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Un livre à la mode au XVIIIe siècle : Angola, Histoire indienne.

Par Richard Le Menn

angola1erepartie300lm Photographies : Angola, Histoire indienne ; Ouvrage sans vraisemblance. Nouvelle édition revue et corrigée. Première partie et Seconde partie. « A Agra. Avec Privilège du Grand-Mogol. ». 1747. Les deux parties de cet ouvrage sont reliées avec deux autres d'Abdeker, ou l'Art de Conserver le Beauté (1754), le tout sous le titre général d’Étrennes pour les Dames (1754). Ce livre d'à peu près 15 x 9 cm, est particulièrement précieux puisqu'il rassemble deux fameux ouvrages de petits maîtres de l'époque de Louis XV (qui règne de 1715 à 1774).
Angola, histoire indienne est un conte légèrement érotique, publié pour la première fois en 1746 et dédié aux « petites maîtresses ». 'Angola' signifierait 'Sémillant' dans une langue venue de l'Orient lointain. Jacques Rochette de La Morlière (1719-1785) y dépeint une certaine jeunesse française sous Louis XV, avec ses 'gens du bel air' et tous les plaisirs qui les suivent.
Il s'agit d'un conte pour adolescents avec des fées. Dans l'introduction de l'édition de 2009, Norbert Crochet écrit : « ce qui caractérise Angola est ce ton si particulier et cet angle de vue satirique qui font avec ironie et finesse le portrait de la haute société sous Louis XV. [...] Langage particulier, préoccupations futiles, manières évaporées, culte d'un plaisir que l'on veut angola2emepartie300lm raffiné et sans contraintes, allusions érotiques et atmosphère poudrée : autant de couleurs que La Morlière emploie pour nous peindre les mœurs de cette société [...] fière [...] de ses libertés ; autant d'éléments qui font des mondains du XVIIIe siècle des êtres au moins aussi exotiques que les personnages merveilleux qui peuplent ces contes du lointain Orient. »
On y parle de poupées de mode, de la toilette, de promenades, jeux, spectacles (Opéra, Comédie), vis-à-vis, soupers, cabinets particuliers, parties de campagne, expériences amoureuses ... de beaucoup de choses qui occupent les petites maîtresses et petits-maîtres.
Il y est question de 'gens du bel air', de 'femmes et hommes du bon ton', de 'personnes de qualité', de l'air du grand monde', du 'ton de Cour' … et surtout de l'apprentissage de l'amour sensuel. Ici le plaisir est le maître-mot, comme il l'est particulièrement durant l'époque de l'écriture de cet ouvrage. S'il donne des informations sur certaines moeurs de cette époque : celles des petits-maîtres ; il n'y a cependant pas de cacouacs (voir article sur Le cacouac et le libertin) … enfin des Lumières, même si la fée principale s'appelle Lumineuse ... tout de même !
La première partie du livre est visible ici et la seconde ici.

© Article et photographies LM


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