Début du film. Un homme s’écroule, Gad Elmaleh regarde le spectateur et lui annonce la couleur : il a une ambition démesurée et le cancer des testicules de son patron va le placer directement au poste de président de la plus grande banque européenne.
Le film se donne un air cynique et irrévérencieux. Costa-Gavras en tant que dénonciateur de gauche au cinéma infiltre le milieu des finances et offre à Gad Elmaleh un rôle intéressant dans un film un peu « too much« . Cela aurait pu être très intéressant mais le spectateur n’est pas con et s’aperçoit assez vite de la caricature. Des requins, des salauds prêts à tout les mauvais coups, des américains à Miami entourés de mannequins qui parlent argent sale … Mouais. Gad est plutôt bon dans le film même si il n’a pas toute la palette de jeu nécessaire pour montrer tout ce qui se passe dans la tête de son vilain personnage.
Il y a de bonnes idées de mise en scène et des regards lancés à la caméra qui font leur effet. Mais malheureusement le monde de la finance est réduit à une sorte de Monopoly grandeur nature où les riches saignent le pauvre. Puisqu’apparemment c’est ce à quoi sert un banquier. On s’attache ceci dit à ce président capitaliste, monstre du licenciement à tout va impliqué dans la spéculation. Bon, on note un manque de crédibilité : son talon d’Achille est un mannequin qu’il suit en Asie et en Amérique. Je suppose qu’un président de banque doit avoir un peu autre chose à faire que de suivre à la trace une bombe sexuelle autour du globe. N’empêche que notre homme déjoue les mauvais coups, reste président, fait des coups de pute comme il se doit… Le banquier alpha quoi.
Entre satire et morale à deux balles (l’argent ça pourrit tout, les riches veulent voler les pauvres…) Le Capital n’atteint pas du tout son but. Mais si vous n’avez pas encore vu de Costa-Gavras commencez par celui-là, vous ne serez pas déçus des autres.
Nicolas Aydar
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