Elle vit seule avec son père, puis tente de trouver son salut dans l'ailleurs. A Berlin, elle rencontre le beau Hannes, un mètre quatre-vingt, peau mate et dorée, cheveux châtain clair courts. C'est un moment de libération, de bonheur.
Mais les amours ne durent qu'un temps, le devoir la rappelle et la revoici chez son père, qui sombrait sans elle dans la déchéance. Elle est finalement devant le vide d'une falaise, imaginant sa chute. Mais peut-être y a-t-il un espoir...
Ce résumé ne rend pas compte de ce qui fait la force du court roman de Bastien Fournier. Fuyant toute psychologie, l'auteur prend le parti de décrire les gens, les décors, les gestes, dans une démarche qui rappelle celle du Nouveau Roman, mais actualisée, à la mesure du monde actuel que Bastien Fournier s'efforce de saisir dans une forme.
Les phrases sont courtes, anaphoriques, entêtantes. Les ambiances qui sont ainsi créées, les scènes cliniquement rapportées donnent au texte une puissance évocatrice. Il y a une recherche constante de pulsion et de rythme. Un exemple : le début du texte qui raconte le réveil de l'héroïne :
La suite dans Pholoé.
Bastien Fournier, Pholoé, L'Aire