Patrick Deville et Seuil, l’éditeur de Peste & Choléra, doivent l’avoir mauvaise malgré les sourires de circonstance. Car Bernard Pivot a eu la délicatesse de révéler que si Deville n’avait pas eu le prix Femina, il aurait été très bien placé pour obtenir le Goncourt :
N’étant plus à une confession près, Bernard Pivot souligne que « c’est une évolution du Goncourt qui devient irréprochable ». Avait-on donc des raisons de s’interroger sur l’intégrité du jury les années antérieure?
Vous me direz qu’un prix en vaut bien un autre, coure-t-on après l’argent lorsqu’on est écrivain? Peut-être pas, mais reconnaissons qu’à choisir entre vendre 15.000 exemplaire ou 150.000 exemplaires d’un livre, on n’hésite pas longtemps. Derrière l’attribution des prix littéraires, ce sont des centaines de milliers d’euros qui sont en jeu, voire des millions. Ainsi, Les Bienveillantes avait généré 4 millions d’euros dans les 12 semaines ayant suivi sa nomination au Goncourt en 2009.
Slate a fait une étude en 2011 concernant l’impact des prix littéraires sur la vente des ouvrages concernés. Voici ce que disent les chiffres en 2011 (l’étude porte sur les 12 semaines qui suivent l’attribution du prix – pour la méthodologie globale, tout est expliqué dans leur article) :
Où l’on s’aperçoit également que des prix prestigieux génèrent moins de chiffre d’affaires que des prix décernés par des lectrices ou des lycéens. De là à en déduire que ces derniers font des choix plus en phase avec le lectorat français que les jurys de l’Académie Française ou du Renaudot…
En revanche, le déclin des ventes suite à l’attribution d’un prix n’est a priori pas à imputer à l’attribution du prix, rappelle Slate. Quoique… Levez la main celles et ceux qui ont lu le prix Goncourt 2011 ou le prix des Lectrices de Elle? Et les lecteurs du prix France Culture-Télérama?
Et vous, à la bonne fortune de quels auteurs et de quels éditeurs avez-vous contribué l’an dernier?
Personnellement, avec ma règle de n’acheter que des livres de poche… je suis tranquille.
Source : Slate