A Kurt Gödel, célèbre logicien
et mathématicien autrichien,
auteur du théorème
d’incomplétude.
Comment croire quelqu’un qui affirme « je mens » - ou encore « j’ai menti » ?
Nous dit-il la vérité ou bien nous ment-il ?
S’il ment en nous disant qu’il ment, cela veut dire qu’il ne ment pas. Or, s’il ne ment pas, cela veut dire qu’il ne saurait être quelqu’un qui ment.
A contrario, s’il ne ment pas dès lors qu’il affirme qu’il ment, cela veut dire qu’il ment bel et bien mais aussi qu’en nous disant qu’il ment, il nous énonce la vérité. Tout se passe donc comme s’il nous disait la vérité en mentant et qu’entre-temps, il nous mentait en nous disant la vérité.
C’est ce qui s’appelle brouiller les pistes…
Ou bien n’est-ce qu’une sorte de faille dans la logique du langage ?
Ou encore, si c’était un indice de l’absurdité de la logique ?
Ou de l’absurdité du langage par rapport à la logique ?
A ce compte-là, on est fondé à se demander quelle est la nature de la logique. Est-elle adaptée à l’Homme, si elle ne l’est pas à son langage ?
Que penser d’elle, si elle peut conduire aux confins de l’absurdité conceptuelle ? Et que penser du langage…n’est-il pas entaché d’imperfection « humaine, trop humaine » ?
La logique – qui a pouvoir d’expliquer l’Univers – est-elle vraiment humaine ?
P. Laranco