Au moment où j’écris ces lignes je doute, je pense même que c’est la première fois que j’ai cette sensation en moi. Assise devant mon écran j’ai pourtant envie de t’écrire, sans forcément te raconter des choses, sans forcément parler de moi. Peut-être en moi, au fond de moi, une envie d’exister, c’est malheureux quand même de devoir me traduire au travers des mots et d’un blog.
Je pourrais hurler, je pourrais foncer, me casser en deux, balancer des injures, frapper, cogner ma tête contre des murs, sauter par une fenêtre, crier aussi fort que possible, que finalement… tout le monde s’en fichent totalement.
J’ai repris contact.
Il fait très chaud ici, plus chaud qu’avant. La misère est souvent ponctuée d’une certaine moiteur, je déambule en robe je suis souvent légère, j’ai l’habitude de l’humain, dans mon travail on m’a toujours appris à le gérer, à modifier une situation de crise, je suis formatée pour cela.
Je sais aussi que nombreux me détestent, j’ai eu des mails assez consternants, c’est fou de voir que les mots, dans l’anonymat, déchaînent l’Homme, sa haine ou son désespoir… . Je ne devrais même pas être étonnée.
Oui je suis là.
Je cherche depuis quelques jours un moyen, une façon de revenir dans les lignes de cette chronique. J’ai en moi la sensation que cette note sera la dernière, non pas par choix, mais parce que le propriétaire des lieux décide un jour de me supprimer, de m’effacer.
Ma fuite, cette quête, ce tourbillon n’a de sens que pour chacun d’entre vous. Pour l’heure il décide de me donner cette tribune, le mystère est son point faible, tant que je pourrais le garder, le décider… tu pourras me lire.
Ici il fait chaud, très chaud, cette après-midi va ressembler à l’autre et à celle de demain. En ce moment je ne fais rien, je cherche, je pense, encore et encore. L’océan pacifique à un don, celui de me donner de la force et de la réflexion. A très vite.