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L’écho des savanes n°314, septembre-octobre 2012 : Ici Brest, les Bretons parlent aux Lorrains ! De temps en temps, je risque un achat et une lecture du mensuel abandonné par Lagardère et racheté par Glénat, pas seulement pour les bandes dessinées mais aussi pour les articles, qui sont souvent salutaires dans la mesure où ils vont à contre-courant d’une pensée unique plus ou moins assumée. Ce numéro, que je trouvais encore chez le kiosquier samedi matin, proposait un dossier sur toutes les folies que les humains peuvent faire par amour pour les animaux ; c’est toujours mieux que toutes les horreurs qu’ils font par mépris pour les animaux, même si certaines pratiques mentionnées dans le dossier sont à la limite de la maltraitance, à commencer par ce sport particulièrement idiot pratiqué aux États-Unis (ceci explique peut-être cela) qui consiste à essayer de rester le plus longtemps possible avec un furet dans le calecif ! Dites donc, les connards, ça ne vous est jamais venu à l’esprit que ces bestioles pouvaient ne pas avoir envie de jouer ?
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Mais quand je parlais d’articles salutaires, je ne parlais pas tellement de ce dossier qui rappelle un peu Trente millions d’amis revu par l’équipe d’Actuel : il y a d’abord ces trois pages qui s’emploient à démonter point par point les arguments en faveur de la théorie suivant laquelle les images des premiers pas sur la lune seraient le fruit d’une habile machination ; sans entrer dans le détail, cet article met en exergue que les défenseurs de cette théorie du complot semblent ne baser leurs arguments que sur les images les plus célèbres et les plus médiatisées, soit une infirme partie des quelques 18 663 qui sont pourtant toutes consultables… Incompétence crasse ou volonté de nuire à l’image de la Nasa ? L’un n’exclut pas l’autre !
Deuxièmement, j’ai été content de voir un certain Jean-Luc Mélenchon élu « tête de con » du mois : il y a encore toute une frange de la gauche alternative qui s’obstine à reconnaître l’ancien ministre de Mitterrand et de Jospin comme un leader ; certains meneurs ont pourtant été reniés et houspillés avec un bilan meilleur que celui de Méluche qui a magistralement échoué dans son projet de victoire contre le Front National. Qu’en reste-t-il aujourd’hui, de celui qui n’a même pas eu la médaille de bronze aux présidentielles ? Grosso modo, écrit Simon Garcia, un bouffon médiatique qui fait plus de mal à la gauche qu’à la droite, plus porté sur les coups de gueule que sur la réflexion de fond, « celui qui parle fort, qu’on est content d’entendre, mais dont personne ne comprend vraiment les propositions ». En écho avec un colloque auquel je viens de participer, je dirais que Mélenchon « communique » très bien mais transmet très mal… Vous saisissez la nuance ?
Troisième papier salutaire, surtout à une heure où ce salaud de Netanyahu pilonne la bande de Gaza, un petit exposé de la manière dont les juifs orthodoxes imposent leur loi à l’État « laïque » israélien ; on a trop souvent tendance à penser l’État hébreux comme une oasis d’État de droit au milieu d’une région composées de dictatures et de théocraties islamistes : c’est une erreur. La conduite d’Israël à l’égard des Palestiniens est totalement contraire à ce que l’on pourrait attendre d’un véritable État de droit et, de surcroît, les intégristes arrivent à y imposer des régressions en matière de mœurs qu’on ne manque pas de dénoncer, d’habitude, quand elles se produisent dans un pays musulman : « Les juifs orthodoxes ont imposé une séparation des sexes dans les bus, sur les trottoirs et dans certains espaces publics de leurs quartiers. (….) Des femmes qui ne se conformaient pas aux codes vestimentaires ultrareligieux et portaient des tenus jugées indécentes, laissant les bras nus ou favorisant les décolletés, ont été prises à partie per des extrémistes. » Vachement ouverte, la société israélienne, hein ? C’est pas comme ces barbares de musulmans qui vivent encore au moyen-âge, hein ? Et c’est au nom de ces valeurs-là que Netanyahu est prêt à mettre tout le Proche-Orient à feu et à sang, avec la complaisance coupable de l’Occident ! Oh, Barbara, etc.
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Enfin, vous vous doutez que j’ai beaucoup de mal à trouver des gens pour partager mes opinions sur Valérie Trierweiler, vu que je me refuse à la traîner systématiquement dans la boue comme il semble de bon ton de le faire aujourd’hui ; le billet de Victor Massat était donc bienvenu car à contre-courant de la pensée dominante qui a balancé la compagne de notre président en pâture à la vindicte populaire, à tel point que je ne vois rien à ajouter aux citations que voici : « Comment c’est possible qu’un petit tweet (maladroit, il est vrai) puisse devenir une affaire d’État ? (…) Personne n’a élu Valérie Trierweiler. (…) Franchement, on s’en fout, de Valérie. (…) Les hommes politiques séduisent, vivent et font l’amour avec qui ils veulent, mais pourquoi on devrait supporter l’intrusion de leurs compagnes dans la vie publique ? Il y a là une déviation de la démocratie (on pèse nos mots). Une pipolisation stupide. Mais pourquoi les médias l’entretiennent ? (…) Avouons-le, Valérie n’est pas très sympathique. Et alors ? Mérite-t-elle d’être transformée en « sorcière » ? Ce qui nous gêne, c’est que les médias sont en train de fabriquer une « méchante ». (…) Et ça, c’est un peu grave. Laissons Valérie à ses affres. Et intéressons-nous à Hollande et à sa politique. » Tout est dit ! Voilà pourquoi j’aime lire L’écho des savanes de temps en temps : dans ce journal, on rigole, certes, mais on réfléchit un peu, aussi ! Plus que dans beaucoup d’autres journaux, en tout cas… Allez, salut les poteaux !
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