Le récit d’accouchement versus Papa!

Par Madameparle

Je suis très fière aujourd’hui car c’est l’homme d’une maman blogueuse qui nous confie son récit d’accouchement!

J’aimerais beaucoup en avoir d’autres car nous les femmes nous n’hésitons pas à décrire nos sentiments mais eux ces êtres étranges pourtant doués du même langage que nous ont une sérieuse tendance à tout intérioriser.

Un grand merci à toi!

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L’accouchement de ma petite femme..

L’accouchement… Avant d’être une réalité, c’est d’abord un rêve, une envie, une attente,…une crainte aussi et une émotion attendue, que j’imaginais bousculer tout sur son passage lorsqu’elle s’imposerait à moi.

Et puis arrive le jour J (qui est en fait souvent le jour J-1 tant la durée de l’évènement, surtout la première fois, dépasse l’entendement de tout cerveau mâle).

Avant que ce jour arrive, j’imaginais ce que j’allais ressentir. Je me disait : c’est sûr, l’émotion va me submerger, je vais vivre un moment d’une rare intensité, je vais connecter comme jamais avec ma moitié car finalement à partir de maintenant rien ne sera plus jamais pareil, ce ne sera plus « toi et moi », ce sera « nous », nous 3 (et un jour peut-être nous 4, nous 5, etc…).

Alors je vais pleurer, je vais imaginer les longues soirées au coin du feu en train de raconter des histoires à nos rejetons, je vais les imaginer faire leurs premiers pas, perdre leur première dent, décrocher leur bac, se marier, et tout ça va nous changer à jamais.

La réalité est un peu différente : le jour de l’accouchement, j’étais tellement stressé, tellement fatigué (et oui c’est long pour nous aussi !), je me sentais tellement impuissant face à la souffrance de ma femme et les sages-femmes me semblaient tellement affairées à d’autres tâches que celle de cajoler mon épouse…qu’en fait je ne pouvais en aucun cas ressentir une quelconque émotion !

Surtout quand on a l’habitude, comme moi, de pratiquer une activité professionnelle dans laquelle on passe son temps à demander des comptes ou du moins des réponses à ceux qui vous entourent, c’est vraiment troublant et déstabilisant de se retrouver dans une situation où non seulement on ne contrôle rien, mais en plus on ne peut rien maîtriser !

Ce jour là, vous m’auriez peut-être dit: « On est en France, gueule un bon coup, et tu auras gain de cause ! ….. Euh, en fait dans une maternité, dans la zone où les accouchements se déroulent, les cris sont partout, et souvent bien plus perçants que les vôtres ;-) (ceux des papas j’entends).Et puis franchement, on doit se sentir un peu idiot quand on hurle tout en étant bien portant pendant que nos tendres moitiés vivent un des moments les plus extrêmes que la Nature puissent leur infliger…

J’ai donc vécu ces 15-20 heures dans un état d’anxiété et de tension qui m’interdisait d’avoir la plus petite sensation qui ne soit pas anesthésiée par le stress.

Alors j’ai fait de mon mieux pour soulager ma femme qui souffrait comme une damnée (du moins jusqu’à la péridurale car après elle est tombée direct dans les bras de Morphée , et je ne lui ai pas trop montré que j’étais terrorisé par l’événement, et que je n’attendais qu’une chose : que le bébé soit là, en forme, de préférence habillé (je ne faisais pas trop le difficile sur les vêtements ;-), et surtout que ma femme me sourit en le découvrant, seul signe susceptible de m’apaiser dans ce moment, seul preuve que tout allait bien.

Quand notre fille a enfin pointé le bout de son nez, j’ai été soulagé qu’elle soit enfin là et en bonne santé mais je n’étais pas encore tout à fait rassuré car ma femme était encore sous les soins de l’équipe médicale et n’avait pas pu prendre notre bébé dans ses bras.

C’est seulement lorsque je suis revenu avec notre fille (que j’ai accompagné dans une autre pièce pour ses soins) dans la salle où se trouvait mon épouse et que j’ai assisté à leur rencontre que tout s’est calmé.

Alors oui, et alors seulement, je me suis un peu relaxé et je me suis enfin laissé aller à toutes ces belles pensées, toutes ces émotions que j’avais imaginées et qui m’assaillaient maintenant pour de vrai.

Et là, c’était fort. Du bonheur, simplement du bonheur. J’étais papa.