L'hebdomadaire de la presse économique conservatrice d'Outre-Manche avait lâché Nicolas Sarkozy pendant la dernière campagne présidentielle. Quelques mois plus tard, cette semaine, le voici qu'il s'inquiète de la situation française.
Pour certains, c'est le trouble ou la confirmation.
Le Monde s'interroge: la France serait-elle le souffre-douleur de The Economist ?
Et de trois. Après "la France dans le déni" et "le dangereux M. Hollande", l'hebdomadaire britannique The Economist poursuit son "French bashing" (bashing : attaques dures, gratuites et préjudiciables). En couverture de son édition du 17 novembre, il estime que la France n'est rien de moins qu'une "bombe à retardement au cœur de l'Europe".A droite, on pense avoir la confirmation que François Hollande est dans l'impasse. Même les Anglais, jadis fustigés par l'ancien mentor, en sont convaincus ! A gauche, certains pensent exactement la même chose, ou exactement le contraire. The Economist apporterait la preuve ultime que François Hollande se trompe.
Voilà, voilà, voilà.
En fait, la France manque d'une loi bancaire. L'autre Monarque, évacué le 6 mai dernier, nous a planté sur le sujet. Oui, planté...
Mais savez-vous au moins ce que The Economist reproche à Hollande. Voici la salve, quelques lignes dans l'introduction de son dossier à charge:
Why should business believe him when he has already pushed through a string of leftish measures, including a 75% top income-tax rate, increased taxes on companies, wealth, capital gains and dividends, a higher minimum wage and a partial rollback of a previously accepted rise in the pension age? No wonder so many would-be entrepreneurs are talking of leaving the country.
Traduisons le texte, pour les non-anglophones.
Pourquoi le Business devrait-il le croire (Hollande) puisqu'il a déjà fait voter une suite de mesures gauchistes incluant une tranche d'impôt sur le revenu à 75%, augmenter les taxes sur les entreprises, le patrimoine, les revenus du capital, un meilleur SMIC et un retour partiel à la retraite à 60 ans ? Il est compréhensible que des entrepreneurs potentiels quittent le pays.
Fichtre... Hollande était donc un révolutionnaire aux yeux de cet éditorialiste de The Economist.