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LES TEMPS PAUVRES. T Mann

Par Collectif Ratures // Poésie // Grenoble

 

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I

 

Entrez dans la ville

Faites vous

Plus beau

Qu’un feu qui crépite.

 

Est-ce possible…

 

Il y’aura une vache assise devant vous

Une de celles qu’on a moquées

Et qui par la seule crainte

D’offrir son masque au grand jour

Longeait sans phare l’enceinte de mousse

Sous l’œil rouge d’une enfance barbarisée

 

   Aux becs d’aigles antiques

   Et aux regards louches.

 

   *

Ca y’est

Vous voila refait comme une tuile rouge

Repeint

De haut en bas

Tissé d’une peau neuve

Semblable parmi les semblables

Portant comme un cierge

La large bouche du promeneur

  

Incognito.       

 

Sous nos yeux

Vernis de bave

Bourdonne

Des épaules aux branches d’églantier.

 

O rite !

Qui laisse dans l’œil rassasié des biches

Comme une trace de morsure dans la nuit

Vous m’êtes

Années après années

Moins compréhensible

Que la règle des trois côtés.

 

   *

Je cherche un vêtement

Pas une voix si jeune

Crevant mes oreilles jaunes

 

Pas de chairs à pétrole

Ni même d’ongles en fleurs

A foison qui moutonnent.

 

Un manteau d’apparence

Simple comme un toit

Pour couvrir ma honte

 

Enfin !                  

 

*

Une porte donne sur le port

C’est la marée noire des alcooliques

Le grand bain des adjonctions.

 

Victimes et proies rassemblées

Cherchent le coupable idéal

Hissé telle une ancre au fond du verre

 

Vertu sans longévité

Qu’un vertige sans hauteur.

 

   *

 

Non plus de rides ici

Les peaux garnies de cire

Qu’une morne vallée

Riche en varech.

 

Ni plus d’âmes ici

Les corps grévinisés

Qu’un mélange douteux

De cuir contrefait.

 

   Est-ce possible…

 

Dans cette grande avancée

Qu’une main en forme d’écuelle

Bouge devant vous ?

 


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