Spiderman est orphelin : Edlinger est mort…

Publié le 17 novembre 2012 par Lababole

(Source : La Croix – BERNARD GORCE* )

Le grimpeur Patrick Edlinger a été retrouvé sans vie, vendredi 16 novembre, dans son gîte des Alpes-de-Haute-Provence. L’homme araignée avait révolutionné l’alpinisme en escaladant les vertigineuses falaises du Verdon sans équipement ni assurance. Il était âgé de 52 ans et on ne connaît pas, pour l’heure, les circonstances de sa disparition.

En solo à l’assaut des falaises
Pour toute une génération de passionnés de montagne, Patrick Edlinger restera le pionnier de l’escalade à main nu. Au début des années 1980, l’homme à la crinière blonde se lance en solo à l’assaut des falaises des gorges du Verdon. Les films qui retracent ses exploits, en particulier La vie au bout des doigts , vont alors assurer une notoriété mondiale au jeune homme et populariser la pratique de l’escalade.

Une grande simplicité
L’homme était pourtant d’une grande simplicité. À bord de sa camionnette aménagée, il passait sa vie sur les plus beaux sites d’escalades, des Alpes aux Calanques de Marseille, sans oublier les rochers de la forêt de Fontainebleau où les amateurs de varappe avaient l’habitude de le voir s’entraîner. « Il avait un style, une élégance et un discours qui tranchaient avec celui de l’époque où seul l’affairisme comptait », témoigne Jean-Michel Asselin, ami depuis 25 ans de Patrick Edlinger dont il a écrit une biographie qui devait sortir dans quelques mois.

Engouement populaire
Au début des années 1980, l’escalade se pratique encore sur les sites naturels. C’est grâce à lui et d’autres pionniers de sa génération comme son ami Patrick Berhault, mort en montagne en 2004, que l’escalade va connaître un engouement populaire avec, notamment, le développement des murs artificiels.
En 1995, Patrick Edlinger est victime d’un grave accident en falaise qui l’oblige à mettre un terme à sa carrière de haut niveau. Il se retire alors à la Palud-sur-Verdon, dans les Alpes de Haute-Provence, où il ouvre un gîte. « La passion ne l’avait jamais quitté. Il continuait de grimper et envisageait de faire un tour du monde », a confié à l’AFP son biographe.

Très vive émotion
L’alpiniste devait participer la semaine prochaine aux Rencontres du cinéma de montagne de Grenoble. Sa disparition brutale a provoqué une très vive émotion dans le milieu. Samedi 17 novembre, les témoignages se multipliaient sur les réseaux sociaux pour lui rendre hommage.

(*) : je me suis permis de remettre le texte entier de Bernard Gorce, car c’est le seul article que j’ai trouvé où la description de l’homme et de ses exploits est suffisamment humble, égal à l’homme qu’il était…