I
Entrez dans la ville
Faites vous
Plus beau
Qu’un feu qui crépite.
Est-ce possible…
Il y’aura une vache assise devant vous
Une de celles qu’on a moquées
Et qui par la seule crainte
D’offrir son masque au grand jour
Longeait sans phare l’enceinte de mousse
Sous l’œil rouge d’une enfance barbarisée
Aux becs d’aigles antiques
Et aux regards louches.
*
Ca y’est
Vous voila refait comme une tuile rouge
Repeint
De haut en bas
Tissé d’une peau neuve
Semblable parmi les semblables
Portant comme un cierge
La large bouche du promeneur
Incognito.
Sous nos yeux
Vernis de bave
Bourdonne
Des épaules aux branches d’églantier.
O rite !
Qui laisse dans l’œil rassasié des biches
Comme une trace de morsure dans la nuit
Vous m’êtes
Années après années
Moins compréhensible
Que la règle des trois côtés.
*
Je cherche un vêtement
Pas une voix si jeune
Crevant mes oreilles jaunes
Pas de chairs à pétrole
Ni même d’ongles en fleurs
A foison qui moutonnent.
Un manteau d’apparence
Simple comme un toit
Pour couvrir ma honte
Enfin !
*
Une porte donne sur le port
C’est la marée noire des alcooliques
Le grand bain des adjonctions.
Victimes et proies rassemblées
Cherchent le coupable idéal
Hissé telle une ancre au fond du verre
Vertu sans longévité
Qu’un vertige sans hauteur.
*
Non plus de rides ici
Les peaux garnies de cire
Qu’une morne vallée
Riche en varech.
Ni plus d’âmes ici
Les corps grévinisés
Qu’un mélange douteux
De cuir contrefait.
Est-ce possible…
Dans cette grande avancée
Qu’une main en forme d’écuelle
Bouge devant vous ?