Dans les domaines de l'économie et de l’ingénierie sociale, c’est le règne de la "connaissance inutile" clairement dénoncée par J.F. Revel.
Par Jean-Louis Caccomo.
Pour utiliser les premiers téléphones portables, il fallait transporter une batterie de 3 kg qui avait une autonomie de moins de 2 heures. Aujourd’hui, la batterie a la taille d’une carte SIM et assure plusieurs heures d’autonomie. Pareillement, les premiers lave-vaisselles brisaient les verres et rayaient les plats et ils étaient extrêmement bruyants. En quelques années, l’innovation incessante est passée par là.
Des encyclopédies ne suffiraient pas à faire le point des améliorations techniques qui ont transformé les ordinateurs, les téléphones portables, les automobiles, l’électroménager ou les avions [1]. J’y ai pourtant consacré une partie de ma thèse.
À chaque fois, les ingénieurs ont résolu des problèmes techniques que les scientifiques considéraient comme insolubles, ce qui nous permet d’utiliser tous les jours ces produits et services sans que nous soyons nous-mêmes des ingénieurs. C’est l’apport fondamental de la connaissance utile et du génie humain qui est sans limite.
Par contre, quand le génie humain s’engouffre dans les sciences humaines et sociales, c’est une toute autre histoire. Ainsi, les économistes officiels et les ingénieurs sociaux construisent des modèles toujours plus sophistiqués sur lesquels s’appuient les gouvernements pour mettre en œuvre des lois et des réglementations anti-économiques.
Là, c’est le règne de la "connaissance inutile" clairement dénoncée par J.F. Revel [2]. Elle est non seulement inutile mais fondamentalement nuisible. Car, parfois, il vaut mieux ne pas savoir du tout que mal savoir car le mauvais médecin achève toujours le patient qu’il prétend soigner.
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Sur le web.
Notes :
- Gille B. (1978), Histoire des techniques, Encyclopédie de la pléiade, Paris. ↩
- Revel J.F. (1988), La connaissance inutile, Éditions Grasset, Paris. ↩