons perdu 300 euros par mois", affirme Anxos Lores Tomé, une policière de 36 ans venue de Ferrol en Galice. 


Entrée dans la police il y a 10 ans avec 1500 euros par mois, elle affirme gagner aujourd'hui 1450 euros. "Si ce pays fonctionne mal, c'est uniquement à cause des politiques", renchérit Juan Manuel Aguado Torres, un policier de 60 ans à Motril (Grenade), dans le sud du pays. 

"Ce sont nous, les fonctionnaires, qui payons toutes les conséquences de la crise", regrette aussi Antonio Perez, policier depuis 33 ans à Madrid. Pour lui, "le problème c'est qu'ils nous prennent l'argent pour le donner à d'autres, comme les régions autonomes, et les banques" qui doivent bénéficier d'une aide européenne allant jusqu'à 100 milliards d'euros. Mais au-delà de la police, "nous sommes inquiets pour la situation du pays en général. Les politiques ne créent pas d'emploi, et avec les coupes, il ne créent pas de consommation, au contraire", dit-elle. 

Le gouvernement a imposé au pays une cure d'austérité visant à économiser 150 milliards d'euros entre 2012 et 2014, déclenchant une vive contestation populaire qui a rassemblé des centaines de milliers de personnes dans les rues lors de la grève générale de mercredi.


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