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**Le Scandale d'une réhabilitation rampante de l'OAS ?
Les anciens de l'OAS (cette organisation terroriste qui tenta de
renverser militairement la République Française en 1961/62) ont été
autorisés à parader à l'Arc de Triomphe pour raviver la flamme du Soldat
Inconnu le 26 mars dernier. Malgré l'alerte donnée par de nombreuses
organisations et leurs protestations(1), malgré les nombreuses
interventions effectuées auprès des Ministères, du Président du Comité
de la Flamme, du Président de la République,… appelant à la morale
publique, à la raison et à la dignité de la République devant l'annonce
de la manifestation organisée à l'Arc de Triomphe le 26 mars à 17 heures
par d'anciens activistes de l'OAS, les Autorités de l'Etat ont laissé se
dérouler ce scandale. La Préfecture de police a déployé un service
d'ordre conséquent pour empêcher l'expression de protestation des
associations. Seul un jeune manifestant criant "OAS Assassins!" a été
contrôlé.
Le Président de l'association qui a obtenu le ravivage de la flamme
n'est autre que Claude Rochette, ancien déserteur qui fut l'un des
responsables du maquis de l'Ouarsenis, cette organisation militaire de
l'OAS dont l'objectif était de rééditer un nouveau putsch après l'échec
de celui d'avril 1961.
Armand Belvisi, bras armé du commando dirigée par Bastien-Thiry (ce
commando qui organisa deux attentats contre la Général de Gaulle, alors
Président de la République), paradait dans le groupe de ces nostalgiques
qui iront ensuite fouler au pied l'appel du 18 juin 1940 gravé sur la
dalle où se trouve la tombe du Soldat Inconnu.
L'ADIMAD-OAS (dont le président Jean-François Collin est l'un des
membres du commando qui tenta par deux fois d'assassiner sur son lit de
l'Hôpital du Val de Grace le résistant Yves Le Tac) a donc incliné son
drapeau tâché de sang en ce lieu symbolique.
Ce comportement officiel est absolument scandaleux, car il est complice
d'une violation de la mémoire des militaires et des fonctionnaires de
l'état qui ont payé de leur vie leur loyauté à l'égard des institutions
républicaines, une exploitation des douleurs de rapatriés, une insulte
au lieu de la Mémoire combattante républicaine que représente la tombe
du Soldat Inconnu, et l'appel du 18 juin 1940.
Même si les membres de l'OAS ont bénéficié de l'Amnistie, leurs crimes
demeurent.
Le MRAP entend rester vigilent et prêt à tout faire pour s'opposer à ce
que le titre de reconnaissance "Mort pour la France" ne puisse être
attribué aux victimes des manifestations du 26 mars 1962 à Alger ou du 5
juillet 1962 à Oran, comme semblerait vouloir le faire prochainement le
Président de la République.
Le MRAP s'associe à l'exigence que disparaisse des espaces publics :
place, cimetières… les stèles, monuments rendant hommage aux anciens
tueurs de l'OAS condamnés à mort et exécutés pour leurs crimes, qu'une
plaque commémore la mémoire des milliers de victimes de l'OAS soit enfin
apposée.
Le MRAP demande donc aux autorités de l'Etat l'interdiction de toutes
ces manifestations publiques qui sont une insulte à la République à
l'Histoire en prenant toutes les dispositions nécessaires à leur
suppression définitive. Il est temps que l'Etat prenne les mesures pour
que ne soit pas attisée une guerre des mémoires.
(1) Parmi ces organisations : l'ANPROMEVO (Association Nationale pour la
protection de la mémoire des victimes de l'OAS), l'AFASPA (Association
Française d'Amitié et de Solidarité avec les Peuples d'Afrique), Au nom
de la Mémoire, Comité Vérité et Justice pour Charonne, France Algérie,
la LDH, le MRAP, Harkis Droits de l'Homme, Le collectif
Anticolonial.org, l'ARAC (Association Républicaine des Anciens
Combattants), Les Amis de Max Marchand Mouloud Féraoun et leurs amis, Le
Groupe Communiste de Paris…
Paris, le 1er avril 2008
--
Secrétariat de Direction
Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples
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Histoire du MRAP (actualisé) : http://mrap.juridique.free.fr