Le haricot aduki est un petit haricot rouge utilisé dans la cuisine
coréenne. Nous appelons ce petit haricot pat (팥). La soupe de haricots aduki est appelé
patjuk (팥죽), elle est fréquemment consommée en hiver. Le 22 décembre, lors du solstice d’hiver : dongji (동지), jour traditionnellement férié en Corée, les Coréens mangent
du dongji patjuk. Cette soupe de haricots pat contient alors de
petites boules faites à partir de farine de riz glutineux. On appelle ces petites boules : sae-alsim (새알심) ce qui signifie: œufs
de cailles. On les appelle comme cela en raison de leur ressemblance avec les oeufs de ce petit oiseau.
Dans la tradition ancienne de Corée,
patjuk est censé avoir le pouvoir mystérieux de chasser les mauvais esprits. Selon les croyances populaires
traditionnelles coréennes, la couleur "rouge" est une couleur qui symbolise l'énergie positive qui peut vaincre l'énergie négative. Cuisiner et manger du patjuk apparait alors comme un rituel pour éviter la malchance, les maladies épidémiques et, pour éloigner les mauvais esprits.
Ces coutumes ont été transmises à travers des récits mythologiques
chinois. Quand les tigres fumaient la pipe (il y a très longtemps), un homme du nom de Gong Gong avait un mauvais fils. Après la mort de ce fils, ce dernier est devenu
un esprit maléfique provocant maladies et épidémies. En raison du caractère cruel de cet esprit, beaucoup de gens ont été tués par ces épidémies. Pour trouver une solution et afin de prévenir les
maladies infectieuses, Gong Gong s'est souvenu que son fils détestait la soupe de haricots pat, quand il était vivant. Ainsi, les gens ont commencé à faire de
la soupe aux haricots pat et la dispersèrent tout autour de leur maison. Et puis miraculeusement, les épidémies ont disparu. Depuis lors, on pense que le patjuk est devenu la nourriture que tous les mauvais esprits détestent.
Manger du patjuk fait aussi partie des
rituels pour souhaiter l'abondance des récoltes. La Corée antique était une société agraire et, la richesse des moissons a toujours été une question essentielle pour les gens. Encore aujourd'hui,
les Coréens mangent du patjuk à dongji quand les jours commencent à devenir plus courts que les nuits.
Autrefois, quand les gens cuisinaient du patjuk, ils ajoutaient le même nombre de petites boulettes de riz que leur âge.
Enfin, d'un point de vue médical, ces haricots pat sont riches en fer, en magnésium, en phosphore et en vitamine B1. Comme ils sont plus riches en potassium qu’en sodium, les haricots
rouges ont des vertus diurétiques. Et aussi, ils sont un traitement efficace pour la néphrite chronique et la constipation.
La recette de la soupe de haricots pat
Ingrédients pour 3 personnes :
Patjuk : 300g de haricots pat, 3 litres d'eau, 3 tasses de farine
de riz glutineux, plus 3 tasses d'eau suplémentaire, une pincée de sel.
Sae-alsim : 100g de farine de riz gluant, quatre cuillers d'eau chaude, une pincée de sel.
Choisissez les haricots en les sélectionnant, ils doivent être rouges foncés, brillants et leur coque
mince et joufflu. Il est important de se familiariser avec cet aspect des haricots. Nettoyez bien les haricots en les rinçant abondamment.
Faite tremper le riz gluant dans de l'eau pendant 30 minutes.
Pour faire les boulettes de sae-alsim. Mélangez la farine de riz gluant à l’eau
chaude dans un bol, puis confectionnez avec cette pâte des petites boules. Ensuite plongez les dans de l'eau bouillante légèrement salée. Lorsque les
petites boules font surface sur l’eau bouillante, récupérez les à l’aide d’une écumoire, et rincer ces boules à l’eau froide.
Pour la soupe de Patjuk, dans un fait-tout sans couvercle, mettez les haricots, recouvrez les d'eau et cuisez les
jusqu'au moment où l’on peut les écraser. Ensuite, écrasez-les en y versant petit à petit le reste des 3 litres d’eau (chaude ou
froide). Pendant que les haricots cuisent, mettez la farine de riz glutineux dans un bol, ajoutez les 3 tasses d'eau, mélangez le
tout. Puis, ajoutez progréssivement ce mélange aux haricots. Lorsque les haricots bouillent, baisser le feu et laissez mijoter, tout en remuant, à petit feu pendant
une trentaine de minutes.
Enfin on met les petites boules de sae-alsim dans la soupe rouge que l’on monte une nouvelle fois à ébullition.
Voilà c’est prêt, il ne reste plus qu’à servir votre délicieuse soupe.