Malveillance

« Malveillance » est un film réalisé par Jaume Balagueró. Durée : 1h 42min.

L’affiche espagnole du film

Durant la journée, César est gardien d’immeuble. Quotidiennement, il se réveille à la même heure, accomplit les mêmes gestes et salue les mêmes personnes. Serviable et discret, il est ignoré par certains et apprécié par d’autres. Il mène une vie réglée comme du papier à musique. À la nuit tombée, César s’immisce dans la vie des résidents de l’immeuble et surtout dans celle de Clara, une jeune femme insouciante et enjouée. Obsédé par elle mais ne pouvant parvenir à ses fins, désormais il va tout mettre en œuvre afin de lui voler sa joie de vivre.

Marta Etura, l’actrice qui joue le rôle de Clara

Sorti en Espagne sous le titre « Mientras duermes », ce qui signifie littéralement « pendant que vous dormez », ce thriller réalisé par Jaume Balagueró (coréalisateur de « Rec », 2007) utilise efficacement certains des codes du genre (prendre pour thème une peur collective) et en impose d’autres afin de servir de manière intelligente l’intrigue et la montée progressive de la tension jusqu’au bouquet final. En effet, la mise en scène est sobre et sans artifices. Elle évite la mode du montage hystérique donnant souvent des œuvres chaotiques et sans saveur et privilégie à cela un rythme lent assumé afin d’installer l’ambiance étouffante du film, exciter la curiosité et mettre en avant la psychologie du personnage principal.

Luis Tosar, l’acteur qui joue le rôle de César

Raconté du point de vue du criminel, les scènes répétitives de sa vie quotidienne mettent l’accent sur la lassitude, le mal-être et la solitude extrême auxquelles il doit faire face faisant naître chez le spectateur un sentiment d’empathie. L’interprétation brillante du rôle principal par Luis Tosar (« Même la pluie », 2010), un acteur au physique troublant parfait pour ce rôle, y est sans doute aussi pour quelque chose (mention spéciale à la jeune actrice du film, Iris Almeida).

Marta Etura et Luis Tosar

Aujourd’hui, c’est le cinéma espagnol qui donne le ton pour ce qui est des thrillers et des films d’épouvante, et les autres suivent. En effet, avec une nouvelle génération de réalisateurs (Álex de la Iglesia, Alejendro Amenabar, …) nourris à la fois par une production locale fertile depuis la fin des années soixante et par le cinéma de genre américain, la production espagnole surpasse les autres dans ce domaine. Cela peut s’expliquer par le fait que dans ce pays, la fascination pour le fantastique et l’étrange est profondément encrée dans la culture, de plus, on y a toujours utilisé le cinéma comme exutoire à ses peurs et à ses angoisses. Cela avait déjà commencé sous le franquisme et se poursuit encore aujourd’hui avec la crise qui frappe le pays de plein fouet.

Bande annonce version française (qui révèle trop du film).