Broodje Brussel réserve un accueil chaleureux à tout le monde avec ou sans mayonnaise.
Au Music Village, t'as 90% de chances de tomber sur Ben et l'ineffable Guy, un midi, ce sera sans Milou qui enfile son plat du jour et ses 7 trappistes du côté de Joli-Bois.
Isabelle est au rendez-vous à midi-trente, elle annonce la couleur : Nevada Fellow.
Ruben Focketyn n'est pas originaire de Reno ou de La Vegas, la seule Sin City qu'il fréquente est celle qui sera bientôt gouvernée par Bart D W.
Guy, qui lit toutes les gazettes pipole, nous éclaire: son papa, Franck Focketyn, est acteur, il a étudié dans le même bahut que le Prince Laurent, mais n'a pas eu une aventure avec Wendy Van Wanten, un jour il a brossé les cours pour aller dans le rosse buurt...
Guy, t'es certain de ce que tu avances, Deborsu a connu pas mal d'ennuis pour moins que ça!
Revenons à nos herbivores, tu te souviens avoir vu Ruben avec Roland et Lotti et leur Super Allstar Enlightening Music Machine, le gamin ( 20 ans) se débrouillait plutôt bien!
Auparavant il avait déjà foulé quelques planches: de Mechelsepleinfeesten, De Nachten, Het Theaterfestival, Dranouter sessie avec Roland... et Guy te souffle qu'il a fait partie du trio La Nonchalance.
Hello, the first song is called ' Forever Autumn', en espérant que cette prophétie ne se concrétise jamais!
Un doigté jazzy, une voix à la croisée des jeunes Paul Simon ou James Taylor, mais un univers plus proche du copain de Paulo: Art Garfunkel... douce mélancolie, du soft folk propice à la rêverie... idéal en ces grises journées de novembre.
' Once I had a wish', il y a longtemps ajoute le ket, une plage tout aussi précieuse.
Je suis ravi de pouvoir jouer in zo'n mooie établissement et pour le confirmer, il engage ' I can be lucky', baignant dans la pure tradition folk à la Dan Fogelberg, Kenny Loggins, J D Souther..
Tout neuf, tout chaud, une primeur pour vous Bruxelles, le profond ' Yearning Man Be Gone' hantant la palette British ( baroque) folk chère à Martin Carthy ou John Renbourn.
Du bon boulot!
La pureté de jeu, abolissant tout artifice, sur scène, tu cherches en vain la panoplie de pédales d'effets ou la loop station, ainsi que la voix claire, posée, juste convainquent sans peine. Le nombreux public, silencieux, savoure!
Un titre existentialiste, ' Perfectly Happy'... I feel like a man without desire, à 20 ans!, on peut faire une balade à bicyclette, take a walk in the park... n'ai pas besoin de plus pour me sentir heureux.
Moi non plus, rétorque Guy, je remplace le vélo par une Westmalle!
'The lonely run' galope du côté des territoires bluesy , la bottleneck glisse sur les cordes, un talon frappe le sol.
Retour au calme avec un titre composé il y a 5 ans, après avoir ingurgité mon biberon: ' Take you away' .
Un picking subtil pour cette pièce mixant les saveurs Chet Atkins au phrasé Eddie Vedder ( Into the Wild) .
' The thinking machine' , roots/americana dans la lignée Tim Easton / Johnny Irion, en mode apaisé!
Le set prend fin avec ' Fool I've been', un dernier midtempo ciselé au vocable Old English suranné.
Merci, Bruxelles!
Eh, là, il n'est que 13:15, retourne sur scène, s'énerve la maîtresse d'école!
Désolé, madame, j'ai échangé ma montre contre deux gaufres!
En fait, on répète en trio, dans ma tête j'entends une basse et une batterie pour ' Buddha sometimes lies to me', essayez d'imaginer ça!
OK, pense Guy, Ginger Baker et Jack Bruce!
Malgré une méchante envolée finale, la plage sera encore cataloguée mellow tune!
Concert plaisant, jeune artiste à suivre!