“Il faut continuer la recherche et ne pas se précipiter dans la prise de décision. J’ai eu le privilège de vivre le Grenelle de l’environnement de l’intérieur, en tant que président du groupe sur la biodiversité et de l’intergroupe sur les OGM. J’en ai tiré la conviction que la biodiversité doit être protégée à tout prix et que les OGM constituent un inconvénient à ce niveau. Leur intérêt est plus que douteux, y compris pour les agriculteurs.”
Voilà ce qu’a déclaré Jean-François Le Grand à Gilles van Kote, dans le Monde de ce soir. Il affirme aussi qu’il ne va pas renoncer à faire valoir son point de vue au sein de son parti (l’UMP) lors de la seconde lecture de la loi au Sénat: “je déposerai à nouveau des amendements et j’essayerai d’expliquer posément à mes collègues pourquoi je ne suis pas d’accord avec eux. Lors de la première lecture, certains se sont réfugiés dans une attitude confortable qui consiste à chasser en meute plutôt que de se poser les questions de fond. J’ai retiré mes amendements pour obliger le groupe UMP à se retrouver face au gouvernement. En un week-end, j’ai reçu 1 700 mails d’encouragement. L’Elysée et Matignon m’ont fait passer des messages dans le même sens.”
Je trouve cet homme courageux, car la pression qu’il doit subir au sein de son propre parti sur cette question est assurément forte. Il souligne aussi sans ménagement les tractations faites par la firme Monsanto auprès des autres membres de la Haute Assemblée:
“Certains ont fait main basse sur l’UMP afin de défendre des intérêts mercantiles, “ripolinés” pour les rendre sympathiques : on a parlé de l’avenir de la science, de celui de la recherche… La force de frappe de Monsanto et des autres semenciers est phénoménale. Il fallait voir la violence des réactions de Bernard Accoyer (président de l’Assemblée nationale) et d’autres au lendemain de l’avis rendu par le Comité de préfiguration. Il suffit de comparer les argumentaires des uns et des autres - identiques - pour comprendre l’origine de leur colère. Ils ont été actionnés. J’ai été approché par Monsanto, et j’ai refusé de leur parler. Je veux rester libre.”
Ainsi qu’il le reconnaît lui même, sa participation au Grenelle lui a aussi insufflé de nouvelles convictions. Et en ce sens on ne peut que l’applaudir. Espérons qu’il va réussir à convaincre d’autres membres de l’UMP maintenant!
A noter également: l’obligation d’enthousiasme mise en valeur récemment par Jean-Louis Borloo. Le Grenelle semble l’avoir profondément convaincu et son dernier discours était, des dires de Ripe Green Ideas, un vrai discours de politique environnementale tels qu’il en faudrait tous les jours! A l’evidence, les difficultés sont désormais du côté des députés et sénateurs. Monsanto l’a bien compris. Encourageons donc Jean-François Legrand dans sa démarche!! Il est “très vingtième” lui!;-)
Plus d’info: Jean-François Legrand, et ses interventions concernant la question des OGM.